[CWC] Corée 1950 : les Marines à Masan. (Épisode 1).
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[CWC] Corée 1950 : les Marines à Masan. (Épisode 1).
Salut à Tous.
Voici le compte-rendu d'une partie jouée en Juin 2013 par un club qui m'invite de temps en temps pour jouer 1° Empire.
À plus tard.
Jacques.
Voici le compte-rendu d'une partie jouée en Juin 2013 par un club qui m'invite de temps en temps pour jouer 1° Empire.
Oncle Ho a écrit: Bousculées depuis le début du conflit par une Armée populaire nord-coréenne (APC) à la fois plus nombreuse, plus aguerrie et mieux armée, les troupes américaines et sud-coréennes n'ont cessé de reculer toujours plus au sud.
Fin juillet, après une série de défaites, elles n'ont plus d'autre choix que de retraiter derrière la rivière Nakdong, obstacle a priori peu impressionnant mais qui offre un certain potentiel défensif et va ainsi délimiter la plus grande partie de ce qu'on appellera bientôt le "Périmètre de Pusan", dernier réduit d'environ 200 kms de long, articulé autour du port homonyme.
C'est en effet par Pusan que se déverse le flot de plus en plus soutenu de soldats, de tanks et d’approvisionnement destinés au front coréen, et c'est là que doit se jouer l'issue de la guerre toute entière...
Toute l'affaire se résume en fait en une course de vitesse entre les Américains qui s'efforcent de débarquer le plus d'hommes et de moyens possibles, et les Nord-Coréens qui cherchent bien évidemment à les en empêcher.
Au sud-ouest, le long de la côte, la poussée éclair de la 6e division nord-coréenne le long de l'axe Chinju-Masan a contraint l'état-major US à y envoyer prioritairement tous ses effectifs fraîchement débarqués. Ces renforts incluent le 5ème RCT (Regimental Combat Team / groupe de combat régimentaire) et la 1st Provisional Marine Brigade (1ère brigade provisoire des Marines).
L’ensemble est amalgamé aux lambeaux de la 25ème DI, déjà très éprouvée, pour former la Task Force Kean –du nom de son commandant, le Major-General William B. Kean.
La 8ème Armée US se révélant être plus puissante en ce point du périmètre de Pusan, c’est d’ici que Mac-Arthur décide de lancer la première contre-attaque américaine de la guerre. Elle doit permettre, entre autres, de faire tomber la pression autour de Taegu, le véritable verrou.
Fixée pour 7 août, l’offensive de la TF Kean doit déboucher de Masan et se développer vers l’ouest en longeant la côte jusqu’à la bourgade de Chindong-Ni. Une fois sur place, le 5ème RCT poursuivra en direction de Chinju via Kogan-Ni et Mucheon-Ni tandis que les Marines bifurqueront au sud via Kosong et Sucheon. Chacune des formations progressera ensuite indépendamment l’une de l’autre, en tournant le flanc droit de la 6e division nord-coréenne, pour effectuer leur jonction sur la rivière Nam.
Fortuitement, il se trouve que le 7 août coïncide exactement avec la date programmée pour le déclenchement de l’offensive de l’APC dans ce secteur, la 6e division se trouvant tout juste renforcée par l’arrivée du 83e régiment motorisé.
Scénario
Ce contexte très particulier permet un intéressant scénario "Rencontre".
Chaque camp détient respectivement 5 objectifs en début de partie. Les conditions de victoire reposent sur le nombre d’objectifs gagnés ou perdus ainsi que sur les pertes encaissées.
Positionnés au nord-ouest, sur les derniers contreforts du massif de Sobuk-San, les Nord-Coréens doivent s’emparer des hauteurs qui contrôlent la route côtière ainsi que des villages de Sangnyong-Ni et Chindong-Ni, ce qui leur permettrait de neutraliser l’offensive US.
De leur côté, les Marines doivent coûte que coûte les en empêcher et, si possible, enlever les principaux sommets qui dominent la vallée et offrent d’excellents points d’observation pour diriger le feu de l’artillerie et des mortiers éparpillés dans tout le secteur.
Effectifs et placement
En pointe de l’offensive US, le 2e bataillon du 5e Marines aligne ses trois compagnies (Dog, Easy et Fox) supportées au plus près par une batterie de mortiers lourds (4.2") et un platoon de redoutables chars M26 Pershing du 1er bataillon blindé des Marines.
