10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
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10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
Le 10 juillet 1547, deux nobles se préparent à un duel sans concession devant la Cour et le roi de France Henri II. De l'issue tragique de ce fait divers va nous rester une expression fameuse, le «coup de Jarnac».
Maîtresse femme.
À l'origine du duel se tient l'une des plus singulières maîtresses royales qu'ait connues la Cour de France, Diane de Poitiers.
Née en 1499, Diane est mariée à 16 ans à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, de 40 ans plus âgé qu'elle.
C'est dès lors sous le nom de Diane de Brézé qu'elle est connue de ses contemporains (l'appellation Diane de Poitiers, plus accrocheuse, lui vient d'Alexandre Dumas).
Veuve à 32 ans, Diane devient, croit-on, la maîtresse du roi François 1er puis, vers 1536, celle de son deuxième fils Henri d'Orléans, qui règnera sous le nom d'Henri II.
Henri a connu dans son enfance la captivité à Madrid et en a gardé une grande mélancolie. Aussi trouve-t-il du réconfort auprès de cette femme supérieure et de vingt ans plus âgée que lui.
Querelle entre maîtresses royales.
Après la mort de François 1er, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur la dernière maîtresse du défunt roi, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes...
Elle se souvient opportunément d'une rumeur répandue à la cour deux ans plus tôt par le Dauphin selon laquelle le beau-frère de la duchesse, un jeune écervelé du nom de Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l'amant d'Éléonore d'Autriche, deuxième épouse de François 1er.
La rumeur était arrivée aux oreilles de François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : «S'il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s'en rendra maître» !... La Châtaigneraie, indigné, avait publiquement accablé Jarnac de ses insultes mais ce dernier n'avait pas osé relever l'affront et l'affaire en était restée là.
Le retour du duel judiciaire.
À l'avènement d'Henri II, Diane rappelle l'incident et convainc son royal amant d'autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les hommes. À titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire, une pratique médiévale interdite depuis... Saint Louis !
N'ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye où s'est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sûr de sa victoire, il a préparé un grand festin.
Après quelques passes d'armes «à toute outrance», surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître italien n'auront pas été vaines. Le roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Châtaigneraie, qui n'en meurt pas moins pendant la nuit...
L'expression «coup de Jarnac» devient bientôt synonyme d'habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale.
NB : selon certains historiens, l'expression rappellerait plutôt la perfidie du capitaine de Montesquiou à la bataille de Jarnac (1569).
Maîtresse en majesté.
Désappointée par la victoire du beau-frère de sa rivale, Diane de Poitiers ne tire pas du duel la vengeance qu'elle espérait. Elle n'en poursuit pas moins une carrière prestigieuse, forte de son charme et de son éternelle jeunesse, entourée d'une cour brillante.
Châtelaine d'Anet, à l'ouest de Paris, et heureuse propriétaire du château de Chenonceau, elle reçoit du roi le titre de duchesse de Valentinois.
Pendant tout le règne de son jeune amant, Diane, qui a arrangé le mariage de celui-ci avec Catherine de Médicis, a soin de tenir la Florentine dans l'ombre.
La reine se vengera lorsqu'elle deviendra régente du royaume, à la mort d'Henri II en chassant Diane de la Cour et en lui retirant Chenonceau. La duchesse finira sa vie à 67 ans dans son château d'Anet.
Marie Desclaux.
Chenonceau, Diane et Catherine.
Le château de Chenonceau porte le nom du village voisin, Chenonceaux, à une lettre près, le x final. Ce bijou de la Renaissance garde le souvenir de ces deux maîtresses femmes que furent Diane de Poitiers et sa rivale Catherine de Médicis.
Au château, situé sur la rive droite du Cher, un pittoresque affluent de la Loire, Diane, passionnée par la chasse, fait ajouter un pont pour gagner plus facilement la rive opposée et ses forêts giboyeuses.
Plus tard, Catherine ajoute au pont une somptueuse galerie à double étage de 60 mètres de long où vont désormais se dérouler fêtes et bals, faisant de Chenonceau un bijou architectural voué à la joie de vivre... et à notre bonheur.
