27 octobre 1614 : Marie de Médicis face aux états généraux.
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27 octobre 1614 : Marie de Médicis face aux états généraux.
27 octobre 1614 : Marie de Médicis face aux états généraux.
La réunion des états généraux à Paris, le 27 octobre 1614, témoigne de l'extrême affaiblissement de la monarchie française sous la régence de Marie de Médicis.
Alban Dignat
Crise dans la monarchie
Après l'assassinat d'Henri IV, quatre ans plus tôt, le 14 mai 1610, c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui obtient d'assurer la régence, grâce à l'appui du puissant duc d'Épernon, un intrigant de première. Avec celle qu'Henriette d'Entragues qualifait de «grosse banquière florentine», le royaume «allait tomber en d'étranges mains» selon le mot de Sully.
Après avoir découragé Sully de rester au gouvernement et écarté Épernon, la régente confie en effet les rênes du pouvoir à sa soeur de lait, une Florentine qu'elle a amené avec elle en France, Leonora Dori, la Galigaï, et à son mari, Concino Concini, qui sera fait marquis d'Ancre et même maréchal et amiral sans avoir jamais combattu ni commandé de navire.
Ce clan pille sans vergogne le Trésor et Marie de Médicis peut s'adonner sans limites à sa passion des bijoux et de l'astrologie. Mécène, elle commande aussi une série de tableaux à Rubens et se fait construire le palais du Luxembourg en 1624 par Salomon de Brosse, pour rivaliser avec le palais Pitti de Florence.
Sans surprise, les grands seigneurs du royaume vouent à Concini une haine incoercible. Le prince de Condé et le duc de Nevers prennent la tête des mécontents. Critiquant le projet de marier le jeune roi Louis XIII (13 ans) avec une infante d'Espagne, ce qui signifierait la victoire du clan rival des Guise, ils se retirent dans des places fortes frontalières et lèvent des troupes. Le Conseil de régence se prépare à l'affrontement armé avant de conclure un accommodement sous la promesse de réunir les états généraux.
La régente reprend le dessus
L'assemblée de 1614 comprend 140 députés du clergé, y compris le futur cardinal de Richelieu, 132 représentants de l'aristocratie, parmi lesquels les partisans des princes sont en minorité, et 192 députés du tiers état (ni ecclésiastiques, ni nobles). Ces derniers sont pour la plupart des bourgeois prospères, officiers de justice ou parlementaires.
Les princes comptent bien manipuler les députés des États pour obtenir provinces et bénéfices. À leur grand dépit, les états généraux sont réduits à l'impuissance par les rivalités entre le clergé, la noblesse et le tiers état. Le gouvernement renvoie les députés sur de vagues promesses de réformes fiscales et surtout sans avoir permis aux princes d'imposer leurs volontés. Le principal résultat de cette réunion, c'est que la régente remarque l'intervention d'un jeune ecclésiastique, l'évêque de Luçon Armand du Plessis de Richelieu, lors de la séance de clôture du 23 février 1615. Elle va se l'attacher pour le plus grand bien de la monarchie.
Les états généraux, discrédités, ne seront plus réunis avant 1789. Entre-temps, par une patiente remise en ordre des affaires, Richelieu aura permis à la monarchie de prendre le dessus sur l'aristocratie et ouvert la voie au règne prestigieux de Louis XIV. Notons qu'en Angleterre, à la même époque, l'opposition entre le roi et les privilégiés va déboucher sur la victoire des seconds et sur une démocratie embryonnaire.
Coup d'État royal
Comme la crise de régime perdure, le duc de Luynes persuade le jeune Louis XIII d'en finir. Prenant son courage à deux mains, le roi fait assassiner Concini le 2 avril 1617 dans la cour du Louvre puis brûler sa femme pour sorcellerie. Son règne commence vraiment...
En février 1619, dans un sursaut, la reine-mère rejoint la révolte du duc d'Épernon. Après la Journée des dupes (1630), qui lui vaut d'être définitivement chassée des affaires par son fils Louis XIII, elle s'enfuit chez sa fille Henriette, à Londres, puis à Cologne, où elle meurt le 3 juillet 1642, peu avant Richelieu et son fils.
