1er janvier 2002 : L'euro, une nouvelle monnaie pour l'Europe.
GermanKits :: L'Histoire jour après jour, Grandes batailles de blindés, Faits d'armes, Guerre après 1945. :: L'Histoire jour après jour, avant 1914 et après 1945. :: Ça c'est passé un jour de Janvier (avant 1914 et après 1945).
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1er janvier 2002 : L'euro, une nouvelle monnaie pour l'Europe.
1er janvier 2002 : L'euro, une nouvelle monnaie pour l'Europe.
Le 1er janvier 2002, c'est avec un plaisir manifeste que les habitants de douze pays de l'Union européenne accueillent les pièces et les billets de leur nouvelle monnaie, l'euro.
Cette monnaie a dans les faits remplacé les anciennes monnaies nationales trois ans auparavant, avec la fixation autoritaire du taux de change entre celles-ci et l'euro. Mais l'opinion publique n'a pris la mesure du changement qu'avec l'apparition de la monnaie fiduciaire (pièces et billets), que l'on peut voir et toucher.
Joseph Savès.
Une longue gestation.
L'idée d'une monnaie unique était en germe dans le traité de Rome du 25 mars 1957 qui avait fondé une Communauté européenne à six pays.
Le président français Valéry Giscard d'Estaing et son ami, le chancelier allemand Helmut Schmidt, accomplissent le premier pas dans sa direction en instituant le Système Monétaire Européen (SME) le 13 mars 1979. Il s'agit d'une convention par laquelle les pays de la Communauté s'engagent à maintenir le taux de change de leur monnaie dans une fourchette étroite (2,25% autour de leur cours pivot).
Mais les secousses politiques et sociales des années 1980 manquent d'être fatales au SME. C'est en définitive l'effondrement du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et la prévisible réunification de l'Allemagne qui relancent le processus.
Une relance très politique.
Inquiet d'une Allemagne de 80 millions d'habitants qui pèse désormais le 1/3 de la richesse économique de la Communauté, le président français François Mitterrand veut lui lier les mains par la monnaie. En décembre 1989, il déclare au conseil européen de Strasbourg : «Le nouvel équilibre auquel les Allemands aspirent doit être partie intégrante d'un équilibre européen. C'est pourquoi un renforcement de la Communauté s'impose».
Le 10 décembre 1991, à Maastricht, les douze pays qui composent désormais la Communauté signent un traité portant création d'une Union européenne (en remplacement de la Communauté européenne), avec l'engagement de créer une monnaie unique.
Le traité met toutefois des conditions drastiques à l'entrée d'un pays dans l'union monétaire : limitation du déficit public à 3% ; dette publique limitée à 60% du PNB... Une Banque Centrale Européenne (BCE), dont le siège sera plus tard fixé à Francfort, est chargée de la discipline : elle doit veiller à ce que les gouvernements de l'union monétaires respectent les critères relatifs au déficit public et à la dette publique. Les instituts d'émission nationaux comme la Banque de France seront les simples succursales de la BCE.
La future monnaie est d'abord appelée écu, puis euro en raison d'une traduction malheureuse de l'écu en allemand, qui rappelle le mot Kuhe (vache).
Les promoteurs de la monnaie unique affichent leur conviction que celle-ci entraînera ipso facto un rapprochement des économies des États-membres. Ces derniers seront, selon eux, obligés de coordonner leurs politiques économiques, ne serait-ce que pour respecter les «critères de Maastricht», et très vite aura lieu une homogénéisation des économies, les pays les plus pauvres rattrapant les plus riches.
La nécessaire coordination des politiques économiques entraînera, toujours selon les promoteurs de la monnaie unique, une plus grande intégration politique et un renforcement des institutions communautaires. Au bout du compte, l'union monétaire permettra de réaliser enfin le rêve des Pères fondateurs : l'avènement des États-Unis d'Europe !
Un projet prématuré ?
D'aucuns mettent en question ce processus vertueux. Ils doutent que la monnaie puisse, par sa seule existence, sous la pression de la nécessité et des crises, conduire au renforcement des institutions européennes dans un sens fédéral.
Si celles-ci ne sont pas déjà bien installées, les crises monétaires risquent au contraire d'exacerber les divergences entre les États membres, aux économies et aux traditions politiques opposées, avec au bout du compte, le risque d'une implosion prématurée du projet européen.
