24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
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GermanKits :: L'Histoire jour après jour, Grandes batailles de blindés, Faits d'armes, Guerre après 1945. :: L'Histoire jour après jour, du Kaiser (1914) au Führer (1945). :: Ça c'est passé un jour d'Avril (de 1914 à 1945).
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24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique. Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées...
Joseph Savès.
De la loyauté à la trahison.
En août 1914 a éclaté la Grande Guerre. Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit. Il fait d'autre part avaliser le texte du «Home rule» (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands. Au total 200.000 environ.
Quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent toutefois appliquer l'adage : «England's difficulty is Ireland's opportunity» (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
L'un d'eux, Sir Roger Casement, un diplomate de belle prestance, se rend en Allemagne pour convaincre des prisonniers irlandais de prendre l'uniforme... allemand ! Il prend également contact avec les autorités allemandes et leur demande des armes en vue d'une insurrection prévue le dimanche de Pâques 1916, un 23 avril.
Les insurgés du Sinn Fein et de l'IRB disposent d'un millier de Volontaires irlandais et d'une centaine de miliciens de l'Armée citoyenne de James Connolly. Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)... Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !
Deux jours avant Pâques, le chalutier hollandais qui devait livrer les munitions est arraisonné et, plutôt que d'être capturé, se saborde. Casement, capturé par les Anglais, sera pendu pour haute trahison. Informé de ces déconvenues, Thomas Clark, président du «gouvernement provisoire irlandais», maintient le principe de l'insurrection mais la reporte au lendemain de Pâques, à midi (scrupule religieux ? superstition, le 23 avril étant la fête de Saint George, patron de l'Angleterre ?...).
À l'heure dite, les insurgés qui ont été informés du changement de programme occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares.
Ils déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste et l'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds :
«Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.»
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection. Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment. Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs. C'est l'échec.
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin. Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions. Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3.000 arrestations.
Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient). Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise). Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande.
Contre toute attente, la férocité de la répression va retourner l'opinion publique en faveur des insurgés et transformer les condamnés en martyrs de la cause irlandaise. Même le gouvernement américain, pressé par sa communauté irlandaise, s'y met et plaide l'indulgence auprès de Londres.
David Lloyd George, Premier ministre en décembre 1916, libère ou amnistie plusieurs chefs de l'insurrection (de Valera, Griffith, Collins...) pour complaire aux Américains. Dans les mois qui suivent, les élections témoignent en Irlande d'un courant de sympathie inattendu en faveur du Sinn Fein, naguère marginal.
La paix revenue, les élections générales sont un triomphe pour le Sinn Fein qui totalise en Irlande 73 députés sur 105. Prônant l'indépendance, ils refusent néanmoins de siéger à Westminster. Le 21 janvier 1919, à Dublin, ils constituent un Parlement national (Dail Eireann en gaélique). Ils lancent en vain un Appel aux Nations en vue de l'indépendance de l'île.
Une semaine d'Histoire du 23 Avril 2012 au 29 Avril 2012 avec Herodote.net
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique. Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées...
Joseph Savès.
De la loyauté à la trahison.
En août 1914 a éclaté la Grande Guerre. Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit. Il fait d'autre part avaliser le texte du «Home rule» (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands. Au total 200.000 environ.
Quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent toutefois appliquer l'adage : «England's difficulty is Ireland's opportunity» (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
L'un d'eux, Sir Roger Casement, un diplomate de belle prestance, se rend en Allemagne pour convaincre des prisonniers irlandais de prendre l'uniforme... allemand ! Il prend également contact avec les autorités allemandes et leur demande des armes en vue d'une insurrection prévue le dimanche de Pâques 1916, un 23 avril.
Les insurgés du Sinn Fein et de l'IRB disposent d'un millier de Volontaires irlandais et d'une centaine de miliciens de l'Armée citoyenne de James Connolly. Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)... Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !
Deux jours avant Pâques, le chalutier hollandais qui devait livrer les munitions est arraisonné et, plutôt que d'être capturé, se saborde. Casement, capturé par les Anglais, sera pendu pour haute trahison. Informé de ces déconvenues, Thomas Clark, président du «gouvernement provisoire irlandais», maintient le principe de l'insurrection mais la reporte au lendemain de Pâques, à midi (scrupule religieux ? superstition, le 23 avril étant la fête de Saint George, patron de l'Angleterre ?...).
À l'heure dite, les insurgés qui ont été informés du changement de programme occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares.
Ils déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste et l'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds :
«Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.»
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection. Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment. Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs. C'est l'échec.
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin. Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions. Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3.000 arrestations.
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Re: 24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Salut notre Steve.dragonww2 a écrit:Merci Jacques!!!
Merci de votre visite notre bon Sieur de Mons (En Irlandais Mons' Sieur).
Votre dévoué Jacques.
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Re: 24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Salut à tous.Jacknap1948 a écrit:24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique. Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées...
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En août 1914 a éclaté la Grande Guerre. Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit. Il fait d'autre part avaliser le texte du «Home rule» (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands. Au total 200.000 environ.
Quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent toutefois appliquer l'adage : «England's difficulty is Ireland's opportunity» (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
L'un d'eux, Sir Roger Casement, un diplomate de belle prestance, se rend en Allemagne pour convaincre des prisonniers irlandais de prendre l'uniforme... allemand ! Il prend également contact avec les autorités allemandes et leur demande des armes en vue d'une insurrection prévue le dimanche de Pâques 1916, un 23 avril.
Les insurgés du Sinn Fein et de l'IRB disposent d'un millier de Volontaires irlandais et d'une centaine de miliciens de l'Armée citoyenne de James Connolly. Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)... Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !
Deux jours avant Pâques, le chalutier hollandais qui devait livrer les munitions est arraisonné et, plutôt que d'être capturé, se saborde. Casement, capturé par les Anglais, sera pendu pour haute trahison. Informé de ces déconvenues, Thomas Clark, président du «gouvernement provisoire irlandais», maintient le principe de l'insurrection mais la reporte au lendemain de Pâques, à midi (scrupule religieux ? superstition, le 23 avril étant la fête de Saint George, patron de l'Angleterre ?...).
À l'heure dite, les insurgés qui ont été informés du changement de programme occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares.
Ils déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste et l'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds :
«Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.»
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Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient). Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise). Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande.
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La paix revenue, les élections générales sont un triomphe pour le Sinn Fein qui totalise en Irlande 73 députés sur 105. Prônant l'indépendance, ils refusent néanmoins de siéger à Westminster. Le 21 janvier 1919, à Dublin, ils constituent un Parlement national (Dail Eireann en gaélique). Ils lancent en vain un Appel aux Nations en vue de l'indépendance de l'île.
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Pour ne pas ouvrir un nouveau sujet un rappel.
Bonne fin de journée et à plus tard.
Jacques.
Source : Une semaine d'Histoire du 20 Avril 2015 au 26 Avril 2015 avec Herodote.net
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Re: 24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Merci Jacques pour cette page d'histoire que je ne connaissais pas.
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paszim- Modérateur
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Re: 24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Salut Pascal.paszim a écrit:Merci Jacques pour cette page d'histoire que je ne connaissais pas.
Beaucoup de gens ignorent cela en effet, et même si cela n'excuse pas l'IRA cela explique en partie ses actions.
Encore un vieux reste des guerres de religion.
Cela nous rappelle également que l'Angleterre n'est pas européenne.
À plus tard.
Jacques.
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En août 1914 a éclaté la Grande Guerre. Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit. Il fait d'autre part avaliser le texte du «Home rule» (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands. Au total 200.000 environ.
Quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent toutefois appliquer l'adage : «England's difficulty is Ireland's opportunity» (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
L'un d'eux, Sir Roger Casement, un diplomate de belle prestance, se rend en Allemagne pour convaincre des prisonniers irlandais de prendre l'uniforme... allemand ! Il prend également contact avec les autorités allemandes et leur demande des armes en vue d'une insurrection prévue le dimanche de Pâques 1916, un 23 avril.
Les insurgés du Sinn Fein et de l'IRB disposent d'un millier de Volontaires irlandais et d'une centaine de miliciens de l'Armée citoyenne de James Connolly. Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)... Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !
Deux jours avant Pâques, le chalutier hollandais qui devait livrer les munitions est arraisonné et, plutôt que d'être capturé, se saborde. Casement, capturé par les Anglais, sera pendu pour haute trahison. Informé de ces déconvenues, Thomas Clark, président du «gouvernement provisoire irlandais», maintient le principe de l'insurrection mais la reporte au lendemain de Pâques, à midi (scrupule religieux ? superstition, le 23 avril étant la fête de Saint George, patron de l'Angleterre ?...).
À l'heure dite, les insurgés qui ont été informés du changement de programme occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares.
Ils déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste et l'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds :
«Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.»
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection. Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment. Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs. C'est l'échec.
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin. Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions. Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3.000 arrestations.
Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient). Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise). Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande.
Contre toute attente, la férocité de la répression va retourner l'opinion publique en faveur des insurgés et transformer les condamnés en martyrs de la cause irlandaise. Même le gouvernement américain, pressé par sa communauté irlandaise, s'y met et plaide l'indulgence auprès de Londres.
David Lloyd George, Premier ministre en décembre 1916, libère ou amnistie plusieurs chefs de l'insurrection (de Valera, Griffith, Collins...) pour complaire aux Américains. Dans les mois qui suivent, les élections témoignent en Irlande d'un courant de sympathie inattendu en faveur du Sinn Fein, naguère marginal.
La paix revenue, les élections générales sont un triomphe pour le Sinn Fein qui totalise en Irlande 73 députés sur 105. Prônant l'indépendance, ils refusent néanmoins de siéger à Westminster. Le 21 janvier 1919, à Dublin, ils constituent un Parlement national (Dail Eireann en gaélique). Ils lancent en vain un Appel aux Nations en vue de l'indépendance de l'île.
Une semaine d'Histoire du 23 Avril 2018 au 29 Avril 2018 avec Herodote.net
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique. Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées...
Joseph Savès.
De la loyauté à la trahison.
En août 1914 a éclaté la Grande Guerre. Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit. Il fait d'autre part avaliser le texte du «Home rule» (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands. Au total 200.000 environ.
Quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent toutefois appliquer l'adage : «England's difficulty is Ireland's opportunity» (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
L'un d'eux, Sir Roger Casement, un diplomate de belle prestance, se rend en Allemagne pour convaincre des prisonniers irlandais de prendre l'uniforme... allemand ! Il prend également contact avec les autorités allemandes et leur demande des armes en vue d'une insurrection prévue le dimanche de Pâques 1916, un 23 avril.
Les insurgés du Sinn Fein et de l'IRB disposent d'un millier de Volontaires irlandais et d'une centaine de miliciens de l'Armée citoyenne de James Connolly. Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)... Parmi eux, Sean Mac Bride, qui deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix !
Deux jours avant Pâques, le chalutier hollandais qui devait livrer les munitions est arraisonné et, plutôt que d'être capturé, se saborde. Casement, capturé par les Anglais, sera pendu pour haute trahison. Informé de ces déconvenues, Thomas Clark, président du «gouvernement provisoire irlandais», maintient le principe de l'insurrection mais la reporte au lendemain de Pâques, à midi (scrupule religieux ? superstition, le 23 avril étant la fête de Saint George, patron de l'Angleterre ?...).
À l'heure dite, les insurgés qui ont été informés du changement de programme occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares.
Ils déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste et l'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds :
«Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.»
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection. Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment. Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs. C'est l'échec.
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin. Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions. Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3.000 arrestations.
Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient). Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise). Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande.
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Re: 24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
24 avril 1916 : «Pâques sanglantes» à Dublin.
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique.
Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées.
Le centre de Dublin bombardé pendant les Pâques sanglantes (24 avril 1916)
De la loyauté à la trahison
En août 1914 a éclaté la Grande Guerre.
Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit.
Il fait d'autre part avaliser le texte du « Home rule » (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster.
Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands.
Au total 200 000 environ.
Mais quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent appliquer l'adage : « England's difficulty is Ireland's opportunity » (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)...
Ils occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares, et déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste.
L'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds : « Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible ».
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection.
Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment.
Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs.
C'est l'échec.
Une répression féroce... et contre-productive
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin.
Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions.
Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3 000 arrestations.
Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient).
Parmi les condamnés à mort figure John MacBride dont le fils, Seán MacBride, deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix en 1974.
Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise).
Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande...
Une semaine d'Histoire du 20 Avril 2020 au 26 Avril 2020 avec Herodote.net
Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d'Irlandais se soulèvent contre le colonisateur britannique.
Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées.
Le centre de Dublin bombardé pendant les Pâques sanglantes (24 avril 1916)
De la loyauté à la trahison
En août 1914 a éclaté la Grande Guerre.
Le Premier ministre britannique Lord Asquith convainc les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, de mettre une sourdine à leur différend jusqu'à la fin du conflit.
Il fait d'autre part avaliser le texte du « Home rule » (autonomie de l'île) par le roi Georges V avec la promesse d'un amendement concernant l'Ulster.
Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portent massivement volontaires dans l'armée britannique pour combattre les Allemands.
Au total 200 000 environ.
Mais quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l'IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent appliquer l'adage : « England's difficulty is Ireland's opportunity » (Les difficultés de l'Angleterre sont des occasions à saisir pour l'Irlande).
Ces hommes forment ce que l'on appellera un peu plus tard l'Irish Republican Army (IRA)...
Ils occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, dont la Poste, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice et des gares, et déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste.
L'un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, lit une proclamation aux badauds : « Au nom de Dieu et des générations mortes dont elle reçoit la vieille tradition nationale, l'Irlande, par notre voix, appelle ses enfants à son drapeau. Soutenus par nos frères exilés en Amérique, nous déclarons que le droit du peuple irlandais à la propriété de l'Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible ».
Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l'insurrection.
Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment.
Qui plus est, ils s'abstiennent d'occuper le Château, résidence du vice-roi et siège du gouvernement général, bien qu'il n'ait pas de défenseurs.
C'est l'échec.
Une répression féroce... et contre-productive
L'armée britannique amène de l'artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin.
Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions.
Bilan humain : une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants et plus de deux cents parmi les civils, environ 3 000 arrestations.
Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs (James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient).
Parmi les condamnés à mort figure John MacBride dont le fils, Seán MacBride, deviendra Premier ministre de la République d'Irlande avant de fonder Amnesty International et d'obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix en 1974.
Un certain Eamon de Valera échappe à l'exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d'un père espagnol et d'une mère irlandaise).
Il deviendra le premier Président de la République d'Irlande...
Une semaine d'Histoire du 20 Avril 2020 au 26 Avril 2020 avec Herodote.net
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À mon très grand ami Patrice († 58).
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