Une semaine d'Histoire du 24 Octobre 2011 au 30 Octobre 2011 avec Herodote.net
La réunion des états généraux à Paris, le 27 octobre 1614, témoigne de l'extrême affaiblissement de la monarchie française sous la régence de Marie de Médicis.
Alban Dignat
Crise dans la monarchie
Après l'assassinat d'Henri IV, quatre ans plus tôt, le 14 mai 1610, c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui obtient d'assurer la régence, grâce à l'appui du puissant duc d'Épernon, un intrigant de première. Avec celle qu'Henriette d'Entragues qualifait de «grosse banquière florentine», le royaume «allait tomber en d'étranges mains» selon le mot de Sully.
Après avoir découragé Sully de rester au gouvernement et écarté Épernon, la régente confie en effet les rênes du pouvoir à sa soeur de lait, une Florentine qu'elle a amené avec elle en France, Leonora Dori, la Galigaï, et à son mari, Concino Concini, qui sera fait marquis d'Ancre et même maréchal et amiral sans avoir jamais combattu ni commandé de navire.
Ce clan pille sans vergogne le Trésor et Marie de Médicis peut s'adonner sans limites à sa passion des bijoux et de l'astrologie. Mécène, elle commande aussi une série de tableaux à Rubens et se fait construire le palais du Luxembourg en 1624 par Salomon de Brosse, pour rivaliser avec le palais Pitti de Florence.
Sans surprise, les grands seigneurs du royaume vouent à Concini une haine incoercible. Le prince de Condé et le duc de Nevers prennent la tête des mécontents. Critiquant le projet de marier le jeune roi Louis XIII (13 ans) avec une infante d'Espagne, ce qui signifierait la victoire du clan rival des Guise, ils se retirent dans des places fortes frontalières et lèvent des troupes. Le Conseil de régence se prépare à l'affrontement armé avant de conclure un accommodement sous la promesse de réunir les états généraux.
La régente reprend le dessus
L'assemblée de 1614 comprend 140 députés du clergé, y compris le futur cardinal de Richelieu, 132 représentants de l'aristocratie, parmi lesquels les partisans des princes sont en minorité, et 192 députés du tiers état (ni ecclésiastiques, ni nobles). Ces derniers sont pour la plupart des bourgeois prospères, officiers de justice ou parlementaires.
Les princes comptent bien manipuler les députés des États pour obtenir provinces et bénéfices. À leur grand dépit, les états généraux sont réduits à l'impuissance par les rivalités entre le clergé, la noblesse et le tiers état. Le gouvernement renvoie les députés sur de vagues promesses de réformes fiscales et surtout sans avoir permis aux princes d'imposer leurs volontés. Le principal résultat de cette réunion, c'est que la régente remarque l'intervention d'un jeune ecclésiastique, l'évêque de Luçon Armand du Plessis de Richelieu, lors de la séance de clôture du 23 février 1615. Elle va se l'attacher pour le plus grand bien de la monarchie.
Les états généraux, discrédités, ne seront plus réunis avant 1789. Entre-temps, par une patiente remise en ordre des affaires, Richelieu aura permis à la monarchie de prendre le dessus sur l'aristocratie et ouvert la voie au règne prestigieux de Louis XIV. Notons qu'en Angleterre, à la même époque, l'opposition entre le roi et les privilégiés va déboucher sur la victoire des seconds et sur une démocratie embryonnaire.
Coup d'État royal
Comme la crise de régime perdure, le duc de Luynes persuade le jeune Louis XIII d'en finir. Prenant son courage à deux mains, le roi fait assassiner Concini le 2 avril 1617 dans la cour du Louvre puis brûler sa femme pour sorcellerie. Son règne commence vraiment...
En février 1619, dans un sursaut, la reine-mère rejoint la révolte du duc d'Épernon. Après la Journée des dupes (1630), qui lui vaut d'être définitivement chassée des affaires par son fils Louis XIII, elle s'enfuit chez sa fille Henriette, à Londres, puis à Cologne, où elle meurt le 3 juillet 1642, peu avant Richelieu et son fils.
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_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
- Messages : 16623
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.
DUDU33- Generalleutnant
- Messages : 2861
Date d'inscription : 29/03/2011
Age : 57
Re: 27 octobre 1614 : Marie de Médicis face aux états généraux.
Salut Fabrice.DUDU33 a écrit:
Merci de ta visite.
Jacques.
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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
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