L’appui feu est assuré par quatre batteries de 105mm (1/11ème Marines), la couverture aérienne par les Corsairs de la 1st Marine Air Wing (en provenance des ‘USS Sicily’ et ‘Badoeng Strait’).
Les Nord-Coréens disposent quant à eux de deux bataillons issus du 13e régiment d’infanterie, soit six compagnies à effectifs réduits.
Leur support consiste en une compagnie blindée hybride composée d’un peleton de T-34/85 et trois peletons de SU-76 arrivant par la route de Haman.
L’aviation US ayant déjà prélevé un lourd tribut sur les chenillés, la vallée est flanquée de DCA et fermée au sud par un champ de mines.
Invisible en début de partie, une embuscade, composée d’une demi-douzaine de pièces antichars de 45mm, complète le dispositif de sécurité mis en place autour des précieux blindés de l’APC.
Chaque camp dispose ses unités sur la table de façon alternée, 5 pour les Américains, 8 pour l’APC, ce qui procure un avantage certain aux Nord-Coréens puisqu’ils disposent d’une marge de manœuvre confortable pour placer un bataillon en fonction du dispositif US.
Curieusement, les deux adversaires ont concentré la totalité de leurs forces sur les deux massifs à l’est de la rivière, laissant le Yaba-San (Hill 342) dénués de troupes.
"FOX HILL"
D’entrée, les Marines prennent l’initiative et, fidèles à leur réputation, entreprennent d’enlever frontalement les sommets du Sobuk-San tenus par le 1er bataillon du 13e régiment.
Toute la puissance de feu de l’artillerie se concentre sur les positions de première ligne occupées par deux compagnies nord-coréennes.
Le pilonnage, intense et précis, porte ses fruits en faisant sauter une unité de canons de 76mm et neutralisant une bonne partie des mitrailleuses chargées d’interdire le no man’s land.
Prenant le relais, les armes lourdes (mitrailleuses, mortiers de 80mm et canons sans recul) viennent fouiller la ligne de crête pour en déloger les quelques maxim encore en état de répliquer.
Puis, couverts par le feu de la compagnie Dog, les Marines de la Fox s’élancent de leurs positions retranchées pour entamer leur progression vers leur premier objectif rebaptisé pour l’occasion "Fox Hill".
Les Nord-Coréens, dotés d’une puissance de feu très réduite face à leurs homologues US, privés de leurs mitrailleuses et du soutien de leurs tubes de 76, semblent constituer une cible facile, mais c’est sans compter leur "artillerie de poche" : les mortiers…
Arrivés sur le glacis qui précède la ligne de défense nord-coréenne, les trois sections de la compagnie Fox sont prises sous une pluie d’obus de tous calibres, principalement de 82 mm mais aussi de 120 à l’effet dévastateur.
Tenaces malgré les pertes, les Marines parviennent à atteindre la bonne distance pour effectuer leur bond d’assaut, ce qui les met également à portée des armes légères nord-coréennes.
Fauchés à découvert, trop près de l’ennemi pour tenter une frappe aérienne ou faire intervenir l’artillerie, l’assaut frontal s’essouffle et chancelle. Fox doit finalement lâcher prise et refaire la route inverse dans les mêmes conditions.
Revenue sur ses positions de départ, la compagnie exsangue a perdu les deux tiers de ses effectifs et n’est plus en mesure de jouer un rôle offensif du reste de la partie.
A droite, la compagnie Easy, cantonnée dans un rôle défensif, multiplie les échanges stériles d’armes lourdes avec les coréens du 2e bataillon, entrecoupés des passages répétés de l’aviation, sans parvenir toutefois à altérer la puissance de feu des mitrailleuses et mortiers de l’APC.
Intervention des blindés
L’assaut malheureux sur Fox Hill a largement entamé la capacité offensive du 2/5 dont le commandement doit maintenant réviser ses plans, et tout d’abord faire intervenir au plus vite ses renforts blindés s’il veut se prémunir efficacement face à la contre-attaque inévitable des nord-coréens du 1er bataillon.
De son côté, le commandement du 13e régiment de l’Armée populaire juge lui aussi qu’il est temps de commettre ses propres blindés pour venir appuyer ses troupes.
