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Une belle histoire vraie de la Relation entre un cavalier et son cheval.

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Une belle histoire vraie de la Relation entre un cavalier et son cheval. Empty Une belle histoire vraie de la Relation entre un cavalier et son cheval.

Message par Jacknap1948 Dim 24 Juil 2011 - 9:45

Une belle histoire vraie de la Relation entre un cavalier et son cheval.

D'après un récit d'Emile Ferdar.
Paru dans "Les Annales" le 5 octobre 1919.


I :
CADET était un hongre noir de haute taille, avec une petite pelote blanche au front et trois balzanes herminées dont une antérieure du côté montoir. Croupe large solidement attachée, rein double, garrot net, encolure dégagée, tête un peu busquée, épaules obliques, poitrail ouvert sans excès, des avant-bras et des cuisses longues avec des genoux et des jarrets larges et secs, de bons pieds: tels étaient les caractères physiques du bon Cadet, entré en l'an 1806 au service de S.M. l'empereur, dans le régiment des dragons de la garde impériale.

Joséphine fut la marraine du nouveau corps que l'on appela, dès sa création, les dragons de l'impératrice. Sans doute sa coquetterie se plut à fixer tel ou tel détail de l'habillement et la robe uniformément noire des chevaux lui parut un sacrifice obligé à cette couleur d'Erèbe, dont pour sa part, elle n'usait jamais.

Quel âge avait alors Cadet? L'histoire n'en fait pas plus mention que de son origine. Certes, il était de bonne race française et devait compter quelque cinq ou six printemps. Venait-il de l'un des trente régiments de dragons qui donnèrent chacun, d'autre part, douze hommes pour former les deux premiers escadrons? C'est peu probable. L'empereur voulut sans doute une remonte neuve. Quoi qu'il en ait été, Cadet fut attribué comme cheval d'armes au dragon Melet, un ancien qui, déjà comptait de nombreuses campagnes en Italie et en Allemagne. Melet savait quel précieux ami est pour un cavalier sa monture et, dès les premiers jours de leur connaissance, il entoura Cadet de soins experts et d'attentions soutenues.

Il nota l'indice de bon et paisible caractère que présentait le chanfrein courbe de Cadet, les signes concordants de robustesse, de légèreté et de fond que dénotaient les membres nets et la carrure étoffée du hongre. Après un premier pansage fait avec la minutie, l'art, le sens critique désirables, le dragon s'occupa de harnacher son cheval. Ce n'est pas affaire de médiocre importance que d'ajuster une selle et une bride surtout neuves. Quand tout le harnachement fut ajusté, fignolé, à point, Melet, qui déjà fredonnait d'aise, donna le dernier coup de fion à la toilette militaire de Cadet. Il attacha au frontal et à la queue les rosettes d'ordonnance en laine rouge avec glands de fil blanc ornés de ferrets. Le bon Cadet se laissa faire, encore que cet ornement caudal lui parût sinon gênant, du moins superfétatoire. Alors enfin, le dragon, reculant de cinq pas, considéra longuement par la gauche, par la droite, en avant et en arrière, la silhouette imposante de Cadet…

En vérité, il avait bonne mine en son harnais de guerre!

Sa tête un peu longue, coiffée de la bride de grosse cavalerie portant mors à bossettes ornées de grenades, paraissait moins bonasse, cerclée de la muserole et pomponnée de rouge. Elle prenait des airs malins, et ce vieux briscard de Melet conclut que, décidément, le conscrit Cadet ferait, avec le temps et quelques leçons, un parfait lapin.

Il ne s'agissait, pour cela, que, de le soigner honnêtement, le dresser, à la mode du régiment, s'en faire un ami. Ils deviendraient l'un à l'autre un monde équilibré et complet, l'excédent d'âme, de Melet trouvant au surplus, toute suffisance d'attachement et d'idéal dans la garde et dans la personne du Petit-Tondu.

