24 octobre 1648 : Les traités de Westphalie.
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24 octobre 1648 : Les traités de Westphalie.
24 octobre 1648 : Les traités de Westphalie.
Le 24 octobre 1648 sont publiés les traités négociés dans les semaines précédentes en Westphalie (province occidentale de l'Allemagne).
Ces traités mettent fin à l'interminable guerre de Trente Ans qui a saigné à blanc l'Allemagne. Ils se soldent par l'émiettement politique de celle-ci. Les deux grands vainqueurs du conflit sont la Suède, devenue la principale puissance de la mer Baltique, et la France, son alliée, désormais sans rivale en Europe occidentale.
Alban Dignat
Une première diplomatique
La conférence réunie en Westphalie à la fin de l'été 1648 a un caractère inédit sinon révolutionnaire. C'est en effet la première fois que se retrouvent autour d'une table de négociation les grands États d'Europe. Et c'est la première fois aussi que sont définies les relations entre les États dans le respect de la souveraineté de chacun.
Il n'est plus question comme au Moyen Âge d'une chrétienté occidentale unie autour d'une foi commune sous la haute autorité du souverain pontife. Chaque monarque est désormais maître chez lui, y compris en matière religieuse !
L'Allemagne hors jeu
Les traités de Westphalie, au nombre de deux, ont été habilement négociés par le chancelier suédois Axel Oxenstierna, qui a poursuivi l'oeuvre engagée par le roi Gustave Adolphe, et le cardinal Mazarin, représentant les intérêts français.
Le premier est conclu à Osnabr le 6 août 1648 entre l'empereur d'Allemagne, la Suède et les puissances occidentales, le second à Münster le 8 septembre 1648 entre l'empereur et la France.
– Émiettement politique
Ces traités consacrent l'affaiblissement de l'empereur allemand, titulaire du Saint Empire romain germanique.
Issu de la dynastie des Habsbourg qui règne sur les États autrichiens, celui-ci ne possède plus qu'une autorité symbolique en Allemagne, émiettée en plus de 350 principautés plus ou moins grandes, jalouses de leur indépendance.
Les princes allemands peuvent conclure des alliances à la seule réserve qu'elles ne soient pas dirigées contre l'empereur.
Tous participent à la Diète de Francfort et l'empereur ne peut prendre aucune décision sans l'accord de cette assemblée, ce qui réduit à néant son autorité effective sur les États autres que les siens.
La Suisse et les Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) se voient reconnaître une pleine indépendance, en-dehors de l'empire.
– Émiettement religieux
Les traités consacrent également la division religieuse de l'Allemagne instituée un siècle plus tôt par la diète d'Augsbourg. Les princes peuvent imposer leur confession à leurs sujets : catholique, luthérienne ou calviniste, selon le principe : «cujus regio, ejus religio» (tel souverain, telle religion).
Le pape Innocent X s'empresse de condamner ce principe mais, signe des temps, aucun gouvernant ne se soucie de son avis.
La France est confirmée dans la possession des Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun, ainsi que de la plus grande partie de l'Alsace, à l'exception notable de Strasbourg que Louis XIV va annexer quelques années plus tard.
La Suède obtient dans les limites du Saint Empire romain germanique la Poméranie occidentale, les évêchés de Wismar et Verden, l'évêché de Brême (sans la ville, qui demeure indépendante).
La réorganisation de l'Europe centrale instituée par les traités de Westphalie perdurera jusqu'à la Révolution française, 150 ans plus tard.
– D'une part, elle allait priver l'Allemagne de tout rôle politique en Europe jusqu'à l'arrivée de Bismarck,
– D'autre part, elle allait favoriser une saine émulation entre les princes, chacun ayant à coeur de favoriser les arts et les lettres pour sa plus grande gloire.
Les beautés de Dresde ainsi que Mozart, Bach, Beethoven ou encore Goethe sont les fruits des traités de Westphalie !...
Dix ans plus tard, en 1659, la paix des Pyrénées et la paix du Nord allaient confirmer la prépondérance de la France en Europe.
