16 octobre 1949 : La guerre civile grecque prend fin.
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16 octobre 1949 : La guerre civile grecque prend fin.
16 octobre 1949 : La guerre civile grecque prend fin.
Le 16 octobre 1949, prend fin, faute de combattants, la guerre civile atroce qui a déchiré la Grèce pendant 5 ans, opposant communistes et pro-occidentaux jusque dans les moindres villages. Plus d'un demi-siècle après la reddition des communistes, les horreurs de ce conflit continuent d'endeuiller la mémoire nationale.
Béatrice Roman-Amat.
Communistes versus monarchistes
Au sortir de l'occupation allemande, les deux mouvements de résistance au nazisme ne tardent pas à s'entre-déchirer : d'un côté l'EAM-EAS communiste, de l'autre l'EDES monarchiste. En 1944, l'EAM-EAS met sur pied un gouvernement clandestin et cesse de reconnaître le roi Georges II et le gouvernement exilés au Caire.
La réplique du roi ne se fait pas attendre : il forme un gouvernement de coalition, regroupant toutes les tendances non-communistes, autour du libéral Papandréou. Les Britanniques appréhendent également un basculement de la Grèce dans le communisme. Pour l'empêcher, Churchill fait débarquer des troupes dans le port du Pirée dès octobre 1944, juste après la retraite allemande.
La guerre civile
Les résistants communistes engagent la lutte contre les Britanniques et les Grecs royalistes, dans un contexte de mise en place des blocs soviétique et occidental en Europe. Les communistes prennent le contrôle de presque toute la Grèce.
Seules Athènes et Salonique leur résistent. Cependant, Staline, qui a «accordé» la Grèce au camp occidental, pousse les communistes grecs à accepter la trêve de Varkiza, conclue en février 1945. Elle prévoit des élections et un référendum sur la nature du régime. En septembre 1946, le roi Georges II rentre d'exil, après un plébiscite.
N'acceptant pas le retour du roi, les communistes grecs rompent la trêve et établissent un gouvernement révolutionnaire en Épire. Conduits par le commandant Markos, ils déclenchent une seconde guerre civile. En ce début de «guerre froide», les Soviétiques leur apportent leur soutien, par l'intermédiaire de la Yougoslavie et de la Bulgarie. Des combats féroces font rage. Certains villages, fuis par leur population, basculent successivement dans un camp puis dans l'autre. Des milliers d'opposants au gouvernement sont déportés sur des îles en Méditerranée.
En 1947, les Américains prennent le relais des Britanniques. Le président Truman proclame sa volonté d'aider la Grèce «à sauvegarder son régime démocratique». La Grèce est en effet le dernier pays des Balkans à ne pas se trouver sous domination soviétique et occupe une place charnière pour barrer la route de la Turquie et du Proche-Orient à l'URSS. Le plan Marshall se déverse sur le pays, mais essentiellement au bénéfice de l'armée, pas du développement économique.
La lutte devient de plus en plus asymétrique. En juin et juillet 1948, 12.000 rebelles communistes tiennent tête pendant huit semaines à 70.000 soldats lourdement armés, sur un mont de la frontière gréco-albanaise. Ils attendent en vain que leurs «camarades» des pays frontaliers viennent leur apporter leur aide.
La rupture entre Tito et Staline est fatale aux insurgés communistes. Elle les coupe de leurs sources de ravitaillement. En octobre 1949, les communistes doivent renoncer à la lutte et accepter un cessez-le-feu. Beaucoup sont arrêtés, d'autres partent en exil. Trois ans plus tard, la Grèce fait son entrée à l'OTAN.
Interdit, le parti communiste grec ne sera à nouveau autorisé qu'en 1974, au lendemain de la dictature des colonels (1967-1974). La guerre civile, qui aurait coûté environ 150.000 vies à la Grèce, reste un traumatisme profond dans la société grecque pendant des années. Les intellectuels grecs utilisent le mot allemand «Spaltung» (division) pour désigner la guerre entre communistes et anti-communistes qui a déchiré la chair du pays.
