3 octobre 610 : Héraclius devient empereur de Byzance.
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3 octobre 610 : Héraclius devient empereur de Byzance.
3 octobre 610 : Héraclius devient empereur de Byzance.
Le général Héraclius prend le pouvoir à Constantinople le 3 octobre 610 dans une période très critique de l'Empire romain d'Orient. La capitale elle-même est menacée au nord par les Avars (ou Avares), des Barbares qui ont traversé le Danube, et au sud par les Perses sassanides.
Dans le même temps, des tribus slaves s'infiltrent de façon paisible dans les régions dépeuplées de la péninsule grecque où elles adoptent très vite la langue locale (de ces Slaves descendent beaucoup d'habitants de la Grèce actuelle).
De Constantinople à Byzance
L'empire romain d'Orient, dernier vestige de l'ancien empire romain, est sur le point de succomber à ces différentes agressions quand survient Héraclius. Ce général très doué de 35 ans est le fils de l'exarque, c'est-à-dire du gouverneur, qui dirige à Carthage les provinces grecques d'Afrique du nord.
Héraclius débarque avec ses troupes sur les rives du Bosphore, renverse le tyran Phocas, le met à mort ainsi que sa famille. Il prend sa place sur le trône de Constantinople.
Sous son règne, l'Empire romain d'Orient se transforme en Empire «byzantin». Ce qualificatif dérive de l'ancien nom grec de la capitale (Byzance).
L'antique administration des provinces, fondée sur la séparation des pouvoirs civil et militaire, est abolie au profit d'une nouvelle entité, le thème. Le thème est dirigé par un stratège qui regroupe entre ses mains tous les pouvoirs. Enfin, à la cour du nouvel empereur, la langue grecque se substitue au latin.
Héraclius lui-même supprime les titres de césar et auguste hérités de la Rome antique. Il renonce à l'emploi du terme latin imperator dont nous avons fait empereur et qui désignait à Rome la personne dotée du commandement militaire suprême, l'imperium. L'empereur se donne le titre de «basileus» par lequel les Grecs désignaient habituellement le Grand Roi des Perses.
La menace perse
Pendant qu'Héraclius s'installe tant bien que mal à Constantinople, les Perses de l'empereur Chosroès II, de la dynastie sassanide, en profitent pour envahir l'Arménie d'une part et assiéger Jérusalem d'autre part.
La Ville sainte tombe le 5 mai 614 aux mains des Perses. La population, qui prétendait résister malgré les négociations entamées entre le général perse Schahrbaraz et le patriarche Zacharie, est massacrée ou chassée. Les prisonniers, 35.000 environ, sont vendus comme esclaves. Les églises sont brûlées, y compris l'église de la Résurrection. La relique de la Vraie Croix, installée là par Hélène, mère de Constantin 1er, est emmenée à Ctésiphon, au coeur de l'empire sassanide.
Poursuivant leur avance, les Perses conquièrent l'Égypte et menacent directement le coeur de l'empire byzantin.
Lutte à mort
Assuré de son pouvoir sur Constantinople, Héraclius se prépare à lutter contre les envahisseurs qui, au nord comme au sud, réduisent son empire comme peau de chagrin.
Dans un premier temps, en 617, il repousse les Avars au nord. Puis il se retourne contre les Perses au sud. C'est une «croisade» avant la lettre qu'il organise contre ces ennemis qui professent la religion mazdéiste. Il mobilise son peuple, fait lire des proclamations enflammées dans les églises et encourage chacun à faire don de ses bijoux et de son or pour financer les campagnes futures.
Tandis que Chosroès II l'attend au Proche-Orient, Héraclius fonce avec son armée jusqu'en Mésopotamie, au coeur de la Perse.
Chosroès, pris de court, se dirige quant à lui vers Constantinople et, concluant une alliance de circonstance avec les Avars, il assiège la deuxième Rome. Sous la direction énergique du patriarche Sergius, celle-ci résiste tant et si bien que les assaillants, de lassitude, se retirent le 8 août 626.
Entre temps, Héraclius poursuit, non sans peine, son combat en Mésopotamie. Le 12 décembre 627, il remporte une victoire sous les murs de Ninive. Il fait une entrée triomphale dans la capitale sassanide, Ctésiphon, d'où s'est enfui Chosroès. Celui-ci meurt peu après, assassiné par son propre fils.
Héraclius profite de son équipée pour reprendre la relique de la Vraie Croix et la ramener à Jérusalem.
