16 janvier 1793 : Louis XVI est condamné à une voix.
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16 janvier 1793 : Louis XVI est condamné à une voix.
16 janvier 1793 : Louis XVI est condamné à une voix.
Le soir de ce 16 janvier 1793, une brume glaciale enveloppe Paris.
A la lumière des quinquets, la Convention juge le roi, et chaque député monte à la tribune pour répondre à cette terrible question : « Quelle peine doit-on infliger à Louis ? »
Toute la nuit, le défilé se poursuit.
L'aube naît...
Une seconde journée commence.
Certains députés comptent les votes, d'autres dorment étendus sur les bancs.
L'eau-de-vie circule dans les tribunes.
Les paris sont ouverts.
On rit. Et toujours, faisant vibrer la verrière, ces grandes clameurs de haine devant ceux qui ne tremblent pas.
On connaît le résultat : après trente-sept heures de séance, sur sept cent vint et un votants, trois cent soixante et un députés - exactement le chiffre de la majorité absolue - ont voté « pour la mort sans condition ».
On dit parfois que, sans la voix de son cousin Philippe-Egalité, Louis XVI échappait à l'échafaud.
On peut appliquer ce cruel jeu de l'esprit à Morrisson, député de la Vendée.
Avocat originaire de Palluau en Vendée, Morrisson est un royaliste ardent.
Il ne pense même pas avoir le droit de répondre à la question posée par la Convention.
Aussi décide-t-il de s'abstenir.
Le député modéré du Pas-de-Calais, Dannon, « chef de l'armée d'indulgence », le supplie de revenir sur sa décision.
Si Morrisson refuse de voter, sa voix ne sera point comptée.
Elle sera perdue.
- J'opinerais sur la question, déclare le Vendéen, s'il ne s'agissait que de prendre une mesure de sûreté générale ; mais l'Assemblée a décrété qu'elle porterait un jugement, et moi je ne crois pas que Louis soit justiciable.
Je m'abstiens donc de prononcer.
Dannon « lève les bras » nous dit Arthur Conte.
Il sera encore plus désespéré lorsque, les votes terminés, le pointage officieux démontrera que le chiffre des voix pour la mort est celui-là même exigé pour la majorité absolue : trois cent soixante et un.
Certains affirment que Morrisson pourrait encore revoir sa position, le pointage officiel n'étant pas encore donné.
Tous les regards se portent sur lui.
Mais le Vendéen demeure de marbre et la majorité absolue n'atteindra donc pas le chiffre de trois cent soixante-deux suffrages ; le roi est condamné !
Robespierre et ses amis ne pouvaient décemment pas envoyer à l'échafaud celui qui, malgré lui, avait été ainsi l'instrument du destin.
La Terreur l'oublia, mais Louis XVIII se refusa à lui donner l'avancement qu'il sollicitait lors de la Restauration.
Morrisson demeura modeste juge au tribunal d'appel de Bourges et ne siégea pas à la cour royale de Paris, ainsi qu'il l'avait demandé.
Pourtant, le roi ne lui devait-il pas quelque peu son trône ?...
Le soir de ce 16 janvier 1793, une brume glaciale enveloppe Paris.
A la lumière des quinquets, la Convention juge le roi, et chaque député monte à la tribune pour répondre à cette terrible question : « Quelle peine doit-on infliger à Louis ? »
Toute la nuit, le défilé se poursuit.
L'aube naît...
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Certains députés comptent les votes, d'autres dorment étendus sur les bancs.
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On dit parfois que, sans la voix de son cousin Philippe-Egalité, Louis XVI échappait à l'échafaud.
On peut appliquer ce cruel jeu de l'esprit à Morrisson, député de la Vendée.
Avocat originaire de Palluau en Vendée, Morrisson est un royaliste ardent.
Il ne pense même pas avoir le droit de répondre à la question posée par la Convention.
Aussi décide-t-il de s'abstenir.
Le député modéré du Pas-de-Calais, Dannon, « chef de l'armée d'indulgence », le supplie de revenir sur sa décision.
Si Morrisson refuse de voter, sa voix ne sera point comptée.
Elle sera perdue.
- J'opinerais sur la question, déclare le Vendéen, s'il ne s'agissait que de prendre une mesure de sûreté générale ; mais l'Assemblée a décrété qu'elle porterait un jugement, et moi je ne crois pas que Louis soit justiciable.
Je m'abstiens donc de prononcer.
Dannon « lève les bras » nous dit Arthur Conte.
Il sera encore plus désespéré lorsque, les votes terminés, le pointage officieux démontrera que le chiffre des voix pour la mort est celui-là même exigé pour la majorité absolue : trois cent soixante et un.
Certains affirment que Morrisson pourrait encore revoir sa position, le pointage officiel n'étant pas encore donné.
Tous les regards se portent sur lui.
Mais le Vendéen demeure de marbre et la majorité absolue n'atteindra donc pas le chiffre de trois cent soixante-deux suffrages ; le roi est condamné !
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Morrisson demeura modeste juge au tribunal d'appel de Bourges et ne siégea pas à la cour royale de Paris, ainsi qu'il l'avait demandé.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
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