Les dragons de l'impératrice étaient à peine complétés à cinq escadrons, dont un de vélites, que la campagne de 1806-1807 s'ouvrit. Le régiment était sous les ordres du général de division Arrighi, colonel commandant, et de M. Fileau, colonel major. Le maréchal Bessières était colonel général de la cavalerie de la garde: grenadiers, chasseurs, mameluks et dragons.

À marches forcées, la garde débouchait en Allemagne.

"Bonne affaire!..." se félicitait Melet, en constatant qu'à l'arrivée ou au départ de chaque étape, Cadet, sain comme l'œil, mangeait double, buvait frais et clignait un œil vers son cavalier, au moment de la croûte de pain, dessert journalier. Soit au pas, soit au trot, Cadet portait son homme et son fourbi sans même avoir l'air d'y penser, rondement, gaillardement, ainsi que doit et sait faire tout bon canasson de France.

A Iéna, Cadet arriva trop tard, mais il harcela la déroute de l'armée prussienne, entra dans Berlin, prit part à Eylau, où Melet fut jeté à terre par un boulet qui fracassa la selle et blessa au garrot le pauvre Cadet. Ils se revanchèrent à Friedland, triomphèrent à Tilsit. Dans une revue de la garde par les deux empereurs, Alexandre de Russie gratifia d'un mot élogieux le splendide et sombre régiment qui semblait un mur de marbre noir, veiné de blanc par les buffleteries, crénelé d'or par les casques de cuivre, barrés du vermillon des plumets, embrumés aux sautes du vent, par le panache voletant des crinières.


II :
En dépit des froids de l'hiver et des boues dévorantes de Pologne, Cadet n'avait pas maigri. Des bords du Niémen, il ramena sur les rives de la Seine son dévot cavalier; mais, un an à peine s'était écoulé dans les exercices de paix, manœuvres, factions et parades, que la garde reçut l'ordre de partir.

- Nous allons en Espagne, Cadet. Gare les puces!... résuma Melet.

Et les dragons gagnèrent Bayonne, puis Irun, Vittoria, Burgos.

Cadet commit à Madrid sa première et sans doute unique fredaine bachique. Il est juste de conter que la responsabilité incombait à son maître et plus encore au pays, où l'eau manquait totalement. L'empereur campait avec ses grenadiers dans un château peu éloigné de Madrid. Un piquet de dragons y fut, certain jour, commandé de service. Pour désaltérer la troupe, les grenadiers de corvée razzièrent quelque deux cents ânes chargés d'outres de vin. Tous en burent, bêtes et gens; on s'en servit même pour faire les barbes. Cadet " prit la cuite" et divagua. Ses ébats taquinèrent sans doute les deux cents aliborons qui n'ayant pas eu part au banquet, se mirent à braire si désespérément que l'empereur, distrait de ses travaux par ce vacarmes démoniaque, assourdi, stupéfait, pouffant de rire, donna l'ordre d'éloigner à grands coups de gaules les terribles braillards. Quant au brave Melet, sa joie était délirante à l'aspect de son cheval qui, ayant rompu sa longe, courait en titubant parmi les confrères à longues oreilles et leur distribuait force ruades inoffensives. Au surplus, Cadet, reconnu victime des circonstances, ne fut pas inquiété, mais il dut, à la relève, courir noyer son vin dans le Mançanarez. Heureusement il y restait un peu d'eau.


III :
Pendant cinq mois, les dragons sillonnèrent de leurs raids aventureux les sierras ou les plaines de Castilles. L'escadron de Melet laissa un jour en arrière, à Torquemada, sept hommes dont les chevaux étaient fatigués. Ils logèrent dans la maison de l'alcade. Au retour de l'escadron, ils avaient disparus. On fouilla la maison, le jardin; sous un buisson replanté, on trouva sept cadavres. Dès la première nuit, l'alcade, son frère et leur muchacho avaient enivré, égorgé, puis enfoui les malheureux dragons. Les deux senores se pendirent, le muchacho s'enfuit et l'escadron continua sa route.

