21 décembre 1991 : L'URSS décède à seulement 69 ans.
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21 décembre 1991 : L'URSS décède à seulement 69 ans.
21 décembre 1991 : L'URSS décède à seulement 69 ans.
Le 21 décembre 1991, à Alma-Ata, au Kazakhstan, les représentants de onze républiques soviétiques constatent le décès de l'URSS.
Née à peine 69 ans plus tôt, le 30 décembre 1922, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques cède la place à une éphémère Communauté des États Indépendants (CEI). Seules les trois républiques baltes et la Géorgie s'en tiennent à l'écart. Mais dans les années suivantes, les autres républiques vont s'en détourner à leur tour et tenter de vivre en pleine indépendance.
Une rapide agonie.
Dix ans plus tôt, l'URSS faisait encore trembler le monde. Son armée se battait en Afghanistan et le dernier «tsar rouge», Leonid Brejnev, pointait ses missiles nucléaires sur l'Europe occidentale.
Mais l'élection à Rome d'un pape polonais en la personne de Karol Vojtyla, Jean-Paul II, ébranle la puissance soviétique. En son nom, les ouvriers polonais font chanceler le gouvernement communiste de Varsovie.
À Washington, le président Ronald Reagan balaie les stigmates de la guerre du Viêt-nam. Il engage les États-Unis dans une course aux armements que l'on surnomme la «Guerre des étoiles» en référence à un film célèbre.
Le gouvernement soviétique, victime d'une économie à bout de souffle, est incapable de suivre son rival sur ce terrain. Il est contraint à des reculades successives sur la question des missiles, en Afghanistan et en Pologne.
Le 13 mars 1985, un réformateur, Mikhaïl Gorbatchev (54 ans), est élu par le Soviet Suprême à la présidence du Praesidium, en fait à la direction du pays. Lucide, il engage aussitôt une vaste modernisation de l'économie et des institutions. Les mots «perestroika» (réforme ou restructuration) et «glasnost» (transparence) résonnent dans le monde entier.
Mais il est trop tard et le régime craque de toutes parts. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986) et l'insolence d'un jeune pilote allemand qui se pose sur la Place Rouge, à Moscou (28 mai 1987), en font la démonstration.
Le Mur de Berlin tombe le 9 novembre 1989. La contagion révolutionnaire gagne la petite république soviétique de Lituanie, proche de la Pologne par l'histoire, la culture et la religion catholique.
Les Lituaniens entraînés par Vytautas Lansbergis (un professeur de musique !) commencent à parler ouvertement d'indépendance et de démocratie. Leur Parlement proclame unilatéralement l'indépendance de la Lituanie le 11 mars 1990.
Tandis que le monde entier suspend son souffle, Mikhaïl Gorbatchev poursuit les réformes en contenant les troubles. Il est élu à la nouvelle fonction de Président de l'URSS par le Congrès, le 14 mars 1990, et reçoit le prix Nobel de la paix le 6 juin 1990 à Oslo.
La Russie fait cavalier seul.
Les structures fédérales de l'URSS n'en finissent pas de se fissurer et, le 12 juin 1990, le 1er Congrès du peuple de la RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie), autrement dit la Russie actuelle, adopte une Déclaration sur la souveraineté étatique de la république de Russie. C'est une deuxième atteinte à l'intégrité de l'URSS après l'indépendance unilatérale de la Lituanie quatre mois plus tôt.
Ce vote reste sans conséquence pratique mais il sera plus tard considéré comme l'acte d'émancipation de la Russie nouvelle et son anniversaire deviendra dès 1994 fête nationale chômée en Russie !...
En janvier 1991, des troupes soviétiques entrent en Lituanie. À Vilnius, la capitale, le 13 janvier, elles tentent de s'emparer de la tour de télévision. Les Lituaniens résistent. On compte 14 morts parmi eux. Ce sont les seules victimes civiles qu'ait à se reprocher Mikhaïl Gorbatchev.
Au Kremlin, le 19 août 1991, les conservateurs tentent de le renverser par la force. Ils sont eux-mêmes battus grâce à l'esprit d'initiative d'un leader encore inconnu, Boris Eltsine, élu deux mois plus tôt président de la Fédération de Russie, principale entité de l'URSS.
Mikhaïl Gorbatchev ne maîtrise plus les événements et la réalité du pouvoir tombe entre les mains de Boris Eltsine.
Le 25 décembre 1991, quatre jours après avoir signé l'acte de décès de l'URSS à Alma-Ata, Mikhaïl Gorbatchev quitte définitivement le Kremlin. Il ne reste plus qu'à liquider l'héritage de Lénine. C'est chose faite en quelques mois... Dans la capitale des derniers tsars, la population se prononce par référendum pour un changement de nom. Leningrad retrouve son nom d'origine allemande : Saint-Pétersbourg !
Commentaire : un chamboulement inattendu.
Très peu d'analystes avaient pronostiqué un effondrement aussi rapide de l'URSS. En France, dans les années 70, seuls Alain Besançon (Court traité de soviétologie) et le jeune Emmanuel Todd (La chute finale) avaient fait preuve de clairvoyance.
L'historienne Hélène Carrère d'Encausse avait soulevé l'intérêt du public avec un essai au titre choc : L'Empire éclaté. Mais, bien à tort, elle avait vu les prémices de cet éclatement dans la poussée démographique des musulmans d'Asie soviétique et non dans les aspirations démocratiques des Soviétiques d'Europe (en particulier des Baltes, instruits et relativement aisés mais inféconds). Dans les faits, les musulmans soviétiques vont se tenir pendant toute la perestroika à la remorque du mouvement de démocratisation. -
Une semaine d'Histoire du 19 Décembre 2011 au 25 Décembre 2011 avec Herodote.net
Le 21 décembre 1991, à Alma-Ata, au Kazakhstan, les représentants de onze républiques soviétiques constatent le décès de l'URSS.