Ils doutent aussi que la monnaie unique suffise à rapprocher les niveaux de vie dans la zone euro. À preuve l'union de l'Italie, à la fin du XIXe siècle, qui s'est soldée par une aggravation considérable des écarts de développement et de niveau de vie entre le Sud et le Nord de la péninsule...
En conséquence, pour ces opposants, le renforcement des institutions communes dans un sens fédéral doit absolument précéder la monnaie unique pour donner à celle-ci le soutien gouvernement sans lequel elle est vouée à l'échec...
Certains regrettent qu'ait été écartée une solution médiane qui avait l'avantage de ménager une intégration progressive : la monnaie «commune» (et non unique). Il s'agit d'une devise qui vient en complément des devises nationales et sert de référence aux échanges avec le reste du monde. Toutes les devises européennes ont le loisir de s'aligner sur cette devise, selon le principe du SME (Système Monétaire Européen) créé en 1979, ce qui garantit la stabilité des échanges intra-européens... mais la voie reste ouverte à un changement de parité en cas de crise dans l'un des États membres.
Entre scepticisme et jubilation.
Le projet d'union monétaire n'a pas non plus la cote auprès des spéculateurs. Ceux-ci doutent de sa viabilité après que les Danois ont provisoirement rejeté le traité de Maastricht par référendum en juin 1992.
En France, c'est d'extrême justesse que le traité de Maastricht est entériné par référendum en septembre 1992, au terme d'un débat public intense et d'une très haute qualité intellectuelle : avant l'été 1992 et le référendum danois, les sondages laissaient croire à une approbation massive du traité mais beaucoup de Français changent d'opinion en déplorant : 1) que l'on s'occupe de la future monnaie tandis qu'à Vukovar et Sarajevo renaissait l'hydre de la guerre ; 2) que l'on privilégie l'Europe des marchands et des financiers au détriment de l'Europe politique, culturelle et sociale.
Les promoteurs du traité mettent en avant le volet politique du texte et notamment son article 3 sur la «subsidiarité». Par ce mot emprunté au vocabulaire d'Église, ils assurent que les instances européennes n'interviendront désormais que dans les domaines où les instances de rang inférieur (États, collectivités territoriales) se jugeront incompétentes.
Dans les faits, c'est en sens inverse que va jouer la «subsidiarité», la Commission de Bruxelles et le Parlement de Strasbourg prennent l'habitude de traiter des domaines les plus incongrus (oiseaux migrateurs, teneur du plomb dans l'eau potable, définition du chocolat, diamètre de la banane...) pour camoufler leur impuissance à aborder les aspects véritablement régaliens : diplomatie, défense, droit social, sécurité, citoyenneté...
Le 1er janvier 1993 débute la mise en oeuvre du Grand Marché unique. Le processus est lancé ! Le 26 octobre 1995, dans un discours télévisé célèbre, le nouveau président français, Jacques Chirac, se convertit résolument aux exigences de rigueur imposées par l'unification monétaire.
Au bout du compte, le 1er janvier 1999, un groupe de onze pays («L'Euroland» : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) voient leurs monnaies fixées à l'euro par une parité fixe. La Grèce, au prix d'un gros effort de rigueur, rejoint ce groupe deux ans après. La Grande-Bretagne, toujours «eurosceptique», se tient à l'écart de l'union monétaire.
L'euro va connaître l'épreuve du feu dix ans après sa naissance, suite à la mauvaise gestion de la crise grecque...
Commentaire : une occasion manquée.
Les billets et pièces libellés en euros introduisent l'idée européenne dans la vie quotidienne. Il est regrettable que la portée de cette mesure ait été gâchée par l'impossibilité des chefs d'État de s'accorder sur des symboles vivants de l'Europe pour illustrer les billets.
Les dirigeants européens ont réussi le tour de force d'illustrer leur impuissance avec ces billets ne montrant que ponts et portails virtuels qui ne mènent et n'ouvrent sur rien.
Souhaitons que la prochaine génération de billets mette en avant l'exceptionnelle fécondité de l'Europe et ses valeurs universelles. On peut rêver d'un billet qui porterait sur l'une de ses faces Victor Hugo et sur l'autre Jean-Sébastien Bach réunissant de la sorte la France et l'Allemagne dans ce qu'elles ont de plus beau.