Une semaine d'Histoire du 24 Octobre 2011 au 30 Octobre 2011 avec Herodote.net
Le 24 octobre 1648 sont publiés les traités négociés dans les semaines précédentes en Westphalie (province occidentale de l'Allemagne).
Ces traités mettent fin à l'interminable guerre de Trente Ans qui a saigné à blanc l'Allemagne. Ils se soldent par l'émiettement politique de celle-ci. Les deux grands vainqueurs du conflit sont la Suède, devenue la principale puissance de la mer Baltique, et la France, son alliée, désormais sans rivale en Europe occidentale.
Alban Dignat
Une première diplomatique
La conférence réunie en Westphalie à la fin de l'été 1648 a un caractère inédit sinon révolutionnaire. C'est en effet la première fois que se retrouvent autour d'une table de négociation les grands États d'Europe. Et c'est la première fois aussi que sont définies les relations entre les États dans le respect de la souveraineté de chacun.
Il n'est plus question comme au Moyen Âge d'une chrétienté occidentale unie autour d'une foi commune sous la haute autorité du souverain pontife. Chaque monarque est désormais maître chez lui, y compris en matière religieuse !
L'Allemagne hors jeu
Les traités de Westphalie, au nombre de deux, ont été habilement négociés par le chancelier suédois Axel Oxenstierna, qui a poursuivi l'oeuvre engagée par le roi Gustave Adolphe, et le cardinal Mazarin, représentant les intérêts français.
Le premier est conclu à Osnabr le 6 août 1648 entre l'empereur d'Allemagne, la Suède et les puissances occidentales, le second à Münster le 8 septembre 1648 entre l'empereur et la France.
– Émiettement politique
Ces traités consacrent l'affaiblissement de l'empereur allemand, titulaire du Saint Empire romain germanique.
Issu de la dynastie des Habsbourg qui règne sur les États autrichiens, celui-ci ne possède plus qu'une autorité symbolique en Allemagne, émiettée en plus de 350 principautés plus ou moins grandes, jalouses de leur indépendance.
Les princes allemands peuvent conclure des alliances à la seule réserve qu'elles ne soient pas dirigées contre l'empereur.
Tous participent à la Diète de Francfort et l'empereur ne peut prendre aucune décision sans l'accord de cette assemblée, ce qui réduit à néant son autorité effective sur les États autres que les siens.
La Suisse et les Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) se voient reconnaître une pleine indépendance, en-dehors de l'empire.
– Émiettement religieux
Les traités consacrent également la division religieuse de l'Allemagne instituée un siècle plus tôt par la diète d'Augsbourg. Les princes peuvent imposer leur confession à leurs sujets : catholique, luthérienne ou calviniste, selon le principe : «cujus regio, ejus religio» (tel souverain, telle religion).
Le pape Innocent X s'empresse de condamner ce principe mais, signe des temps, aucun gouvernant ne se soucie de son avis.
La France est confirmée dans la possession des Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun, ainsi que de la plus grande partie de l'Alsace, à l'exception notable de Strasbourg que Louis XIV va annexer quelques années plus tard.
La Suède obtient dans les limites du Saint Empire romain germanique la Poméranie occidentale, les évêchés de Wismar et Verden, l'évêché de Brême (sans la ville, qui demeure indépendante).
La réorganisation de l'Europe centrale instituée par les traités de Westphalie perdurera jusqu'à la Révolution française, 150 ans plus tard.
– D'une part, elle allait priver l'Allemagne de tout rôle politique en Europe jusqu'à l'arrivée de Bismarck,
– D'autre part, elle allait favoriser une saine émulation entre les princes, chacun ayant à coeur de favoriser les arts et les lettres pour sa plus grande gloire.
Les beautés de Dresde ainsi que Mozart, Bach, Beethoven ou encore Goethe sont les fruits des traités de Westphalie !...
Dix ans plus tard, en 1659, la paix des Pyrénées et la paix du Nord allaient confirmer la prépondérance de la France en Europe.
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