Née à peine 69 ans plus tôt, le 30 décembre 1922, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques cède la place à une éphémère Communauté des États Indépendants (CEI). Seules les trois républiques baltes et la Géorgie s'en tiennent à l'écart. Mais dans les années suivantes, les autres républiques vont s'en détourner à leur tour et tenter de vivre en pleine indépendance.
Une rapide agonie.
Dix ans plus tôt, l'URSS faisait encore trembler le monde. Son armée se battait en Afghanistan et le dernier «tsar rouge», Leonid Brejnev, pointait ses missiles nucléaires sur l'Europe occidentale.
Mais l'élection à Rome d'un pape polonais en la personne de Karol Vojtyla, Jean-Paul II, ébranle la puissance soviétique. En son nom, les ouvriers polonais font chanceler le gouvernement communiste de Varsovie.
À Washington, le président Ronald Reagan balaie les stigmates de la guerre du Viêt-nam. Il engage les États-Unis dans une course aux armements que l'on surnomme la «Guerre des étoiles» en référence à un film célèbre.
Le gouvernement soviétique, victime d'une économie à bout de souffle, est incapable de suivre son rival sur ce terrain. Il est contraint à des reculades successives sur la question des missiles, en Afghanistan et en Pologne.
Le 13 mars 1985, un réformateur, Mikhaïl Gorbatchev (54 ans), est élu par le Soviet Suprême à la présidence du Praesidium, en fait à la direction du pays. Lucide, il engage aussitôt une vaste modernisation de l'économie et des institutions. Les mots «perestroika» (réforme ou restructuration) et «glasnost» (transparence) résonnent dans le monde entier.
Mais il est trop tard et le régime craque de toutes parts. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986) et l'insolence d'un jeune pilote allemand qui se pose sur la Place Rouge, à Moscou (28 mai 1987), en font la démonstration.
Le Mur de Berlin tombe le 9 novembre 1989. La contagion révolutionnaire gagne la petite république soviétique de Lituanie, proche de la Pologne par l'histoire, la culture et la religion catholique.
Les Lituaniens entraînés par Vytautas Lansbergis (un professeur de musique !) commencent à parler ouvertement d'indépendance et de démocratie. Leur Parlement proclame unilatéralement l'indépendance de la Lituanie le 11 mars 1990.
Tandis que le monde entier suspend son souffle, Mikhaïl Gorbatchev poursuit les réformes en contenant les troubles. Il est élu à la nouvelle fonction de Président de l'URSS par le Congrès, le 14 mars 1990, et reçoit le prix Nobel de la paix le 6 juin 1990 à Oslo.
La Russie fait cavalier seul.
Les structures fédérales de l'URSS n'en finissent pas de se fissurer et, le 12 juin 1990, le 1er Congrès du peuple de la RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie), autrement dit la Russie actuelle, adopte une Déclaration sur la souveraineté étatique de la république de Russie. C'est une deuxième atteinte à l'intégrité de l'URSS après l'indépendance unilatérale de la Lituanie quatre mois plus tôt.
Ce vote reste sans conséquence pratique mais il sera plus tard considéré comme l'acte d'émancipation de la Russie nouvelle et son anniversaire deviendra dès 1994 fête nationale chômée en Russie !...
En janvier 1991, des troupes soviétiques entrent en Lituanie. À Vilnius, la capitale, le 13 janvier, elles tentent de s'emparer de la tour de télévision. Les Lituaniens résistent. On compte 14 morts parmi eux. Ce sont les seules victimes civiles qu'ait à se reprocher Mikhaïl Gorbatchev.
Au Kremlin, le 19 août 1991, les conservateurs tentent de le renverser par la force. Ils sont eux-mêmes battus grâce à l'esprit d'initiative d'un leader encore inconnu, Boris Eltsine, élu deux mois plus tôt président de la Fédération de Russie, principale entité de l'URSS.
Mikhaïl Gorbatchev ne maîtrise plus les événements et la réalité du pouvoir tombe entre les mains de Boris Eltsine.
Le 25 décembre 1991, quatre jours après avoir signé l'acte de décès de l'URSS à Alma-Ata, Mikhaïl Gorbatchev quitte définitivement le Kremlin. Il ne reste plus qu'à liquider l'héritage de Lénine. C'est chose faite en quelques mois... Dans la capitale des derniers tsars, la population se prononce par référendum pour un changement de nom. Leningrad retrouve son nom d'origine allemande : Saint-Pétersbourg !
Commentaire : un chamboulement inattendu.
Très peu d'analystes avaient pronostiqué un effondrement aussi rapide de l'URSS. En France, dans les années 70, seuls Alain Besançon (Court traité de soviétologie) et le jeune Emmanuel Todd (La chute finale) avaient fait preuve de clairvoyance.
L'historienne Hélène Carrère d'Encausse avait soulevé l'intérêt du public avec un essai au titre choc : L'Empire éclaté. Mais, bien à tort, elle avait vu les prémices de cet éclatement dans la poussée démographique des musulmans d'Asie soviétique et non dans les aspirations démocratiques des Soviétiques d'Europe (en particulier des Baltes, instruits et relativement aisés mais inféconds). Dans les faits, les musulmans soviétiques vont se tenir pendant toute la perestroika à la remorque du mouvement de démocratisation. -
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
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