- Ce bon Cadet! pensait Melet. Tout de même, s'il avait, lui aussi, tiré au flanc, à cette heure je dormirais chez Pluton. Et dévotieusement, il embrassa les naseaux veloutés de Cadet, qui, d'un petit coup de nez, lui rendit sa caresse.

Quelques jours plus tard, les dragons reçurent l'ordre de rentrer en France. C'était en 1809. La campagne contre l'Autriche venait de s'ouvrir.

Thann, Abansberg, Eckmühl connurent les dragons de l'impératrice. Cadet échappa aux tueries hippophagiques de l'ile Lobau; mais à Wagram, son cavalier fut blessé à la tête et, tout étourdi par le coup, dut son salut au sang froid de Cadet, demeuré en place jusqu'à ce que le régiment, ramenant des prisonniers, recueillit nos héros. Le dragon refusa d'être évacué. A la revue que passa l'empereur à Schönbrunn quelques jours après la bataille, Melet assistait, la tête emmaillotée sous le casque.

Napoléon s'arrêta, interrogea le capitaine de l'escadron:
- Pourquoi n'as-tu pas voulu t'aller faire soigner?
- Et Cadet, mon empereur? répondit le dragon, en clignant de l'œil vers son cheval. Nous ne nous sommes jamais quittés, voici trois ans…
- La belle affaire! Taquina Napoléon. On t'en aurait donné un autre, une fois guéri…
- Quand c'eût été votre Marengo, sire, j'aime mieux Cadet. Il m'a sauvé la vie en Espagne…
- N'étais-tu pas en Italie?
- Un peu sire, et même à Austerlitz, à Eylau, à Friedland, à…
- C'est bon, c'est bon! Tu auras la croix…
- Nous l'avons bien gagnée, mon empereur.

Et Melet s'affaissa sur sa selle, écrasé de fièvre et d'émotion.

Les dragons revinrent en France se refaire… A peine arrivés à Paris l'ordre fut de retourner en Espagne. Pendant deux années encore, 1810 et 1811, Cadet nerveux et sec comme un hidalgo, désormais insensible aux saisons, aux hauteurs, aux latitudes, parcourut les routes poudreuses ou neigeuses de la péninsule: d'Alicante à la Corogne, de Cadix à Bilbao.


IV :
Quand ils revirent Paris en 1812, ce fut pour apprendre que la guerre allait éclater bientôt entre la France et la Russie. En dépit de son flegme de vieux chevronné, Melet soupira, songeant aux milliers de lieues que Cadet avait déjà parcourues dans l'Europe occidentale.

- Fichue histoire, Cadet! Mais si l'empereur le veut, c'est qu'il a ses raisons, cet homme, disait le vieux dragon, tout en gagnant et traversant l'Allemagne.

Fêté à Dresde, à Berlin, à Varsovie, réconcilié avec un destin qui s'annonçait plantureux et nouveau, le couple passa le Niémen sous le regard de Napoléon. Murat formait l'avant-garde avec sa cavalerie. Le maréchal Davoust à la tête de 60.000 hommes, marchait ensuite en colonne, suivi de toute la garde, sur la grande route de Vilna. C'étaient partout, à perte de vue, de grandes plaines arides sans autres habitations que de mauvais villages dévastés par les Russes. Trois jours à peine après le passage du Niémen, le temps très beau jusque-là, changea tout à coup. Le 29 juin, un violent orage éclata dans l'après midi. La tempête de grêle et de neige était si forte que les chevaux s'affolèrent. Le lendemain au matin, l'armée de Davoust, près du camp de la cavalerie, put méditer sur un spectacle effrayant. Dans cette seule nuit, plus de dix milles chevaux étaient morts de froid.

