GermanKits
Bienvenue sur GermanKits !



Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

GermanKits
Bienvenue sur GermanKits !

GermanKits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

3 participants

Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Jacknap1948 Mer 8 Aoû 2012 - 7:51

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Le 7 août 1932, l'URSS promulgue une loi qui punit de dix ans de déportation, voire de la peine de mort, «tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste», y compris le simple vol de quelques épis dans un champ.

Cette loi, dite «loi des épis», survient alors que les campagnes soviétiques connaissent un début de famine du fait des réquisitions forcées par le pouvoir. Elle va considérablement aggraver la situation des paysans et l'on estime qu'en Ukraine, six millions d'entre eux vont mourir de faim dans les mois suivants.

Cette «Grande famine», intentionnellement entretenue et amplifiée par Staline, maître tout-puissant de l'Union Soviétique, est assimilée à un génocide par la plupart des historiens ainsi que par les Ukrainiens. Elle est connue sous le nom d'«Holodomor»(«extermination par la faim» en ukrainien).

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. 110


La «dékoulakisation»

A la fin des années 1920, l'URSS commençait à retrouver le sourire grâce à la NEP (Nouvelle Politique Économique) et à un début de libéralisation économique. Sa production agricole et industrielle retrouve en 1927 les niveaux d'avant la Grande Guerre et la Révolution.

Mais Staline craint que la NEP ne favorise dans les villes et les campagnes l'avènement d'une nouvelle bourgeoisie qui pourrait un jour triompher du communisme ! Il met fin à la NEP et lance un premier plan quinquennal en vue d'industrialiser le pays.

Pour acheter des machines à l'étranger, il a besoin d'exporter un maximum de céréales et pour cela multiplie les réquisitions forcées chez les paysans. Ces derniers résistent en réduisant leur production et les livraisons à l'État.

Staline accuse les paysans aisés, surnommés «koulaks» (d'un mot russe qui désigne un prêteur sur gages), de faire obstruction à sa politique au nom de leurs intérêts particuliers. Il décide «l'élimination des koulaks en tant que classe» et l'intégration de tous les autres paysans dans de grandes fermes collectives (kolkhozes) ou fermes d'État (sovkhozes). Au prix de grandes violences, 70% des terres sont collectivisées et la «dékoulakisation» est considérée comme achevée. C'est alors qu'apparaissent les premières victimes de la faim. L'ensemble du pays est affecté mais c'est au Kazakhstan que l'on compte le plus grand nombre de morts : 1 à 1,5 million, victimes des réquisitions du gouvernement.


La grande famine

De fortes résistances à la collectivisation subsistent en Ukraine où la paysannerie a développé au fil de l'Histoire des structures comparables à celles que l'on rencontre en Occident : beaucoup de petits propriétaires attachés à leur terre, à leur pope (le curé orthodoxe) et à leur église.

C'est ainsi qu'en 1932, le pouvoir soviétique resserre la pression sur les paysans d'Ukraine, coupables de n'en faire qu'à leur tête et suspects de nationalisme. Les représentants du Parti multiplient les réquisitions forcées, y compris dans les fermes collectives.

Chacun tente de survivre. C'est alors que survient la sinistre «loi des épis» du 7 août. Elle va occasionner la déportation ou la mort de milliers de citoyens pour le vol de quelques grains ou d'une pomme de terre et permettre à l'État de s'approprier la quasi-totalité de la moisson !

Avec l'arrivée de l'hiver, sans surprise, survient la famine. De longues files de malheureux errent le long des routes en quête de subsistance et gagnent les villes en quête de travail et secours. Mais le gouvernement communiste ne reste pas sans réagir : à la fin décembre 1932, il institue un passeport unique pour tout le pays, avec interdiction pour quiconque de quitter son village de résidence sans autorisation du Parti !

Affaiblis, les gens meurent de froid et de faim dans leurs cabanes, le long des routes ou sur les trottoirs des grandes villes d'Ukraine, quand ils ne sont pas déportés sur un ordre arbitraire du Parti.

Beaucoup de désespérés se suicident. Un nombre non négligeable se livrent au cannibalisme, enlevant les enfants des voisins ou tuant parfois leur propre enfant pour se nourrir de leur chair. Le phénomène est si peu rare que le gouvernement fait imprimer une affiche qui proclame : «Manger son enfant est un acte barbare !»

La famine ne relâche son étreinte qu'au mois de mai 1933 avec le retour des fruits et des légumes dans les jardins privés.