On peut rêver d'associer aussi Michel Cervantès et Hans-Christian Andersen, Shakespeare et Homère, Michel-Ange et Rembrandt, Léonard de Vinci et Nicolas Copernic, Marie Curie et Albert Einstein, Mozart et Rubens...
Une semaine d'Histoire du 26 Décembre 2011 au 1° Janvier 2012 avec Herodote.net
Le 1er janvier 2002, c'est avec un plaisir manifeste que les habitants de douze pays de l'Union européenne accueillent les pièces et les billets de leur nouvelle monnaie, l'euro.
Cette monnaie a dans les faits remplacé les anciennes monnaies nationales trois ans auparavant, avec la fixation autoritaire du taux de change entre celles-ci et l'euro. Mais l'opinion publique n'a pris la mesure du changement qu'avec l'apparition de la monnaie fiduciaire (pièces et billets), que l'on peut voir et toucher.
Joseph Savès.
Une longue gestation.
L'idée d'une monnaie unique était en germe dans le traité de Rome du 25 mars 1957 qui avait fondé une Communauté européenne à six pays.
Le président français Valéry Giscard d'Estaing et son ami, le chancelier allemand Helmut Schmidt, accomplissent le premier pas dans sa direction en instituant le Système Monétaire Européen (SME) le 13 mars 1979. Il s'agit d'une convention par laquelle les pays de la Communauté s'engagent à maintenir le taux de change de leur monnaie dans une fourchette étroite (2,25% autour de leur cours pivot).
Mais les secousses politiques et sociales des années 1980 manquent d'être fatales au SME. C'est en définitive l'effondrement du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et la prévisible réunification de l'Allemagne qui relancent le processus.
Une relance très politique.
Inquiet d'une Allemagne de 80 millions d'habitants qui pèse désormais le 1/3 de la richesse économique de la Communauté, le président français François Mitterrand veut lui lier les mains par la monnaie. En décembre 1989, il déclare au conseil européen de Strasbourg : «Le nouvel équilibre auquel les Allemands aspirent doit être partie intégrante d'un équilibre européen. C'est pourquoi un renforcement de la Communauté s'impose».
Le 10 décembre 1991, à Maastricht, les douze pays qui composent désormais la Communauté signent un traité portant création d'une Union européenne (en remplacement de la Communauté européenne), avec l'engagement de créer une monnaie unique.
Le traité met toutefois des conditions drastiques à l'entrée d'un pays dans l'union monétaire : limitation du déficit public à 3% ; dette publique limitée à 60% du PNB... Une Banque Centrale Européenne (BCE), dont le siège sera plus tard fixé à Francfort, est chargée de la discipline : elle doit veiller à ce que les gouvernements de l'union monétaires respectent les critères relatifs au déficit public et à la dette publique. Les instituts d'émission nationaux comme la Banque de France seront les simples succursales de la BCE.
La future monnaie est d'abord appelée écu, puis euro en raison d'une traduction malheureuse de l'écu en allemand, qui rappelle le mot Kuhe (vache).
Les promoteurs de la monnaie unique affichent leur conviction que celle-ci entraînera ipso facto un rapprochement des économies des États-membres. Ces derniers seront, selon eux, obligés de coordonner leurs politiques économiques, ne serait-ce que pour respecter les «critères de Maastricht», et très vite aura lieu une homogénéisation des économies, les pays les plus pauvres rattrapant les plus riches.
La nécessaire coordination des politiques économiques entraînera, toujours selon les promoteurs de la monnaie unique, une plus grande intégration politique et un renforcement des institutions communautaires. Au bout du compte, l'union monétaire permettra de réaliser enfin le rêve des Pères fondateurs : l'avènement des États-Unis d'Europe !
Un projet prématuré ?
D'aucuns mettent en question ce processus vertueux. Ils doutent que la monnaie puisse, par sa seule existence, sous la pression de la nécessité et des crises, conduire au renforcement des institutions européennes dans un sens fédéral.
Si celles-ci ne sont pas déjà bien installées, les crises monétaires risquent au contraire d'exacerber les divergences entre les États membres, aux économies et aux traditions politiques opposées, avec au bout du compte, le risque d'une implosion prématurée du projet européen.
Ils doutent aussi que la monnaie unique suffise à rapprocher les niveaux de vie dans la zone euro. À preuve l'union de l'Italie, à la fin du XIXe siècle, qui s'est soldée par une aggravation considérable des écarts de développement et de niveau de vie entre le Sud et le Nord de la péninsule...