À Vilna l'armée se remit en ordre. Il fallut, ensuite, traverser des forêts immenses où l'écorce et les feuilles des arbres servirent de nourriture aux chevaux. Après Smolensk, la garde se rendit aux avants postes. Les Russes, en se retirant, incendiaient tout. Pendant quarante lieues, ils brûlèrent les chaumières, les villages, les villes et jusqu'aux abris de leurs blessés, qu'on trouvait carbonisés. Les fourrages étaient difficiles. Cadet eu des coliques, à mangé les blés et les seigles verts. Quelques beaux morceaux de sucre arrosés de rhum, que Melet avait sauvés de l'incendie d'un magasin à Smolensk, retapèrent tant bien que mal, Cadet. La Moskova acheva sa guérison par l'excitation d'une lutte titanesque et ce fut d'un pas relevé, avec leur mine des grands jours de triomphe, que nos deux héros, extasiés depuis la colline sainte, entrèrent dans Moscou. Porte entr'ouverte sur un paradis, que, dès le lendemain, muait en enfer l'œuvre incendiaire et discutée de Rostoptchine!


V :
Puis, ce fut la retraite, les pluies diluviennes, les boucs sans fond et sans fin, les neiges recouvrant tout; l'herbe, les arbres, les maisons, d'un linceul aveuglant et mortel. Plus d'avoine pour les chevaux, plus de pain pour les hommes. Melet arrachait la paille des toits pour la donner à son cheval. Mais Cadet mangea, alors que tant d'autres chevaux, loin de manger, furent tués et dépecés. Lorsque les premières titubations de la mort, due aux privations, les désignaient aux appétits des soldats faméliques. Certains hommes, devenus des carnassiers, saignaient les chevaux vivants pour en sucer le sang. Les lacs, les rivières étant pris, Melet cassait la glace à coups de hache pour faire boire Cadet. Chaque jour, dès l'aube, avant le départ des colonnes, le dragon, en bras de chemise, d'une brosse et d'une étrille vigoureuse, astiquait le poil terni, frisottant de Cadet, et cette gymnastique était salutaire à l'un et à l'autre; après quoi Melet faisait sa barbe, promenant sur sa figure un morceau de glace en manière de blaireau.

-Tu n'as pas froid aux mains, camarade, lui jeta un jour, en passant Napoléon.

-Ni aux yeux, mon empereur! répondit fièrement le dragon.

Vint enfin le gel destructeur de toute vie. Le gel combla la déroute, aggrava la famine. Melet avait un jour, caché dans sa gibecière des pommes de terre crues dont il réservait une part secrète à Cadet. A la halte du soir, les pommes de terre étaient de granit et, quand le dragon voulut les dégeler à la flamme, elles fondirent en eau. L'homme et le cheval n'avaient rien mangé depuis deux jours. Sans rien dire à ses camarades, Melet enfourcha Cadet et quitta le bivouac. Ayant troqué son casque de dragon contre un casque de cuirassier russe tué le même jour, Melet s'en fut à la recherche d'un camp de cosaques. Au bout de quelques heures, le dragon était de retour avec un fantassin russe qu'il avait capturé. Le bon Cadet était chargé d'une botte de paille et d'un sachet de farine. Et cette nuit-là, le couple mangea presque à sa faim. Le colonel des dragons voulut en personne complimenter le parfait cavalier:

-N'est-il pas tout naturel que je procure au pauvre Cadet de quoi se nourrir? expliqua Melet. Car, si je sauve mon cheval, à son tour il me sauvera…

Et c'est ce qui arriva, en effet. Cadet ramena son maître en Pologne, puis en Saxe (1813).


VI :
Pendant l'immortelle et douloureuse campagne de France en 1814, l'invraisemblable et pourtant très véridique paire d'amis, en qui ressuscitait le type fabuleux du centaure, défendit pied à pied le sol de la Patrie. A Champaubert, à Montmirail comme à Brienne, partout où le génie surexcité de Napoléon menait ses vieux compagnons d'armes, en des manœuvres dont la conception et l'exécution étaient des prodiges. Melet et Cadet figurèrent, inlassables, inséparables, invincibles…

Cette année 1814 s'acheva pour le pauvre Melet dans un déchirement quotidien de l'âme. Le régiment des dragons de l'impératrice avait changé de maître. Il comptait, maintenant dans la garde de S.M. Louis XVIII, roi de France et de Navarre, selon les monnaies.