Une semaine d'Histoire du 4 Juillet 2011 au 10 Juillet 2011 avec Herodote.net
Le 10 juillet 1547, deux nobles se préparent à un duel sans concession devant la Cour et le roi de France Henri II. De l'issue tragique de ce fait divers va nous rester une expression fameuse, le «coup de Jarnac».
Maîtresse femme.
À l'origine du duel se tient l'une des plus singulières maîtresses royales qu'ait connues la Cour de France, Diane de Poitiers.
Née en 1499, Diane est mariée à 16 ans à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, de 40 ans plus âgé qu'elle.
C'est dès lors sous le nom de Diane de Brézé qu'elle est connue de ses contemporains (l'appellation Diane de Poitiers, plus accrocheuse, lui vient d'Alexandre Dumas).
Veuve à 32 ans, Diane devient, croit-on, la maîtresse du roi François 1er puis, vers 1536, celle de son deuxième fils Henri d'Orléans, qui règnera sous le nom d'Henri II.
Henri a connu dans son enfance la captivité à Madrid et en a gardé une grande mélancolie. Aussi trouve-t-il du réconfort auprès de cette femme supérieure et de vingt ans plus âgée que lui.
Querelle entre maîtresses royales.
Après la mort de François 1er, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur la dernière maîtresse du défunt roi, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes...
Elle se souvient opportunément d'une rumeur répandue à la cour deux ans plus tôt par le Dauphin selon laquelle le beau-frère de la duchesse, un jeune écervelé du nom de Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l'amant d'Éléonore d'Autriche, deuxième épouse de François 1er.
La rumeur était arrivée aux oreilles de François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : «S'il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s'en rendra maître» !... La Châtaigneraie, indigné, avait publiquement accablé Jarnac de ses insultes mais ce dernier n'avait pas osé relever l'affront et l'affaire en était restée là.
Le retour du duel judiciaire.
À l'avènement d'Henri II, Diane rappelle l'incident et convainc son royal amant d'autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les hommes. À titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire, une pratique médiévale interdite depuis... Saint Louis !
N'ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye où s'est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sûr de sa victoire, il a préparé un grand festin.
Après quelques passes d'armes «à toute outrance», surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître italien n'auront pas été vaines. Le roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Châtaigneraie, qui n'en meurt pas moins pendant la nuit...
L'expression «coup de Jarnac» devient bientôt synonyme d'habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale.
NB : selon certains historiens, l'expression rappellerait plutôt la perfidie du capitaine de Montesquiou à la bataille de Jarnac (1569).
Maîtresse en majesté.
Désappointée par la victoire du beau-frère de sa rivale, Diane de Poitiers ne tire pas du duel la vengeance qu'elle espérait. Elle n'en poursuit pas moins une carrière prestigieuse, forte de son charme et de son éternelle jeunesse, entourée d'une cour brillante.
Châtelaine d'Anet, à l'ouest de Paris, et heureuse propriétaire du château de Chenonceau, elle reçoit du roi le titre de duchesse de Valentinois.
Pendant tout le règne de son jeune amant, Diane, qui a arrangé le mariage de celui-ci avec Catherine de Médicis, a soin de tenir la Florentine dans l'ombre.
La reine se vengera lorsqu'elle deviendra régente du royaume, à la mort d'Henri II en chassant Diane de la Cour et en lui retirant Chenonceau. La duchesse finira sa vie à 67 ans dans son château d'Anet.
Marie Desclaux.
Chenonceau, Diane et Catherine.
Le château de Chenonceau porte le nom du village voisin, Chenonceaux, à une lettre près, le x final. Ce bijou de la Renaissance garde le souvenir de ces deux maîtresses femmes que furent Diane de Poitiers et sa rivale Catherine de Médicis.
Au château, situé sur la rive droite du Cher, un pittoresque affluent de la Loire, Diane, passionnée par la chasse, fait ajouter un pont pour gagner plus facilement la rive opposée et ses forêts giboyeuses.
