19 janvier 1794 : Les «colonnes infernales» de Turreau.
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19 janvier 1794 : Les «colonnes infernales» de Turreau.
19 janvier 1794 : Les «colonnes infernales» de Turreau.
Le 19 janvier 1794, le général Turreau présente à Paris, devant les députés de la Convention, un plan d'extermination de la Vendée.
Près d'un an plus tôt, les paysans de l'ouest de la France s'étaient soulevés contre le pouvoir révolutionnaire parisien au nom de leurs libertés religieuses et par haine de la conscription militaire.
La terrible bataille de Savenay a vu l'écrasement de la «Grande Armée Catholique et Royale» après neuf mois d'exploits et de péripéties. Au début de l'année 1794, le général en chef Henri de La Rochejaquelein a été tué au détour d'un chemin par un Bleu en embuscade. D'Elbée a été quant à lui capturé et fusillé sur la plage de Noirmoutier.
L'insurrection vendéenne semble définitivement matée. Pas assez cependant de l'avis des députés de la Convention qui ont du mal à se remettre de leurs frayeurs. On fusille 2.000 Vendéens, dont la moitié de femmes à Angers, 1.500 à Noirmoutier, 1.800 aux carrières de Gigant près de Nantes. Le représentant en mission Carrier fait noyer 4.000 personnes dans la Loire.
Les «colonnes infernales».
C'est alors que le général Turreau présente son plan d'extermination : 24 colonnes vont pénétrer en Vendée avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer. Les horreurs perpétrées par ces colonnes leur vaudront dans l'Histoire le qualificatif d'infernales.
La Vendée est mise à feu et à sang. Dans une seule journée, le 28 février, la colonne de Cordelier fait aux Lucs-sur-Boulogne 563 victimes. Les excès des républicains réveillent les ardeurs des malheureux Vendéens. Les survivants de la guerre redressent la tête et se regroupent derrière deux chefs : Charette et Stofflet.
Les massacreurs sont massacrés à leur tour à Chauché, aux Clouzeaux et ailleurs. La colonne de Crouzat, en l'absence de Stofflet, tue 1.500 personnes dans la forêt de Vezins, le 25 mars. Elle est exterminée, trois jours après, aux Ouleries.
Le plan de Turreau a complètement échoué. Il a même eu un effet contraire à celui qui était recherché : la Vendée meurtrie est redevenue redoutable. Les républicains, désemparés, embouchent les trompettes de la propagande. On exalte la mort héroïque de jeunes volontaires victimes des Vendéens, Bara ou Viala.
Vers la paix.
Le 13 mai 1794, Turreau est destitué.
La Convention qui a besoin de toutes ses troupes aux frontières, évacue la Vendée.
Les bleus se replient dans les camps, aux limites de la Vendée militaire. Le pays respire. Malheureusement, les rivalités entre chefs vendéens continuent ! Le 10 juillet 1794, Marigny est fusillé à la Girardière de Combrand par les soldats de Stofflet. À l'automne, Charette s'empare des camps républicains des Moutiers et Fréligné.
À Paris, cependant, Robespierre est tombé sous le couperet de la guillotine, mettant un terme à la politique de Terreur. Aux frontières, la sécurité est revenue suite à la victoire de Fleurus.
La Convention se lasse d'une guerre civile qui n'a plus guère de motif. Elle envoie des émissaires à Charette pour lui proposer la paix. Les pourparlers se déroulent d'abord à Belleville puis à la Jaunaye, près de Nantes.
Le 17 février 1795, enfin, la paix est signée. Charette exige et obtient la liberté religieuse pour la Vendée. Il fait sa soumission à la République. Le 26 février, il reçoit à Nantes un accueil triomphal. La guerre de Vendée semble définitivement enterrée avec ses cent mille victimes ! Elle va rendre son dernier soupir à Quiberon.
Fabienne Manière.
Une semaine d'Histoire du 16 Janvier 2012 au 22 Janvier 2012 avec Herodote.net
Le 19 janvier 1794, le général Turreau présente à Paris, devant les députés de la Convention, un plan d'extermination de la Vendée.
Près d'un an plus tôt, les paysans de l'ouest de la France s'étaient soulevés contre le pouvoir révolutionnaire parisien au nom de leurs libertés religieuses et par haine de la conscription militaire.
La terrible bataille de Savenay a vu l'écrasement de la «Grande Armée Catholique et Royale» après neuf mois d'exploits et de péripéties. Au début de l'année 1794, le général en chef Henri de La Rochejaquelein a été tué au détour d'un chemin par un Bleu en embuscade. D'Elbée a été quant à lui capturé et fusillé sur la plage de Noirmoutier.
L'insurrection vendéenne semble définitivement matée. Pas assez cependant de l'avis des députés de la Convention qui ont du mal à se remettre de leurs frayeurs. On fusille 2.000 Vendéens, dont la moitié de femmes à Angers, 1.500 à Noirmoutier, 1.800 aux carrières de Gigant près de Nantes. Le représentant en mission Carrier fait noyer 4.000 personnes dans la Loire.
Les «colonnes infernales».
C'est alors que le général Turreau présente son plan d'extermination : 24 colonnes vont pénétrer en Vendée avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer. Les horreurs perpétrées par ces colonnes leur vaudront dans l'Histoire le qualificatif d'infernales.
La Vendée est mise à feu et à sang. Dans une seule journée, le 28 février, la colonne de Cordelier fait aux Lucs-sur-Boulogne 563 victimes. Les excès des républicains réveillent les ardeurs des malheureux Vendéens. Les survivants de la guerre redressent la tête et se regroupent derrière deux chefs : Charette et Stofflet.
Les massacreurs sont massacrés à leur tour à Chauché, aux Clouzeaux et ailleurs. La colonne de Crouzat, en l'absence de Stofflet, tue 1.500 personnes dans la forêt de Vezins, le 25 mars. Elle est exterminée, trois jours après, aux Ouleries.
Le plan de Turreau a complètement échoué. Il a même eu un effet contraire à celui qui était recherché : la Vendée meurtrie est redevenue redoutable. Les républicains, désemparés, embouchent les trompettes de la propagande. On exalte la mort héroïque de jeunes volontaires victimes des Vendéens, Bara ou Viala.
Vers la paix.
Le 13 mai 1794, Turreau est destitué.
La Convention qui a besoin de toutes ses troupes aux frontières, évacue la Vendée.
Les bleus se replient dans les camps, aux limites de la Vendée militaire. Le pays respire. Malheureusement, les rivalités entre chefs vendéens continuent ! Le 10 juillet 1794, Marigny est fusillé à la Girardière de Combrand par les soldats de Stofflet. À l'automne, Charette s'empare des camps républicains des Moutiers et Fréligné.
À Paris, cependant, Robespierre est tombé sous le couperet de la guillotine, mettant un terme à la politique de Terreur. Aux frontières, la sécurité est revenue suite à la victoire de Fleurus.
La Convention se lasse d'une guerre civile qui n'a plus guère de motif. Elle envoie des émissaires à Charette pour lui proposer la paix. Les pourparlers se déroulent d'abord à Belleville puis à la Jaunaye, près de Nantes.
Le 17 février 1795, enfin, la paix est signée. Charette exige et obtient la liberté religieuse pour la Vendée. Il fait sa soumission à la République. Le 26 février, il reçoit à Nantes un accueil triomphal. La guerre de Vendée semble définitivement enterrée avec ses cent mille victimes ! Elle va rendre son dernier soupir à Quiberon.
Fabienne Manière.
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