En conséquence, pour ces opposants, le renforcement des institutions communes dans un sens fédéral doit absolument précéder la monnaie unique pour donner à celle-ci le soutien gouvernement sans lequel elle est vouée à l'échec...
Certains regrettent qu'ait été écartée une solution médiane qui avait l'avantage de ménager une intégration progressive : la monnaie «commune» (et non unique). Il s'agit d'une devise qui vient en complément des devises nationales et sert de référence aux échanges avec le reste du monde. Toutes les devises européennes ont le loisir de s'aligner sur cette devise, selon le principe du SME (Système Monétaire Européen) créé en 1979, ce qui garantit la stabilité des échanges intra-européens... mais la voie reste ouverte à un changement de parité en cas de crise dans l'un des États membres.
Entre scepticisme et jubilation.
Le projet d'union monétaire n'a pas non plus la cote auprès des spéculateurs. Ceux-ci doutent de sa viabilité après que les Danois ont provisoirement rejeté le traité de Maastricht par référendum en juin 1992.
En France, c'est d'extrême justesse que le traité de Maastricht est entériné par référendum en septembre 1992, au terme d'un débat public intense et d'une très haute qualité intellectuelle : avant l'été 1992 et le référendum danois, les sondages laissaient croire à une approbation massive du traité mais beaucoup de Français changent d'opinion en déplorant : 1) que l'on s'occupe de la future monnaie tandis qu'à Vukovar et Sarajevo renaissait l'hydre de la guerre ; 2) que l'on privilégie l'Europe des marchands et des financiers au détriment de l'Europe politique, culturelle et sociale.
Les promoteurs du traité mettent en avant le volet politique du texte et notamment son article 3 sur la «subsidiarité». Par ce mot emprunté au vocabulaire d'Église, ils assurent que les instances européennes n'interviendront désormais que dans les domaines où les instances de rang inférieur (États, collectivités territoriales) se jugeront incompétentes.
Dans les faits, c'est en sens inverse que va jouer la «subsidiarité», la Commission de Bruxelles et le Parlement de Strasbourg prennent l'habitude de traiter des domaines les plus incongrus (oiseaux migrateurs, teneur du plomb dans l'eau potable, définition du chocolat, diamètre de la banane...) pour camoufler leur impuissance à aborder les aspects véritablement régaliens : diplomatie, défense, droit social, sécurité, citoyenneté...
Le 1er janvier 1993 débute la mise en oeuvre du Grand Marché unique. Le processus est lancé ! Le 26 octobre 1995, dans un discours télévisé célèbre, le nouveau président français, Jacques Chirac, se convertit résolument aux exigences de rigueur imposées par l'unification monétaire.
Au bout du compte, le 1er janvier 1999, un groupe de onze pays («L'Euroland» : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) voient leurs monnaies fixées à l'euro par une parité fixe. La Grèce, au prix d'un gros effort de rigueur, rejoint ce groupe deux ans après. La Grande-Bretagne, toujours «eurosceptique», se tient à l'écart de l'union monétaire.
L'euro va connaître l'épreuve du feu dix ans après sa naissance, suite à la mauvaise gestion de la crise grecque...
Commentaire : une occasion manquée.
Les billets et pièces libellés en euros introduisent l'idée européenne dans la vie quotidienne. Il est regrettable que la portée de cette mesure ait été gâchée par l'impossibilité des chefs d'État de s'accorder sur des symboles vivants de l'Europe pour illustrer les billets.
Les dirigeants européens ont réussi le tour de force d'illustrer leur impuissance avec ces billets ne montrant que ponts et portails virtuels qui ne mènent et n'ouvrent sur rien.
Souhaitons que la prochaine génération de billets mette en avant l'exceptionnelle fécondité de l'Europe et ses valeurs universelles. On peut rêver d'un billet qui porterait sur l'une de ses faces Victor Hugo et sur l'autre Jean-Sébastien Bach réunissant de la sorte la France et l'Allemagne dans ce qu'elles ont de plus beau.
On peut rêver d'associer aussi Michel Cervantès et Hans-Christian Andersen, Shakespeare et Homère, Michel-Ange et Rembrandt, Léonard de Vinci et Nicolas Copernic, Marie Curie et Albert Einstein, Mozart et Rubens...
Une semaine d'Histoire du 26 Décembre 2011 au 1° Janvier 2012 avec Herodote.net
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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