25 novembre 1812 : « Place pour monsieur Larrey ! ».
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25 novembre 1812 : « Place pour monsieur Larrey ! ».
25 novembre 1812 : « Place pour monsieur Larrey ! ».
Pendant le passage de la Bérésina, il fait moins 20° le jour et moins 30° la nuit. Les corbeaux tombent, morts, raidis en plein vol, foudroyés par le gel, l'haleine des hommes gèle au contact de l'air avec un bruit sec qui ressemble à de petites détonations. Les hommes ne peuvent même plus tenir leurs fusils. L'acier colle à leurs doigts et la plupart jettent leurs armes.
La horde débandée, affamée, attifée d'oripeaux, se presse sur les bords de la Bérésina attendant son tour pour traverser le fleuve.
Les pontonniers d'Eblé, de l'eau chargée de glaçons jusqu'aux épaules, reconstruisent sur chevalet leurs ponts que le courant a emportés.
Un cri traverse la cohue : « Place pour monsieur Larrey ! » L'admirable chirurgien de la Garde, dont le docteur Soubiran vient de faire revivre avec talent l'émouvante et admirable figure, est l'homme le plus populaire de l'armée. C'est lui qui a créé le service de santé, qui, en pleine bataille, sous le tir des boulets, soigne les blessés, amis et ennemis, opère, coupe des membres en dix-sept secondes, et ne pense jamais à lui. Trois fois, fendant la cohue, pour ramener ses caisses d'instruments de chirurgie, le voici arrêté au milieu du pont. Impossible d'avancer.
« Mon nom fut prononcé, racontera-t-il, aussitôt les regards se tournent vers moi et chacun s'empresse de m'aider. » Transporté de soldat en soldat, il passe de mains en mains jusqu'à l'extrémité du pont.
Quelques semaines plus tard, arrivait à Koenigsberg un officier, les pieds à demi gelés, l'uniforme en loque. Il frappe à la porte du banquier Jacobi, on lui demande qui il est, le malheureux ne peut prononcer une parole et tend une enveloppe sur laquelle Jacobi déchiffre un nom : Dominique Larrey. Le misérable loqueteux que Jacobi a devant lui n'est autre que l'illustre chirurgien qui a demeuré chez lui voici cinq années.
On s'empresse de le soigner, on le couche, mais dès le lendemain matin, frissonnant de fièvre, boitant bas, il partait inspecter les hôpitaux de Koenigsberg.
Pendant le passage de la Bérésina, il fait moins 20° le jour et moins 30° la nuit. Les corbeaux tombent, morts, raidis en plein vol, foudroyés par le gel, l'haleine des hommes gèle au contact de l'air avec un bruit sec qui ressemble à de petites détonations. Les hommes ne peuvent même plus tenir leurs fusils. L'acier colle à leurs doigts et la plupart jettent leurs armes.
La horde débandée, affamée, attifée d'oripeaux, se presse sur les bords de la Bérésina attendant son tour pour traverser le fleuve.
Les pontonniers d'Eblé, de l'eau chargée de glaçons jusqu'aux épaules, reconstruisent sur chevalet leurs ponts que le courant a emportés.
Un cri traverse la cohue : « Place pour monsieur Larrey ! » L'admirable chirurgien de la Garde, dont le docteur Soubiran vient de faire revivre avec talent l'émouvante et admirable figure, est l'homme le plus populaire de l'armée. C'est lui qui a créé le service de santé, qui, en pleine bataille, sous le tir des boulets, soigne les blessés, amis et ennemis, opère, coupe des membres en dix-sept secondes, et ne pense jamais à lui. Trois fois, fendant la cohue, pour ramener ses caisses d'instruments de chirurgie, le voici arrêté au milieu du pont. Impossible d'avancer.
« Mon nom fut prononcé, racontera-t-il, aussitôt les regards se tournent vers moi et chacun s'empresse de m'aider. » Transporté de soldat en soldat, il passe de mains en mains jusqu'à l'extrémité du pont.
Quelques semaines plus tard, arrivait à Koenigsberg un officier, les pieds à demi gelés, l'uniforme en loque. Il frappe à la porte du banquier Jacobi, on lui demande qui il est, le malheureux ne peut prononcer une parole et tend une enveloppe sur laquelle Jacobi déchiffre un nom : Dominique Larrey. Le misérable loqueteux que Jacobi a devant lui n'est autre que l'illustre chirurgien qui a demeuré chez lui voici cinq années.
On s'empresse de le soigner, on le couche, mais dès le lendemain matin, frissonnant de fièvre, boitant bas, il partait inspecter les hôpitaux de Koenigsberg.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
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