Plus tard, Catherine ajoute au pont une somptueuse galerie à double étage de 60 mètres de long où vont désormais se dérouler fêtes et bals, faisant de Chenonceau un bijou architectural voué à la joie de vivre... et à notre bonheur.
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Jacknap1948- Administrateur
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Re: 10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
Salut à tous.Jacknap1948 a écrit:10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
Le 10 juillet 1547, deux nobles se préparent à un duel sans concession devant la Cour et le roi de France Henri II. De l'issue tragique de ce fait divers va nous rester une expression fameuse, le «coup de Jarnac».
Maîtresse femme.
À l'origine du duel se tient l'une des plus singulières maîtresses royales qu'ait connues la Cour de France, Diane de Poitiers.
Née en 1499, Diane est mariée à 16 ans à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, de 40 ans plus âgé qu'elle.
C'est dès lors sous le nom de Diane de Brézé qu'elle est connue de ses contemporains (l'appellation Diane de Poitiers, plus accrocheuse, lui vient d'Alexandre Dumas).
Veuve à 32 ans, Diane devient, croit-on, la maîtresse du roi François 1er puis, vers 1536, celle de son deuxième fils Henri d'Orléans, qui règnera sous le nom d'Henri II.
Henri a connu dans son enfance la captivité à Madrid et en a gardé une grande mélancolie. Aussi trouve-t-il du réconfort auprès de cette femme supérieure et de vingt ans plus âgée que lui.
Querelle entre maîtresses royales.
Après la mort de François 1er, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur la dernière maîtresse du défunt roi, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes...
Elle se souvient opportunément d'une rumeur répandue à la cour deux ans plus tôt par le Dauphin selon laquelle le beau-frère de la duchesse, un jeune écervelé du nom de Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l'amant d'Éléonore d'Autriche, deuxième épouse de François 1er.
La rumeur était arrivée aux oreilles de François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : «S'il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s'en rendra maître» !... La Châtaigneraie, indigné, avait publiquement accablé Jarnac de ses insultes mais ce dernier n'avait pas osé relever l'affront et l'affaire en était restée là.
Le retour du duel judiciaire.
À l'avènement d'Henri II, Diane rappelle l'incident et convainc son royal amant d'autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les hommes. À titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire, une pratique médiévale interdite depuis... Saint Louis !
N'ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye où s'est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sûr de sa victoire, il a préparé un grand festin.
Après quelques passes d'armes «à toute outrance», surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître italien n'auront pas été vaines. Le roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Châtaigneraie, qui n'en meurt pas moins pendant la nuit...
L'expression «coup de Jarnac» devient bientôt synonyme d'habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale.
NB : selon certains historiens, l'expression rappellerait plutôt la perfidie du capitaine de Montesquiou à la bataille de Jarnac (1569).
Maîtresse en majesté.
Désappointée par la victoire du beau-frère de sa rivale, Diane de Poitiers ne tire pas du duel la vengeance qu'elle espérait. Elle n'en poursuit pas moins une carrière prestigieuse, forte de son charme et de son éternelle jeunesse, entourée d'une cour brillante.
Châtelaine d'Anet, à l'ouest de Paris, et heureuse propriétaire du château de Chenonceau, elle reçoit du roi le titre de duchesse de Valentinois.
Pendant tout le règne de son jeune amant, Diane, qui a arrangé le mariage de celui-ci avec Catherine de Médicis, a soin de tenir la Florentine dans l'ombre.
La reine se vengera lorsqu'elle deviendra régente du royaume, à la mort d'Henri II en chassant Diane de la Cour et en lui retirant Chenonceau. La duchesse finira sa vie à 67 ans dans son château d'Anet.
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Pour ne pas ouvrir un nouveau sujet un petit rappel.
Bonne fin de journée et à plus tard.
Jacques.
Une semaine d'Histoire du 9 Juillet 2012 au 15 Juillet 2012 avec Herodote.net
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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Re: 10 juillet 1547 : Le «coup de Jarnac».
Salut Steve.dragonww2 a écrit:Merci Jacques!!!
Merci de ta visite.
Jacques.
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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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