La lutte à mort entre l'empire byzantin et son rival perse se termine en apparence par la victoire du premier. En réalité, elle fait le jeu d'un nouveau venu sur la scène méditerranéenne, l'islam. Le conflit entre Grecs et Perses laisse le Proche-Orient et l'Égypte sans véritable gouvernement.
Après l'élimination des Perses qui assuraient à ces territoires une relative stabilité politique, les habitants, en majorité des chrétiens de la mouvance monophysite, se retrouvent délaissés par leur nouveau maître, l'empereur de Constantinople, chrétien mais de la mouvance orthodoxe rivale.
Héraclius est davantage préoccupé par les menaces d'invasion sur la frontière du Danube que par le sort de ses lointains sujets orientaux.
Désastre face aux Arabes
C'est le moment où débouchent du désert d'Arabie les armées musulmanes animées par la foi que leur a léguée Mahomet, mort quelques années plus tôt, en 632.
Le 20 août 636, une armée byzantine est écrasée par l'armée arabe de Khalid ibn al-Whalid dans la vallée du Yarmouk, en Palestine, au sud du lac de Tibériade. Suite à cette victoire, les Arabes enlèvent en un tournemain les provinces orientales que les Grecs avaient reconquises à grand-peine sur les Perses (Palestine, Syrie, Mésopotamie). Les habitants, lassés par les guerres entre Grecs et Perses et les querelles théologiques, se soumettent sans trop de résistance aux nouveaux venus.
Les Arabes conquièrent un peu plus tard l'Égypte. Le 17 septembre 642, Alexandrie ouvre ses portes aux armées d'Amr ibn al-Ac, l'un des généraux du calife Omar.
Héraclius est mort quelques mois plus tôt à Constantinople, le 10 février 641, sans doute sans avoir conscience du désastre dans lequel il laissait son empire.
Les nouvelles frontières de l'empire grec coïncident désormais avec le domaine originel de la culture grecque, à savoir le sud de la botte italienne, autour de Tarente, la péninsule grecque (la Grèce actuelle) et la Thrace, autour de Constantinople, enfin l'ouest de l'Asie mineure (la Turquie actuelle).
André Larané.
La fin de l'Antiquité
L'avènement d'Héraclius (610) et l'Hégire (622) marquent la fin véritable de l'empire romain et de l'Antiquité.
C'est l'époque où l'empire romain d'Orient se transforme en empire grec ou byzantin. Renonçant à une illusoire reconquête de l'Occident, les successeurs d'Héraclius concentreront désormais tous leurs efforts dans la lutte contre les envahisseurs venus d'Orient : Arabes, Turcs... C'est aussi l'époque où l'Europe occidentale, dominée par les rois barbares, entre dans la période la plus noire de son histoire.
En Gaule et sur le Rhin, les rois mérovingiens qui succèdent à Clovis et Dagobert s'avèrent si insignifiants que la postérité les qualifiera de rois fainéants. Mais le pape Grégoire 1er le Grand, par ses réformes et son audace, préfigure déjà le renouveau de l'Europe.
La péninsule arabe et l'Orient romain et persan sont bouleversés par l'expansion militaire de l'islam. En quelques décennies, la religion de Mahomet, contemporain d'Héraclius, se répand des Pyrénées aux portes de la Chine. Cet événement majeur coupe en deux moitiés rivales le monde méditerranéen qu'avaient unifié les Romains. La ruine du commerce méditerranéen accélère la décadence du réseau urbain hérité de Rome.
En Occident, les centres de pouvoir se transfèrent du Midi vers le bassin rhénan, berceau de Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne. Il faudra attendre les Croisades, un demi-millénaire plus tard, pour que l'Occident rétablisse des liens réguliers avec l'Orient.
À l'autre extrémité de l'Eurasie, la Chine se relève d'une longue décadence grâce à un nouvel empereur, Li Che-min, qui fonde la dynastie des T'ang et rompt avec le passé.
NB : la tradition qui désigne l'année 476 comme marquant la fin de l'Antiquité n'a aucune signification historique en-dehors de l'Europe occidentale (cette année-là se signale simplement par la déposition à Ravenne, en Italie, d'un enfant-empereur sans pouvoir). Cette tradition trouve son origine dans la volonté des historiens français du XIXe siècle de faire remonter les origines de leur pays à Clovis, un chef franc qui vécut à cette époque (vers 465-511).