Le génocide occulté

À l'étranger, où filtrent malgré tout des informations sur la famine et les excès de la «dékoulakisation», les communistes trouvent des gens complaisants, cyniques ou naïfs pour relayer leurs mensonges sur la prospérité de l'Union soviétique et de ses habitants.

Le cas le plus notable est celui d'Édouard Herriot, maire de Lyon et chef du parti radical français, qui se rend en URSS à l'été 1933. Il aspire à un rapprochement entre la France et l'URSS pour contenir l'Allemagne, qui vient de tomber aux mains des nazis.

De ce fait, après avoir parcouru l'Ukraine en compagnie des officiels soviétiques, il déclare, péremptoire : «J'ai traversé l'Ukraine. Eh bien ! je vous affirme que je l'ai vue tel un jardin en plein rendement.» Il est vrai que les communistes ont fait ce qu'il fallait pour cela, maquillant les villages où devait passer le leader occidental.

La famine et son aspect intentionnel ne font plus guère débat parmi les historiens. Quant aux députés ukrainiens, ils ont voté le 28 novembre 2006 une loi affirmant que «la famine provoquée par les Soviétiques est un génocide contre le peuple ukrainien».


Une semaine d'Histoire du 6 Août 2012 au 12 Août 2012 avec Herodote.net

_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Signat13
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948
Jacknap1948
Administrateur
Administrateur

Messages : 16548
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par dragonww2 Mer 8 Aoû 2012 - 18:24

Merci Jacques!!!

_________________
7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. 533ec03e7b215
dragonww2
dragonww2
Administrateur
Administrateur

Messages : 8868
Date d'inscription : 24/03/2011
Age : 41
Localisation : belgique
Humeur : ça va bien et toi?

https://germankits.forumgratuit.be

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Jacknap1948 Mer 8 Aoû 2012 - 20:40

dragonww2 a écrit:Merci Jacques!!!
Salut Steve.
Merci de ta fidèle visite.
Jacques.

_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Signat13
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948
Jacknap1948
Administrateur
Administrateur

Messages : 16548
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Jacknap1948 Ven 7 Aoû 2015 - 7:46

Jacknap1948 a écrit:7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.


Le 7 août 1932, l'URSS promulgue une loi qui punit de dix ans de déportation, voire de la peine de mort, «tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste», y compris le simple vol de quelques épis dans un champ.

Cette loi, dite «loi des épis», survient alors que les campagnes soviétiques connaissent un début de famine du fait des réquisitions forcées par le pouvoir. Elle va considérablement aggraver la situation des paysans et l'on estime qu'en Ukraine, six millions d'entre eux vont mourir de faim dans les mois suivants.

Cette «Grande famine», intentionnellement entretenue et amplifiée par Staline, maître tout-puissant de l'Union Soviétique, est assimilée à un génocide par la plupart des historiens ainsi que par les Ukrainiens. Elle est connue sous le nom d'«Holodomor»(«extermination par la faim» en ukrainien).

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. 110


La «dékoulakisation»

A la fin des années 1920, l'URSS commençait à retrouver le sourire grâce à la NEP (Nouvelle Politique Économique) et à un début de libéralisation économique. Sa production agricole et industrielle retrouve en 1927 les niveaux d'avant la Grande Guerre et la Révolution.

Mais Staline craint que la NEP ne favorise dans les villes et les campagnes l'avènement d'une nouvelle bourgeoisie qui pourrait un jour triompher du communisme ! Il met fin à la NEP et lance un premier plan quinquennal en vue d'industrialiser le pays.

Pour acheter des machines à l'étranger, il a besoin d'exporter un maximum de céréales et pour cela multiplie les réquisitions forcées chez les paysans. Ces derniers résistent en réduisant leur production et les livraisons à l'État.

Staline accuse les paysans aisés, surnommés «koulaks» (d'un mot russe qui désigne un prêteur sur gages), de faire obstruction à sa politique au nom de leurs intérêts particuliers. Il décide «l'élimination des koulaks en tant que classe» et l'intégration de tous les autres paysans dans de grandes fermes collectives (kolkhozes) ou fermes d'État (sovkhozes). Au prix de grandes violences, 70% des terres sont collectivisées et la «dékoulakisation» est considérée comme achevée. C'est alors qu'apparaissent les premières victimes de la faim. L'ensemble du pays est affecté mais c'est au Kazakhstan que l'on compte le plus grand nombre de morts : 1 à 1,5 million, victimes des réquisitions du gouvernement.