Pourtant l'espoir soutenait le dragon et aussi la joie de vivre tous les jours près de son cheval, de jouir avec lui d'un repos plus que nécessaire et qui les rendrait tous deux plus vigoureux et plus capables de bien faire quand reviendrait l'Autre…

En mars 1815, Napoléon débarquait à Cannes. Dès son retour à Paris, il reconstituait la garde impériale à des effectifs plus nombreux que jamais. Aux premières nouvelles, Melet avait recousu sur la housse de Cadet, en place des armes royales, les couronnes de l'empire et refixé les aigles de cuivre doré à sa propre giberne et à son ceinturon.

Le 13 juin, l'empereur, ayant quitté Paris, arriva à Laon; le 14, il ordonna des marches forcées aux soldats. Il s'agissait de devancer la concentration de troupes ordonnée par la coalition, de vaincre séparément chacune des armées anglaise et prussienne en Belgique. C'était pour l'empereur un jeu d'écolier; mais l'évènement prouva que le Destin se joue des savantes conceptions et qu'il lui suffit d'une averse pour en amoindrir l'effet, d'un cri imbécile pour abolir toute possibilité d'un lendemain réparateur.

…Au milieu des seigles hauts de Belgique, les colonnes de Napoléon avançaient difficilement. Ses dragons rencontrèrent, le 14 juin, une avant-garde prussienne de l'autre côté de Gilly. Le régiment traversa la ville d'un tel galop que les fers des chevaux volaient par-dessus les maisons. La charge sur les pavés faisait un fracas de tonnerre. Les cavaliers français arrivèrent sur les prussiens, les sabrèrent sans faire de prisonniers. La dernière campagne de Napoléon était commencée et, quelques jours plus tard, le même tombeau devait engloutir la fortune de l'empereur et la vie du pauvre Cadet. A Waterloo, le soir et Blücher venus, quand Napoléon, désespéré, n'ayant pu arracher sa jeune armée à la terreur qui l'affolait, eut formé la vieille garde en carrés et voulut s'y renfermer pour en finir avec la vie, ses officiers l'entraînèrent et, sur le champ de bataille, il ne resta plus que les morts ou ceux qui voulaient mourir. Isolément, par pelotons ou par escadrons, les cavaliers de la garde se battaient ici et là contre l'infanterie ou la cavalerie ennemie. Les dragons de l'impératrice voulurent eux aussi, lutter de sublime avec les fantassins de Cambronne, vingt fois Melet lança contre les soldats de Blücher son généreux coursier. Blessés tous deux, ils s'acharnaient: le cheval héroïque dans sa servitude volontaire, le cavalier, désespéré, dans la persistance de son sacrifice à l'idéal de gloire, figuré par l'étendard du régiment. Un boulet troua les flancs de Cadet et renversa sur la terre l'homme évanoui et le cheval blessé à mort. Cadet battit l'air de ses quatre pieds, s'allongea, se raidit, jeta un cri d'angoisse et mourut…


VII :
Melet survécut à ses blessures. Retiré à Condé, sa patrie, il traîna pendant longtemps sa misère et son cœur meurtri. Le lieutenant Bourgogne, son compatriote, qui avait connu Melet et son cheval en Russie pendant la retraite, à conté dans ses Mémoires les grandes lignes de la vie du pauvre Cadet. Il résume ainsi la carrière de ce cheval de guerre dont aucun Bucéphale n'approche les exploits: "Cadet fut tué à Waterloo après avoir fait toutes les campagnes de 1806 à 1815 sous le même cavalier, pris part à plus de douze grandes batailles commandées par l'empereur et de trente combats."

Quelles belles et bonnes leçons un Xénophon eût tirées d'un tel exemple pour l'instruction et l'édification de tous cavaliers présents et à venir!

Fin.

_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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