Une semaine d'Histoire du 3 Octobre 2011 au 9 Octobre 2011 avec Herodote.net
Le général Héraclius prend le pouvoir à Constantinople le 3 octobre 610 dans une période très critique de l'Empire romain d'Orient. La capitale elle-même est menacée au nord par les Avars (ou Avares), des Barbares qui ont traversé le Danube, et au sud par les Perses sassanides.
Dans le même temps, des tribus slaves s'infiltrent de façon paisible dans les régions dépeuplées de la péninsule grecque où elles adoptent très vite la langue locale (de ces Slaves descendent beaucoup d'habitants de la Grèce actuelle).
De Constantinople à Byzance
L'empire romain d'Orient, dernier vestige de l'ancien empire romain, est sur le point de succomber à ces différentes agressions quand survient Héraclius. Ce général très doué de 35 ans est le fils de l'exarque, c'est-à-dire du gouverneur, qui dirige à Carthage les provinces grecques d'Afrique du nord.
Héraclius débarque avec ses troupes sur les rives du Bosphore, renverse le tyran Phocas, le met à mort ainsi que sa famille. Il prend sa place sur le trône de Constantinople.
Sous son règne, l'Empire romain d'Orient se transforme en Empire «byzantin». Ce qualificatif dérive de l'ancien nom grec de la capitale (Byzance).
L'antique administration des provinces, fondée sur la séparation des pouvoirs civil et militaire, est abolie au profit d'une nouvelle entité, le thème. Le thème est dirigé par un stratège qui regroupe entre ses mains tous les pouvoirs. Enfin, à la cour du nouvel empereur, la langue grecque se substitue au latin.
Héraclius lui-même supprime les titres de césar et auguste hérités de la Rome antique. Il renonce à l'emploi du terme latin imperator dont nous avons fait empereur et qui désignait à Rome la personne dotée du commandement militaire suprême, l'imperium. L'empereur se donne le titre de «basileus» par lequel les Grecs désignaient habituellement le Grand Roi des Perses.
La menace perse
Pendant qu'Héraclius s'installe tant bien que mal à Constantinople, les Perses de l'empereur Chosroès II, de la dynastie sassanide, en profitent pour envahir l'Arménie d'une part et assiéger Jérusalem d'autre part.
La Ville sainte tombe le 5 mai 614 aux mains des Perses. La population, qui prétendait résister malgré les négociations entamées entre le général perse Schahrbaraz et le patriarche Zacharie, est massacrée ou chassée. Les prisonniers, 35.000 environ, sont vendus comme esclaves. Les églises sont brûlées, y compris l'église de la Résurrection. La relique de la Vraie Croix, installée là par Hélène, mère de Constantin 1er, est emmenée à Ctésiphon, au coeur de l'empire sassanide.
Poursuivant leur avance, les Perses conquièrent l'Égypte et menacent directement le coeur de l'empire byzantin.
Lutte à mort
Assuré de son pouvoir sur Constantinople, Héraclius se prépare à lutter contre les envahisseurs qui, au nord comme au sud, réduisent son empire comme peau de chagrin.
Dans un premier temps, en 617, il repousse les Avars au nord. Puis il se retourne contre les Perses au sud. C'est une «croisade» avant la lettre qu'il organise contre ces ennemis qui professent la religion mazdéiste. Il mobilise son peuple, fait lire des proclamations enflammées dans les églises et encourage chacun à faire don de ses bijoux et de son or pour financer les campagnes futures.
Tandis que Chosroès II l'attend au Proche-Orient, Héraclius fonce avec son armée jusqu'en Mésopotamie, au coeur de la Perse.
Chosroès, pris de court, se dirige quant à lui vers Constantinople et, concluant une alliance de circonstance avec les Avars, il assiège la deuxième Rome. Sous la direction énergique du patriarche Sergius, celle-ci résiste tant et si bien que les assaillants, de lassitude, se retirent le 8 août 626.
Entre temps, Héraclius poursuit, non sans peine, son combat en Mésopotamie. Le 12 décembre 627, il remporte une victoire sous les murs de Ninive. Il fait une entrée triomphale dans la capitale sassanide, Ctésiphon, d'où s'est enfui Chosroès. Celui-ci meurt peu après, assassiné par son propre fils.
Héraclius profite de son équipée pour reprendre la relique de la Vraie Croix et la ramener à Jérusalem.
