22 mars 1594 : Henri IV entre à Paris.
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22 mars 1594 : Henri IV entre à Paris.
22 mars 1594 : Henri IV entre à Paris.
Le 22 mars 1594, à 7 heures du matin, Henri IV entre en armure à Paris, « sans effusion de sang ni qu'un seul bourgeois ait reçu incommodité en sa personne ni en ses biens, » selon ses propres termes. Le gouverneur de la ville, le comte Charles de Cossé-Brissac, lui remet les clés de la ville.
Le retour du roi dans la capitale, dont il avait dû s'enfuir près de vingt ans plus tôt, met un terme à cinq ans de guerre civile et trente ans de guerres religieuses. « Paris vaut bien une messe », lui aurait dit son ami et ministre Maximilien de Béthine, futur duc de Sully.
Alban Dignat.
Lassitude et compromis
Comprenant que la majorité catholique du royaume n'accepterait jamais un souverain protestant, si légitime soit-il, Henri IV avait accepté l'année précédente de se convertir à la foi catholique (sixième et dernière de ses conversions !).
Les catholiques modérés avaient alors manifesté leur lassitude de la guerre et leur souhait d'un compromis. Les auteurs de la Satire Ménippée expriment le sentiment général en ridiculisant le jusqu'au-boutisme de la Ligue catholique et des Guise.
Le 22 février 1594, Henri IV se fait sacrer à Chartres (faute de pouvoir se rendre à Reims, lieu traditionnel des sacres, aux mains des ligueurs).
Là-dessus, ses troupes, qui assiègent Paris depuis plusieurs années, accordent une trêve de dix jours aux habitants. Ceux-ci en profitent pour goûter le bonheur des escapades à la campagne. Leur aspiration à la paix n'en devient que plus grande...
Enfin, à la suite de tractations secrètes et sur la base de promesses sonnantes et trébuchantes, le roi obtient du gouverneur de la ville de Paris, Charles de Cossé, comte de Brissac, qu'il lui ouvre les portes de la capitale.
Dans la nuit du 21 au 22 mars, le gouverneur fait dégager les hauts talus qui défendent l'accès de la porte Neuve et de la porte Saint-Denis. À l'aube, les troupes royales entrent ainsi dans la capitale, enseignes déployées et tambours battants, conduites par le roi en pourpoint de satin blanc. Sur son passage, le peuple à genoux crie : «La paix ! La paix !».
Le roi se rend à l'hôpital et selon la tradition capétienne, touche les malades des écrouelles. Au total plusieurs centaines ! Ce rite contribue à renforcer sa légitimité.
L'après-midi même, les 4.000 mercenaires du roi d'Espagne Philippe II, qui étaient venus prêter main-forte aux ligueurs catholiques, prennent le chemin du retour. «Messieurs, recommandez-moi à votre maître. Allez-vous en à la bonne heure mais n'y revenez plus !» leur lance le roi d'une fenêtre de la porte Saint-Denis.
Encouragés par l'indulgence du roi et ses généreux subsides, ses ennemis se rallient sans trop de difficultés. Le comte Charles de Brissac sera récompensé par la somme colossale de 1,695 millions de livres et la dignité de maréchal.
Une semaine d'Histoire du 19 Mars 2012 au 25 Mars 2012 avec Herodote.net
Le 22 mars 1594, à 7 heures du matin, Henri IV entre en armure à Paris, « sans effusion de sang ni qu'un seul bourgeois ait reçu incommodité en sa personne ni en ses biens, » selon ses propres termes. Le gouverneur de la ville, le comte Charles de Cossé-Brissac, lui remet les clés de la ville.
Le retour du roi dans la capitale, dont il avait dû s'enfuir près de vingt ans plus tôt, met un terme à cinq ans de guerre civile et trente ans de guerres religieuses. « Paris vaut bien une messe », lui aurait dit son ami et ministre Maximilien de Béthine, futur duc de Sully.
Alban Dignat.
Lassitude et compromis
Comprenant que la majorité catholique du royaume n'accepterait jamais un souverain protestant, si légitime soit-il, Henri IV avait accepté l'année précédente de se convertir à la foi catholique (sixième et dernière de ses conversions !).
Les catholiques modérés avaient alors manifesté leur lassitude de la guerre et leur souhait d'un compromis. Les auteurs de la Satire Ménippée expriment le sentiment général en ridiculisant le jusqu'au-boutisme de la Ligue catholique et des Guise.
Le 22 février 1594, Henri IV se fait sacrer à Chartres (faute de pouvoir se rendre à Reims, lieu traditionnel des sacres, aux mains des ligueurs).
Là-dessus, ses troupes, qui assiègent Paris depuis plusieurs années, accordent une trêve de dix jours aux habitants. Ceux-ci en profitent pour goûter le bonheur des escapades à la campagne. Leur aspiration à la paix n'en devient que plus grande...
Enfin, à la suite de tractations secrètes et sur la base de promesses sonnantes et trébuchantes, le roi obtient du gouverneur de la ville de Paris, Charles de Cossé, comte de Brissac, qu'il lui ouvre les portes de la capitale.
Dans la nuit du 21 au 22 mars, le gouverneur fait dégager les hauts talus qui défendent l'accès de la porte Neuve et de la porte Saint-Denis. À l'aube, les troupes royales entrent ainsi dans la capitale, enseignes déployées et tambours battants, conduites par le roi en pourpoint de satin blanc. Sur son passage, le peuple à genoux crie : «La paix ! La paix !».
Le roi se rend à l'hôpital et selon la tradition capétienne, touche les malades des écrouelles. Au total plusieurs centaines ! Ce rite contribue à renforcer sa légitimité.
L'après-midi même, les 4.000 mercenaires du roi d'Espagne Philippe II, qui étaient venus prêter main-forte aux ligueurs catholiques, prennent le chemin du retour. «Messieurs, recommandez-moi à votre maître. Allez-vous en à la bonne heure mais n'y revenez plus !» leur lance le roi d'une fenêtre de la porte Saint-Denis.
Encouragés par l'indulgence du roi et ses généreux subsides, ses ennemis se rallient sans trop de difficultés. Le comte Charles de Brissac sera récompensé par la somme colossale de 1,695 millions de livres et la dignité de maréchal.
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