Une semaine d'Histoire du 10 Octobre 2011 au 16 Octobre 2011 avec Herodote.net
Le 16 octobre 1949, prend fin, faute de combattants, la guerre civile atroce qui a déchiré la Grèce pendant 5 ans, opposant communistes et pro-occidentaux jusque dans les moindres villages. Plus d'un demi-siècle après la reddition des communistes, les horreurs de ce conflit continuent d'endeuiller la mémoire nationale.
Béatrice Roman-Amat.
Communistes versus monarchistes
Au sortir de l'occupation allemande, les deux mouvements de résistance au nazisme ne tardent pas à s'entre-déchirer : d'un côté l'EAM-EAS communiste, de l'autre l'EDES monarchiste. En 1944, l'EAM-EAS met sur pied un gouvernement clandestin et cesse de reconnaître le roi Georges II et le gouvernement exilés au Caire.
La réplique du roi ne se fait pas attendre : il forme un gouvernement de coalition, regroupant toutes les tendances non-communistes, autour du libéral Papandréou. Les Britanniques appréhendent également un basculement de la Grèce dans le communisme. Pour l'empêcher, Churchill fait débarquer des troupes dans le port du Pirée dès octobre 1944, juste après la retraite allemande.
La guerre civile
Les résistants communistes engagent la lutte contre les Britanniques et les Grecs royalistes, dans un contexte de mise en place des blocs soviétique et occidental en Europe. Les communistes prennent le contrôle de presque toute la Grèce.
Seules Athènes et Salonique leur résistent. Cependant, Staline, qui a «accordé» la Grèce au camp occidental, pousse les communistes grecs à accepter la trêve de Varkiza, conclue en février 1945. Elle prévoit des élections et un référendum sur la nature du régime. En septembre 1946, le roi Georges II rentre d'exil, après un plébiscite.
N'acceptant pas le retour du roi, les communistes grecs rompent la trêve et établissent un gouvernement révolutionnaire en Épire. Conduits par le commandant Markos, ils déclenchent une seconde guerre civile. En ce début de «guerre froide», les Soviétiques leur apportent leur soutien, par l'intermédiaire de la Yougoslavie et de la Bulgarie. Des combats féroces font rage. Certains villages, fuis par leur population, basculent successivement dans un camp puis dans l'autre. Des milliers d'opposants au gouvernement sont déportés sur des îles en Méditerranée.
En 1947, les Américains prennent le relais des Britanniques. Le président Truman proclame sa volonté d'aider la Grèce «à sauvegarder son régime démocratique». La Grèce est en effet le dernier pays des Balkans à ne pas se trouver sous domination soviétique et occupe une place charnière pour barrer la route de la Turquie et du Proche-Orient à l'URSS. Le plan Marshall se déverse sur le pays, mais essentiellement au bénéfice de l'armée, pas du développement économique.
La lutte devient de plus en plus asymétrique. En juin et juillet 1948, 12.000 rebelles communistes tiennent tête pendant huit semaines à 70.000 soldats lourdement armés, sur un mont de la frontière gréco-albanaise. Ils attendent en vain que leurs «camarades» des pays frontaliers viennent leur apporter leur aide.
La rupture entre Tito et Staline est fatale aux insurgés communistes. Elle les coupe de leurs sources de ravitaillement. En octobre 1949, les communistes doivent renoncer à la lutte et accepter un cessez-le-feu. Beaucoup sont arrêtés, d'autres partent en exil. Trois ans plus tard, la Grèce fait son entrée à l'OTAN.
Interdit, le parti communiste grec ne sera à nouveau autorisé qu'en 1974, au lendemain de la dictature des colonels (1967-1974). La guerre civile, qui aurait coûté environ 150.000 vies à la Grèce, reste un traumatisme profond dans la société grecque pendant des années. Les intellectuels grecs utilisent le mot allemand «Spaltung» (division) pour désigner la guerre entre communistes et anti-communistes qui a déchiré la chair du pays.
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