La lutte à mort entre l'empire byzantin et son rival perse se termine en apparence par la victoire du premier. En réalité, elle fait le jeu d'un nouveau venu sur la scène méditerranéenne, l'islam. Le conflit entre Grecs et Perses laisse le Proche-Orient et l'Égypte sans véritable gouvernement.
Après l'élimination des Perses qui assuraient à ces territoires une relative stabilité politique, les habitants, en majorité des chrétiens de la mouvance monophysite, se retrouvent délaissés par leur nouveau maître, l'empereur de Constantinople, chrétien mais de la mouvance orthodoxe rivale.
Héraclius est davantage préoccupé par les menaces d'invasion sur la frontière du Danube que par le sort de ses lointains sujets orientaux.
Désastre face aux Arabes
C'est le moment où débouchent du désert d'Arabie les armées musulmanes animées par la foi que leur a léguée Mahomet, mort quelques années plus tôt, en 632.
Le 20 août 636, une armée byzantine est écrasée par l'armée arabe de Khalid ibn al-Whalid dans la vallée du Yarmouk, en Palestine, au sud du lac de Tibériade. Suite à cette victoire, les Arabes enlèvent en un tournemain les provinces orientales que les Grecs avaient reconquises à grand-peine sur les Perses (Palestine, Syrie, Mésopotamie). Les habitants, lassés par les guerres entre Grecs et Perses et les querelles théologiques, se soumettent sans trop de résistance aux nouveaux venus.
Les Arabes conquièrent un peu plus tard l'Égypte. Le 17 septembre 642, Alexandrie ouvre ses portes aux armées d'Amr ibn al-Ac, l'un des généraux du calife Omar.
Héraclius est mort quelques mois plus tôt à Constantinople, le 10 février 641, sans doute sans avoir conscience du désastre dans lequel il laissait son empire.
Les nouvelles frontières de l'empire grec coïncident désormais avec le domaine originel de la culture grecque, à savoir le sud de la botte italienne, autour de Tarente, la péninsule grecque (la Grèce actuelle) et la Thrace, autour de Constantinople, enfin l'ouest de l'Asie mineure (la Turquie actuelle).
André Larané.
La fin de l'Antiquité
L'avènement d'Héraclius (610) et l'Hégire (622) marquent la fin véritable de l'empire romain et de l'Antiquité.
C'est l'époque où l'empire romain d'Orient se transforme en empire grec ou byzantin. Renonçant à une illusoire reconquête de l'Occident, les successeurs d'Héraclius concentreront désormais tous leurs efforts dans la lutte contre les envahisseurs venus d'Orient : Arabes, Turcs... C'est aussi l'époque où l'Europe occidentale, dominée par les rois barbares, entre dans la période la plus noire de son histoire.
En Gaule et sur le Rhin, les rois mérovingiens qui succèdent à Clovis et Dagobert s'avèrent si insignifiants que la postérité les qualifiera de rois fainéants. Mais le pape Grégoire 1er le Grand, par ses réformes et son audace, préfigure déjà le renouveau de l'Europe.
La péninsule arabe et l'Orient romain et persan sont bouleversés par l'expansion militaire de l'islam. En quelques décennies, la religion de Mahomet, contemporain d'Héraclius, se répand des Pyrénées aux portes de la Chine. Cet événement majeur coupe en deux moitiés rivales le monde méditerranéen qu'avaient unifié les Romains. La ruine du commerce méditerranéen accélère la décadence du réseau urbain hérité de Rome.
En Occident, les centres de pouvoir se transfèrent du Midi vers le bassin rhénan, berceau de Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne. Il faudra attendre les Croisades, un demi-millénaire plus tard, pour que l'Occident rétablisse des liens réguliers avec l'Orient.
À l'autre extrémité de l'Eurasie, la Chine se relève d'une longue décadence grâce à un nouvel empereur, Li Che-min, qui fonde la dynastie des T'ang et rompt avec le passé.
NB : la tradition qui désigne l'année 476 comme marquant la fin de l'Antiquité n'a aucune signification historique en-dehors de l'Europe occidentale (cette année-là se signale simplement par la déposition à Ravenne, en Italie, d'un enfant-empereur sans pouvoir). Cette tradition trouve son origine dans la volonté des historiens français du XIXe siècle de faire remonter les origines de leur pays à Clovis, un chef franc qui vécut à cette époque (vers 465-511).
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
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Re: 3 octobre 610 : Héraclius devient empereur de Byzance.
Merci à toi Fabrice.DUDU33 a écrit:
À plus tard.
Jacques.
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À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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