La grande famine

De fortes résistances à la collectivisation subsistent en Ukraine où la paysannerie a développé au fil de l'Histoire des structures comparables à celles que l'on rencontre en Occident : beaucoup de petits propriétaires attachés à leur terre, à leur pope (le curé orthodoxe) et à leur église.

C'est ainsi qu'en 1932, le pouvoir soviétique resserre la pression sur les paysans d'Ukraine, coupables de n'en faire qu'à leur tête et suspects de nationalisme. Les représentants du Parti multiplient les réquisitions forcées, y compris dans les fermes collectives.

Chacun tente de survivre. C'est alors que survient la sinistre «loi des épis» du 7 août. Elle va occasionner la déportation ou la mort de milliers de citoyens pour le vol de quelques grains ou d'une pomme de terre et permettre à l'État de s'approprier la quasi-totalité de la moisson !

Avec l'arrivée de l'hiver, sans surprise, survient la famine. De longues files de malheureux errent le long des routes en quête de subsistance et gagnent les villes en quête de travail et secours. Mais le gouvernement communiste ne reste pas sans réagir : à la fin décembre 1932, il institue un passeport unique pour tout le pays, avec interdiction pour quiconque de quitter son village de résidence sans autorisation du Parti !

Affaiblis, les gens meurent de froid et de faim dans leurs cabanes, le long des routes ou sur les trottoirs des grandes villes d'Ukraine, quand ils ne sont pas déportés sur un ordre arbitraire du Parti.

Beaucoup de désespérés se suicident. Un nombre non négligeable se livrent au cannibalisme, enlevant les enfants des voisins ou tuant parfois leur propre enfant pour se nourrir de leur chair. Le phénomène est si peu rare que le gouvernement fait imprimer une affiche qui proclame : «Manger son enfant est un acte barbare !»

La famine ne relâche son étreinte qu'au mois de mai 1933 avec le retour des fruits et des légumes dans les jardins privés.


Le génocide occulté

À l'étranger, où filtrent malgré tout des informations sur la famine et les excès de la «dékoulakisation», les communistes trouvent des gens complaisants, cyniques ou naïfs pour relayer leurs mensonges sur la prospérité de l'Union soviétique et de ses habitants.

Le cas le plus notable est celui d'Édouard Herriot, maire de Lyon et chef du parti radical français, qui se rend en URSS à l'été 1933. Il aspire à un rapprochement entre la France et l'URSS pour contenir l'Allemagne, qui vient de tomber aux mains des nazis.

De ce fait, après avoir parcouru l'Ukraine en compagnie des officiels soviétiques, il déclare, péremptoire : «J'ai traversé l'Ukraine. Eh bien ! je vous affirme que je l'ai vue tel un jardin en plein rendement.» Il est vrai que les communistes ont fait ce qu'il fallait pour cela, maquillant les villages où devait passer le leader occidental.

La famine et son aspect intentionnel ne font plus guère débat parmi les historiens. Quant aux députés ukrainiens, ils ont voté le 28 novembre 2006 une loi affirmant que «la famine provoquée par les Soviétiques est un génocide contre le peuple ukrainien».


Une semaine d'Histoire du 6 Août 2012 au 12 Août 2012 avec Herodote.net
Salut à tous.
Pour ne pas ouvrir un nouveau sujet un rappel.
Bonne fin de journée et à plus tard.
Jacques.


Source : Une semaine d'Histoire du 3 Août 2015 au 9 Août 2015 avec Herodote.net

_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Signat13
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948
Jacknap1948
Administrateur
Administrateur

Messages : 16548
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Panzerelite3945 Ven 7 Aoû 2015 - 21:52

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. 2720342202 pour le rappel Jacques.
Panzerelite3945
Panzerelite3945
General
General

Messages : 3345
Date d'inscription : 14/12/2011
Age : 53
Localisation : Ain
Humeur : Mi-figue mi-raisin

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Jacknap1948 Ven 7 Aoû 2015 - 22:57

Panzerelite3945 a écrit:merci pour le rappel Jacques.
Salut Cédric.
Merci de ta visite.

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Je_sui10

À plus tard.
Jacques.


_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Signat13
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948
Jacknap1948
Administrateur
Administrateur

Messages : 16548
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.

Revenir en haut Aller en bas

7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien. Empty Re: 7 août 1932 : La « loi des épis » et le génocide ukrainien.

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum