« Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
4 participants
Page 1 sur 1
« Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
« Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté par Sarkozy.
Il se cache depuis quatre ans, et pour cause : l’homme que le Président a insulté au Salon de l’agriculture, en février 2008 n’était pas un inconnu à l’Elysée.
Yves Bouvière, à Rue89 (Louis Lepron/Rue89)
Il s’appelle Yves Bouvière, il a 69 ans. Cet homme, aujourd’hui garde forestier au domaine de Chambord, est celui à qui Nicolas Sarkozy a lancé son « casse-toi pôv’ con » – en réponse à un « touche-moi pas, tu me salis » – au Salon de l’agriculture, le 23 février 2008.
Jusqu’à ce jour, Yves n’avait jamais accepté de dévoiler son identité. Aujourd’hui, il explique à Rue89 n’avoir pas supporté que le Président dise de lui, le 6 mars dans « Des paroles et des actes » sur France 2, qu’il n’avait « pas un physique agréable » :
« Il ne faut pas exagérer tout de même, il m’insulte et puis (...) il remet ça en disant que je ne suis pas beau. »
Un coup monté par l’Elysée... qui tourne mal
D’après le témoignage d’Yves, son vif échange avec Nicolas Sarkozy n’avait rien de spontané : tout était organisé par l’Elysée.
Ce qui devait être une opération de communication destinée à faire passer le Président « bling bling » pour un chef d’Etat plus proche du peuple – et doté d’un solide sens de la répartie – a tourné au fiasco.
Selon nos informations, le scénario initial prévoyait que Nicolas Sarkozy, face à un agriculteur qui refuse de lui serrer la main, prononce quelque chose comme « une poignée de main est pourtant décisive pour juger un homme » ou « mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout ». La scène aurait dû être filmée par toutes les caméras de France mais le résultat est celui que vous connaissez.
Tout commence le 21 février 2008. Jacques C., chauffeur de David Martinon, alors porte-parole de l’Elysée, passe un coup de fil à Yves Bouvière. Les deux hommes se connaissent bien : Jacques est son beau-frère.
Au téléphone, il explique à Yves, ex-agriculteur et chômeur depuis quelques mois, qu’il lui a peut-être trouvé un travail mais qu’il doit absolument venir à Paris le lendemain. Yves accepte.
« Un peu bousculer le Président »
Le 22 février, le voilà dans le salon de David Martinon, chez ce dernier à Neuilly. Le conseiller en communication du Président, Franck Louvrier, dont il ignore tout, est présent. Selon Yves Bouvière, c’est David Martinon qui lui propose « le plan » : au Salon de l’agriculture, il doit refuser de serrer la main de Nicolas Sarkozy. Aucune autre indication ne lui est donnée, sauf qu’en contrepartie, un travail lui sera proposé, à Chambord :
« Je me souviens comme si c’était hier. Monsieur Martinon a dit “vous allez bousculer un peu le président de la République”. Moi j’ai dit “ah non”, hein. Il a rigolé et il a dit “quand je dis le bousculer, vous allez simplement refuser de lui serrer la main”. [...]
J’étais pas très chaud, j’ai quand même demandé des garanties quand même : ne pas être bousculé par les gardes du corps et ne pas être inquiété par la police. Il m’a dit de pas m’en faire et que le Président me remercierait. »
LE TÉMOIGNAGE D’YVES BOUVIÈRE : « L’agriculteur a fait de l’excès de zèle »
Le lendemain, au Salon, Yves Bouvière rejoint trop tôt l’attroupement formé autour de Nicolas Sarkozy. Il n’y a (presque) pas de caméras. L’ancien agriculteur s’est trompé de lieu de rendez-vous. Il panique alors et prononce la phrase désormais célèbre « touche-moi pas, tu me salis ». Le chef de l’Etat ne comprend pas et, ignorant qu’il est filmé, s’énerve.
Une source proche de David Martinon analyse ainsi cet échec :
« L’agriculteur a fait de l’excès de zèle. Au départ, il devait simplement refuser de lui serrer la main.
Dans les plans de Martinon, le Président devait jouer une réaction à la Chirac à Bormes-les-Mimosas. Quelqu’un avait approché ce dernier à la sortie de la messe, lui lançant “connard” et Chirac avait répondu : “Enchanté. Moi c’est Jacques Chirac.”
Je crois que ce qu’ils voulaient faire, c’était montrer que Sarkozy pouvait lui aussi être un Président accesible et doté d’autodérision. Mais voilà, ça ne s’est pas passé comme prévu. »
Pour Yves Bouvière, un poste à Chambord
Suite à l’emballement médiatique suscité par la vidéo, une réunion a lieu le 24 février à l’Elysée. Selon un conseiller du Palais, toujours en poste, c’est Franck Louvrier, furieux, qui aurait insisté pour virer David Martinon. En mars 2008, il était remercié et nommé au consulat français de Los Angeles.
« Franck était très opposé à cette mise en scène. Après les premiers mois “bling bling”, il était partisan d’être discret. Surtout chez les agriculteurs qui n’aiment pas beaucoup Nicolas Sarkozy.
Contrairement à Martinon qui voulait se payer l’agriculteur, Franck Louvrier a préféré honorer le contrat en lui donnant son poste à Chambord. C’était une façon d’être sûr qu’il ne parle pas. »
Un SMS de l’Elysée : « Imbécile ! »
Contacté en Californie où il est aujourd’hui consul, David Martinon a refusé de nous prendre au téléphone. « Il ne tient pas à commenter ses activités à l’Elysée », nous a déclaré son assistante. Il ne souhaite « ni démentir, ni confirmer » les affirmations du garde forestier.
Quand à Franck Louvrier, il nous a adressé un SMS laconique : « N’importe quoi. »
N’importe quoi, vraiment ? Pour prouver la véracité de ses dires, Yves Bouvière nous a montré trois éléments.
• Deux SMS de David Martinon, datés du jour de l’épisode : « Le PR passera à 15 heures 40 devant l’entrée B-2 du Salon. Tenez-vous prêt à cette heure-là » (10h23) ; « Imbécile ! » (16 h 02).
• La lettre qu’il a reçue quelques jours après le fiasco.
VOIR LEDOCUMENT
(Fichier PDF)
Dans ce courrier,le conseiller de David Martinon, Guillaume Mostelle, lui confirme qu’il sera affecté au domaine national de Chambord et termine en exigeant le secret :
« Nous comptons, conformément à l’engagement que vous avez pris, sur votre entière discrétion concernant le service que vous avez rendu à la Présidence, compte tenu de la tournure prise par l’opération. »
Aujourd’hui au Conseil économique et social, Guillaume Mostelle nous a raccroché au nez dès que nous avons commencé à évoquer l’épisode.
Source:Rue89
Il se cache depuis quatre ans, et pour cause : l’homme que le Président a insulté au Salon de l’agriculture, en février 2008 n’était pas un inconnu à l’Elysée.
Yves Bouvière, à Rue89 (Louis Lepron/Rue89)
Il s’appelle Yves Bouvière, il a 69 ans. Cet homme, aujourd’hui garde forestier au domaine de Chambord, est celui à qui Nicolas Sarkozy a lancé son « casse-toi pôv’ con » – en réponse à un « touche-moi pas, tu me salis » – au Salon de l’agriculture, le 23 février 2008.
Jusqu’à ce jour, Yves n’avait jamais accepté de dévoiler son identité. Aujourd’hui, il explique à Rue89 n’avoir pas supporté que le Président dise de lui, le 6 mars dans « Des paroles et des actes » sur France 2, qu’il n’avait « pas un physique agréable » :
« Il ne faut pas exagérer tout de même, il m’insulte et puis (...) il remet ça en disant que je ne suis pas beau. »
Un coup monté par l’Elysée... qui tourne mal
D’après le témoignage d’Yves, son vif échange avec Nicolas Sarkozy n’avait rien de spontané : tout était organisé par l’Elysée.
Ce qui devait être une opération de communication destinée à faire passer le Président « bling bling » pour un chef d’Etat plus proche du peuple – et doté d’un solide sens de la répartie – a tourné au fiasco.
Selon nos informations, le scénario initial prévoyait que Nicolas Sarkozy, face à un agriculteur qui refuse de lui serrer la main, prononce quelque chose comme « une poignée de main est pourtant décisive pour juger un homme » ou « mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout ». La scène aurait dû être filmée par toutes les caméras de France mais le résultat est celui que vous connaissez.
Tout commence le 21 février 2008. Jacques C., chauffeur de David Martinon, alors porte-parole de l’Elysée, passe un coup de fil à Yves Bouvière. Les deux hommes se connaissent bien : Jacques est son beau-frère.
Au téléphone, il explique à Yves, ex-agriculteur et chômeur depuis quelques mois, qu’il lui a peut-être trouvé un travail mais qu’il doit absolument venir à Paris le lendemain. Yves accepte.
« Un peu bousculer le Président »
Le 22 février, le voilà dans le salon de David Martinon, chez ce dernier à Neuilly. Le conseiller en communication du Président, Franck Louvrier, dont il ignore tout, est présent. Selon Yves Bouvière, c’est David Martinon qui lui propose « le plan » : au Salon de l’agriculture, il doit refuser de serrer la main de Nicolas Sarkozy. Aucune autre indication ne lui est donnée, sauf qu’en contrepartie, un travail lui sera proposé, à Chambord :
« Je me souviens comme si c’était hier. Monsieur Martinon a dit “vous allez bousculer un peu le président de la République”. Moi j’ai dit “ah non”, hein. Il a rigolé et il a dit “quand je dis le bousculer, vous allez simplement refuser de lui serrer la main”. [...]
J’étais pas très chaud, j’ai quand même demandé des garanties quand même : ne pas être bousculé par les gardes du corps et ne pas être inquiété par la police. Il m’a dit de pas m’en faire et que le Président me remercierait. »
LE TÉMOIGNAGE D’YVES BOUVIÈRE : « L’agriculteur a fait de l’excès de zèle »
Le lendemain, au Salon, Yves Bouvière rejoint trop tôt l’attroupement formé autour de Nicolas Sarkozy. Il n’y a (presque) pas de caméras. L’ancien agriculteur s’est trompé de lieu de rendez-vous. Il panique alors et prononce la phrase désormais célèbre « touche-moi pas, tu me salis ». Le chef de l’Etat ne comprend pas et, ignorant qu’il est filmé, s’énerve.
Une source proche de David Martinon analyse ainsi cet échec :
« L’agriculteur a fait de l’excès de zèle. Au départ, il devait simplement refuser de lui serrer la main.
Dans les plans de Martinon, le Président devait jouer une réaction à la Chirac à Bormes-les-Mimosas. Quelqu’un avait approché ce dernier à la sortie de la messe, lui lançant “connard” et Chirac avait répondu : “Enchanté. Moi c’est Jacques Chirac.”
Je crois que ce qu’ils voulaient faire, c’était montrer que Sarkozy pouvait lui aussi être un Président accesible et doté d’autodérision. Mais voilà, ça ne s’est pas passé comme prévu. »
Pour Yves Bouvière, un poste à Chambord
Suite à l’emballement médiatique suscité par la vidéo, une réunion a lieu le 24 février à l’Elysée. Selon un conseiller du Palais, toujours en poste, c’est Franck Louvrier, furieux, qui aurait insisté pour virer David Martinon. En mars 2008, il était remercié et nommé au consulat français de Los Angeles.
« Franck était très opposé à cette mise en scène. Après les premiers mois “bling bling”, il était partisan d’être discret. Surtout chez les agriculteurs qui n’aiment pas beaucoup Nicolas Sarkozy.
Contrairement à Martinon qui voulait se payer l’agriculteur, Franck Louvrier a préféré honorer le contrat en lui donnant son poste à Chambord. C’était une façon d’être sûr qu’il ne parle pas. »
Un SMS de l’Elysée : « Imbécile ! »
Contacté en Californie où il est aujourd’hui consul, David Martinon a refusé de nous prendre au téléphone. « Il ne tient pas à commenter ses activités à l’Elysée », nous a déclaré son assistante. Il ne souhaite « ni démentir, ni confirmer » les affirmations du garde forestier.
Quand à Franck Louvrier, il nous a adressé un SMS laconique : « N’importe quoi. »
N’importe quoi, vraiment ? Pour prouver la véracité de ses dires, Yves Bouvière nous a montré trois éléments.
• Deux SMS de David Martinon, datés du jour de l’épisode : « Le PR passera à 15 heures 40 devant l’entrée B-2 du Salon. Tenez-vous prêt à cette heure-là » (10h23) ; « Imbécile ! » (16 h 02).
• La lettre qu’il a reçue quelques jours après le fiasco.
VOIR LEDOCUMENT
(Fichier PDF)
Dans ce courrier,le conseiller de David Martinon, Guillaume Mostelle, lui confirme qu’il sera affecté au domaine national de Chambord et termine en exigeant le secret :
« Nous comptons, conformément à l’engagement que vous avez pris, sur votre entière discrétion concernant le service que vous avez rendu à la Présidence, compte tenu de la tournure prise par l’opération. »
Aujourd’hui au Conseil économique et social, Guillaume Mostelle nous a raccroché au nez dès que nous avons commencé à évoquer l’épisode.
Source:Rue89
_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
- Messages : 16623
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.
Re: « Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
Merci Jacques!!! moi j'ai raté cette épisode
_________________
Re: « Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
Tu n'as pas raté grand-chose.dragonww2 a écrit:Merci Jacques!!! moi j'ai raté cette épisode
_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
- Messages : 16623
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.
« Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
Bonsoir,
Il semblerait que le récit dont Jacques fait sujet ne serait en fait qu'un canular de 1er avril.
Cela serait confirmé comme hoax sur certain site.
Du moins c'est ce qu'un contact français a donné comme info dans un mail avec copie de cette info-hoax.
N'étant pas de l'hexagone, n'ai ni conservé le mail ni vérifié perso.
Il semblerait que le récit dont Jacques fait sujet ne serait en fait qu'un canular de 1er avril.
Cela serait confirmé comme hoax sur certain site.
Du moins c'est ce qu'un contact français a donné comme info dans un mail avec copie de cette info-hoax.
N'étant pas de l'hexagone, n'ai ni conservé le mail ni vérifié perso.
PanzerII- Oberst
- Messages : 1839
Date d'inscription : 04/08/2011
Age : 51
Localisation : Belgium - Mons
Humeur : Joyeux et festif
Re: « Casse-toi pôv’ con » : le récit de l’homme insulté.
Je trouve cette affaire un peu grosse. Le protagoniste fait "échouer" un plan monter par l'Elysée, plan qui devait normalement dorer le blason du président de la République. La petite phrase de Sarko lui a porté préjudice car on n'entendait plus que cette phrase tant à la télévision qu'à la radio. Ce plan "communication" a donc lamentablement échoué et on voudrait nous faire croire qu'en remerciement l'Elysée a trouvé un travail pour cet homme. Vu le comportement de notre Président face à d'autres faits, je doute fort qu'il aurait pardonné à cet homme la tournure de cette affaire. Rappelez vous la valse des Préfets et Directeur Départementaux suite à des manifestants dont le Président entendait leur revendications, sans les voir; le départ précipité du Directeur Départementale des Polices Urbaines de Corse suite à l'entrée sur la propriété de l'acteur CLAVIER et au fait qu'un coq en plastic avait été jeté dans sa piscine, .....
_________________
The panther see you and go catch you !!!
paszim- Modérateur
- Messages : 8645
Date d'inscription : 31/08/2011
Age : 62
Localisation : Châtellerault - 86 -
Sujets similaires
» Un homme aux doigts d'or.
» 12 avril 1961 : Un homme dans l'espace !
» Relations homme - femme, 2 méthodes différentes !!!!!
» 26 août 1789 : Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
» 10 décembre 1948 : Déclaration universelle des droits de l'homme.
» 12 avril 1961 : Un homme dans l'espace !
» Relations homme - femme, 2 méthodes différentes !!!!!
» 26 août 1789 : Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
» 10 décembre 1948 : Déclaration universelle des droits de l'homme.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum