14 juillet 1223 : Mort du roi de France Philippe Auguste.
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GermanKits :: L'Histoire jour après jour, Grandes batailles de blindés, Faits d'armes, Guerre après 1945. :: L'Histoire jour après jour, avant 1914 et après 1945. :: Ça c'est passé un jour de Juillet (avant 1914 et après 1945).
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14 juillet 1223 : Mort du roi de France Philippe Auguste.
14 juillet 1223 : Mort du roi de France Philippe Auguste.
A Mantes, âgé de cinquante-huit ans, il meur de la fièvre quarte. Le chroniqueur Guillaume de Nangis nous le décrit comme l'un des plus intelligents souverains que la France ait eus, l'un des plus beaux aussi, qui régna durant quarante-trois ans.
Sait-on que le roi pensa aux étudiants et leur accorda de nombreux privilèges, exactement cent quatre-vingts ? Dorénavant, ils purent se livrer à leur plaisanterie favorite : décrocher les enseignes et célébrer le mariage du cygne du Signe de la Croix avec la femme sans tête, de la Bonne femme. Malheureusement, ces plaisanteries innocentes ne leur suffirent bientôt plus et on les verra, forts de leurs cent quatre-vingts privilèges, enlever les femmes des bourgeois, leur faire des enfants, commettre des vols et même des meurtres. L'autorité ecclésiastique dut excommunier ceux qui se rendaient aux cours et promenaient avec des armes. Le nombre des meurtres diminua un peu, mais non celui des adultères. Ainsi, en 1223, les bourgeois parisiens se fâchèrent et leur mauvaise humeur se solda par la mort de 320 étudiants dont les corps furent jetés dans la Seine !
Pour consoler les bourgeois, Philippe Auguste pensa aussi à ceux qui tenaient commerce et particulièrement à la hanse des marchands d'eau, à qui il accorda des droits étendus, et même inattendus, puisque ces « marchands de l'eau » étaient les seuls à pouvoir vendre le vin à Paris.
Il pensait aux pauvres et aux malades de l'Hôtel-Dieu, leur accordant toute la paille qui pourrait se trouver dans sa chambre et son appartement lorsqu'il quittait la ville pour aller coucher ailleurs. L'hiver, on jonchait en effet le sol des maisons de bottes de paille, d'où l'expression, signe évident d'une richesse excessive : « être dans la paille jusqu'au ventre ».
Pendant l'absence du roi, les Flamands pouvaient attaquer la capitale ; aussi Philippe ordonna-t-il la construction d'une gigantesque enceinte qui englobera tous les nouveaux quartiers et même des champs, donnant ainsi la possibilité à la ville de s'étendre en toute quiétude. La muraille atteindra une largeur de trois mètres et une hauteur de neuf, et sera flanquée de 67 grosses tours. On pénétrait dans la ville par une quinzaine de portes. Des tours presque intactes, des pans de murs, impressionnants, des soubassements existent encore ça et là dans Paris. Rive droite, dans la cour du Mont-de-Piété, se trouve une tour transformée en monte-charge. Rive gauche, à l'angle de la cour du Commerce et de l'entréed e la cour de Rohan, on peut traverser de part en part une grosse tour. Rive gauche, 29 rue Guénégaud, se trouve une tour fort bien conservée. Le souvenir de l'enceinte se remarque encore 9, 27 et 29 rue d'Arras, 7 rue des Chantiers, ou 2 rue Saint-Victor, ainsi que dans les noms des rues des Fossés-Saint-Jacques et des Fossés-Saint-Bernard. Philippe Auguste n'avait point prévu de fossés, mais c'est Chalres V et Etienne Marcel qui, rive gauche, les feront creuser. Durant des années, Paris vécut au bruit des marteaux et des scies. A l'intérieur de la ville, devenue ainsi une redoutable forteresse, on construisit des églises, des couvents, des collégiales, des maisons de pierre destinées aux riches bourgeois et aux officiers du Roi et, surtout, à la proue de la grande île, Notre-Dame, dont la première pierre avait été posée en 1163 par Louis VII, montait vers le ciel sa nef et ses travées. On oubliait le style roman, mais le gothique prenait son essor. Déjà, au-dessous de la rosace, dans l'une des vingt-sept niches ornant la façade, on se préparait à placer la statue de Philippe Auguste. Paris le lui devait bien !
Que ne lui devait-il pas d'ailleurs ! Le roi faisait murer le cimetière des Innocents, où les femmes se prostituaient « sans vergogne » ! On y enterrera les Parisiens jusqu'au jour où, sous Louis XVI, dans les caves voisines, le vin aigrira et le lait tournera. On transportera alors des millions d'ossements dans les Catacombes et l'on édifiera au-dessus du charnier, à l'endroit même où une haute lanterne de pierre était restée allumée nuit et jour tant de siècles, une fontaine où les nymphes de Jean Goujon et de Pajou rient et jouent sous l'eau qui semble couler de leurs amphores.
Philippe se trouvait à Pacy-sur-Eure lorsqu'il se sentit assez mal. Il voulut mourir à Paris et se mit en route... mais il ne put dépasser Mantes et c'est là qu'il rendit son dernier soupir. Un 14 juillet...
A Mantes, âgé de cinquante-huit ans, il meur de la fièvre quarte. Le chroniqueur Guillaume de Nangis nous le décrit comme l'un des plus intelligents souverains que la France ait eus, l'un des plus beaux aussi, qui régna durant quarante-trois ans.
Sait-on que le roi pensa aux étudiants et leur accorda de nombreux privilèges, exactement cent quatre-vingts ? Dorénavant, ils purent se livrer à leur plaisanterie favorite : décrocher les enseignes et célébrer le mariage du cygne du Signe de la Croix avec la femme sans tête, de la Bonne femme. Malheureusement, ces plaisanteries innocentes ne leur suffirent bientôt plus et on les verra, forts de leurs cent quatre-vingts privilèges, enlever les femmes des bourgeois, leur faire des enfants, commettre des vols et même des meurtres. L'autorité ecclésiastique dut excommunier ceux qui se rendaient aux cours et promenaient avec des armes. Le nombre des meurtres diminua un peu, mais non celui des adultères. Ainsi, en 1223, les bourgeois parisiens se fâchèrent et leur mauvaise humeur se solda par la mort de 320 étudiants dont les corps furent jetés dans la Seine !
Pour consoler les bourgeois, Philippe Auguste pensa aussi à ceux qui tenaient commerce et particulièrement à la hanse des marchands d'eau, à qui il accorda des droits étendus, et même inattendus, puisque ces « marchands de l'eau » étaient les seuls à pouvoir vendre le vin à Paris.
Il pensait aux pauvres et aux malades de l'Hôtel-Dieu, leur accordant toute la paille qui pourrait se trouver dans sa chambre et son appartement lorsqu'il quittait la ville pour aller coucher ailleurs. L'hiver, on jonchait en effet le sol des maisons de bottes de paille, d'où l'expression, signe évident d'une richesse excessive : « être dans la paille jusqu'au ventre ».
Pendant l'absence du roi, les Flamands pouvaient attaquer la capitale ; aussi Philippe ordonna-t-il la construction d'une gigantesque enceinte qui englobera tous les nouveaux quartiers et même des champs, donnant ainsi la possibilité à la ville de s'étendre en toute quiétude. La muraille atteindra une largeur de trois mètres et une hauteur de neuf, et sera flanquée de 67 grosses tours. On pénétrait dans la ville par une quinzaine de portes. Des tours presque intactes, des pans de murs, impressionnants, des soubassements existent encore ça et là dans Paris. Rive droite, dans la cour du Mont-de-Piété, se trouve une tour transformée en monte-charge. Rive gauche, à l'angle de la cour du Commerce et de l'entréed e la cour de Rohan, on peut traverser de part en part une grosse tour. Rive gauche, 29 rue Guénégaud, se trouve une tour fort bien conservée. Le souvenir de l'enceinte se remarque encore 9, 27 et 29 rue d'Arras, 7 rue des Chantiers, ou 2 rue Saint-Victor, ainsi que dans les noms des rues des Fossés-Saint-Jacques et des Fossés-Saint-Bernard. Philippe Auguste n'avait point prévu de fossés, mais c'est Chalres V et Etienne Marcel qui, rive gauche, les feront creuser. Durant des années, Paris vécut au bruit des marteaux et des scies. A l'intérieur de la ville, devenue ainsi une redoutable forteresse, on construisit des églises, des couvents, des collégiales, des maisons de pierre destinées aux riches bourgeois et aux officiers du Roi et, surtout, à la proue de la grande île, Notre-Dame, dont la première pierre avait été posée en 1163 par Louis VII, montait vers le ciel sa nef et ses travées. On oubliait le style roman, mais le gothique prenait son essor. Déjà, au-dessous de la rosace, dans l'une des vingt-sept niches ornant la façade, on se préparait à placer la statue de Philippe Auguste. Paris le lui devait bien !
Que ne lui devait-il pas d'ailleurs ! Le roi faisait murer le cimetière des Innocents, où les femmes se prostituaient « sans vergogne » ! On y enterrera les Parisiens jusqu'au jour où, sous Louis XVI, dans les caves voisines, le vin aigrira et le lait tournera. On transportera alors des millions d'ossements dans les Catacombes et l'on édifiera au-dessus du charnier, à l'endroit même où une haute lanterne de pierre était restée allumée nuit et jour tant de siècles, une fontaine où les nymphes de Jean Goujon et de Pajou rient et jouent sous l'eau qui semble couler de leurs amphores.
Philippe se trouvait à Pacy-sur-Eure lorsqu'il se sentit assez mal. Il voulut mourir à Paris et se mit en route... mais il ne put dépasser Mantes et c'est là qu'il rendit son dernier soupir. Un 14 juillet...
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
- Messages : 16617
Date d'inscription : 28/03/2011
Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.
Re: 14 juillet 1223 : Mort du roi de France Philippe Auguste.
Salut Steve.dragonww2 a écrit:Merci Jacques!!!
Merci de ta visite.
Jacques.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
Jacknap1948- Administrateur
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