Progressant sur de mauvaises routes, les deux forces blindées convergent chacune de leur côté pour venir se placer dans l’axe de la vallée qui conduit vers Haman au nord.
Supérieurement armés d’une pièce de 90mm, les Pershing peuvent engager les blindés nord-coréens à longue distance.
En quelques minutes, un peloton de SU-76 est mis hors de combat.
Dominés par la puissance de feu des pièces ennemies, impuissants à répliquer face au blindage des Pershings, le reste des tanks nord-coréens préfère replier vers le fond de la vallée sous les tirs de l’artillerie américaine, espérant attirer à eux les mastodontes US afin qu’ils se rapprochent des tubes de 45mm placés en embuscade.
Mais peine perdue, les Pershing restent confortablement positionnés à bonne distance.
Course aux ailes
Confinés chacun dans une situation tactique sans issue, les deux camps optent presque simultanément pour le mouvement.
Côté américain, la compagnie Dog s’est jusque là prudemment avancée aux abords du village de Tokkong-Ni, espérant trouver le flanc droit des défenseurs de Fox Hill.
Tirant les conclusions de l’échec de l’assaut initié par la compagnie Fox, le commandement US décide de tenter sa chance en s’emparant des objectifs laissés inoccupés sur le massif du Yaba-San.
La difficulté réside toutefois dans le grand écart qu’impose à la fois la nécessité d’interdire à l’ennemi de s’approcher de Chindong-Ni et la distance à couvrir en étirant la ligne jusqu’à l’objectif à conquérir.
La section lourde reste donc prudemment en place pour soutenir les débris de la compagnie Fox tandis que les positions ennemies sur Fox Hil sont littéralement saturées par l’aviation et l’artillerie.
Pendant ce temps là, les trois sections de Dog, échelonnées, entament la traversée de la rivière sous les tirs continus des tubes de 120mm dirigés par les observateurs nord-coréens positionnés en surplomb et jouissant de ce fait d’une parfaite visibilité.
Côté APC, l’avantage en effectifs permet d’agir sur les deux ailes simultanément.
A l’ouest, une compagnie du 1er bataillon s’élance elle aussi vers le Yaba-San pour tenter de contrer la manœuvre de Dog.
Une course de vitesse débute alors entre les deux formations, largement en faveur des Marines qui peuvent compter sur l’intervention de leur aviation pour gêner les mouvements de l’APC prise à découvert.
A l’est, deux compagnies du 2e bataillon nord-coréen sortent de leurs tranchées pour tenter de tourner les positions de la compagnie Easy.
Toutes les armes lourdes du bataillon fournissent un important tir de couverture, secondées par les armes légères de la compagnie la plus proche, dont une section s’est habilement faufilée au plus proche des lignes US.
La manœuvre n’est cependant pas passée inaperçue aux yeux de l’observateur aérien qui fait intervenir l’aviation, décidément omniprésente.
Les Corsairs prélèvent leur tribut habituel sur les fantassins coréens manœuvrant à découvert, mais sans pouvoir empêcher ses derniers de disparaître en contrebas de la ligne de crête pour progresser rapidement et surtout sans risque vers la route de Masan.
Contraints de placer une section en flanc garde, les marines de la compagnie Easy doivent abandonner l’abri de leurs retranchements et perdent quelques éléments fauchés par les tirs de la compagnie nord-coréenne restée en position de pivot.
Statu Quo
La partie s’achève sur un statu quo.
A l’ouest, une section de la compagnie Dog est parvenue à s'emparer sans coup férir d’un objectif nord-coréen sur le Yaba-San.
A l’est, l’APC est en passe de tourner les défenses de la compagnie Easy et de s’emparer elle aussi d’un objectif US tenu par une batterie de 4.2" isolée et sans défense.
Au centre, les blindés se neutralisent réciproquement, tandis qu’une compagnie nord-coréenne du 1er bataillon tente de son côté de s’infiltrer dans le village de Tokkong-Ni sous les feux de la section d’appui feu de la compagnie Dog.
Un match nul en termes d’objectifs à conquérir mais qui se transforme indéniablement en victoire "aux points" en faveur des coréens du fait des pertes occasionnées aux Marines durant l’assaut de Fox Hill.
À plus tard.
Jacques.
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Re: [CWC] Corée 1950 : les Marines à Masan. (Épisode 1).
Merci Jacques pour ce compte rendu.
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