25 juillet 1261 : Michel VIII Paléologue restaure Byzance.
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25 juillet 1261 : Michel VIII Paléologue restaure Byzance.
25 juillet 1261 : Michel VIII Paléologue restaure Byzance.
Le 25 juillet 1261, Constantinople se livre sans combattre à l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue.
Un demi-siècle plus tôt, un autre empereur byzantin avait été chassé de la ville par une armée de chevaliers venue d'Occident, à la solde de marchands vénitiens.
Ce coup porté à la chrétienté d'Orient avait brisé ce qui restait de l'unité entre l'Orient et l'Occident chrétiens. Avec l'éviction des Latins de Constantinople, les deux moitiés de la chrétienté allaient désormais suivre des chemins radicalement séparés.
André Larané.
Fin de tout espoir de compromis.
C'est le 12 avril 1204 que les Latins ont mis à sac Constantinople. Forts de leur victoire, les barons d'Occident se partagent aussitôt les dépouilles et les richesses de l'empire. L'aristocratie et le clergé byzantin, quant à eux, restaurent un semblant de légitimité à Nicée, de l'autre côté du Bosphore en désignant un empereur grec en la personne de Théodore Lascaris, gendre de l'ancien basileus Alexis III.
Faisant preuve d'une rare énergie, Théodore Lascaris est servi par la morgue et la maladresse des Latins. Son rival, l'empereur latin Baudouin 1er, est tué dès 1205 à Andrinople, dans l'arrière-pays de Constantinople, en combattant les Bulgares du tsar Kalojean venus du nord.
Trois ans après, le clergé orthodoxe, disposé à faire contre mauvaise fortune bon coeur, soumet au pape Innocent III une proposition de compromis religieux. Mais le pape laisse échapper cette ultime possibilité de réconciliation entre Latins et Grecs. Dès lors va se jouer une lutte sans merci. Curieuse lutte qui voit les chevaliers latins affronter les armées grecques composées pour l'essentiel de... mercenaires latins.
Une lutte sans merci.
En 1210, Théodore Lascaris repousse une attaque du sultan turc d'Iconium, qu'il tue de sa main. Mais ensuite, il doit combattre le despote (ou prince) d'Épire Théodore Ange Comnène, qui prétend aussi s'emparer de Constantinople et restaurer l'empire à son profit.
Après sa mort, en 1222, le despote d'Épire repousse ses frontières jusqu'aux portes de Constantinople. La victoire finale est à sa portée quand survient un troisième larron, le tsar des Bulgares Jean III Assen II, qui a lui aussi des visées sur Constantinople. Théodore Ange est battu par ce dernier à Klokotnitsa en 1230.
A la tête de l'empire de Nicée, Jean III Doukas-Vatatzès, gendre de Théodore Lascaris, a succédé à celui-ci en 1221. Il gère avec sagesse son empire-croupion. Il profite aussi des difficultés de ses rivaux grecs, et de ce que les Turcs Seldjoukides sont occupés à combattre les Mongols, pour reprendre l'initiative. C'est ainsi qu'il reprend pied en Thrace, sur la partie européenne de l'ancien empire, et entre sans combat à Thessalonique, capitale de la Thrace, en décembre 1246.
À sa mort, la chute de Constantinople paraît imminente. Les féodaux latins sont trop divisés pour résister à la poussée des Grecs. Mais l'échéance est retardée par des conflits familiaux... et par l'absence de sentiment national commun chez les Grecs eux-mêmes, peu mobilisés par la refondation de l'empire.
La dernière heure.
Arrive enfin Michel VIII Paléologue. Issu d'une illustre famille byzantine, il se présente comme l'héritier des anciens empereurs grecs. Il descend de la famille Comnène par sa mère et est apparenté à Jean III Vatatzès. Il se fait associer comme empereur au jeune Jean IV Lascaris, héritier de la dynastie reconnue à Nicée. Puis il bat le despote d'Épire et son allié, le prince latin d'Achaïe, Guillaume de Villehardouin, à Pélagonia, en juillet 1259.
Craignant d'avoir affaire à une forte résistance à Constantinople même, il fait appel à la flotte génoise et concède à la république italienne les privilèges dont bénéficiait précédemment Venise, sa rivale de toujours.
Dans les faits, Constantinople va se donner presque sans combattre à l'armée byzantine : un général de Michel VIII, Alexis Stratégopoulos, est envoyé en reconnaissance aux abords de la ville et il apprend des habitants que presque tous les soldats latins, ainsi que la flotte vénitienne, étaient partis en Bithynie pour attaquer l'île de Daphnousia.
Il en profite pour se faire ouvrir une porte de la ville et y fait son entrée avec sa petite troupe dans la nuit du 24 au 25 juillet 1261. L'empereur Baudouin II, réveillé par le bruit, trouve juste le temps de quitter son palais des Blachernes et de s'enfuir sur un bateau.
Michel VIII Paléologue lui-même n'en croit pas ses oreilles quand il apprend de quelle façon a été prise la puissante cité. Il a la satisfaction de se faire couronner par le patriarche orthodoxe à Sainte-Sophie le 15 août suivant.
Selon les bonnes vieilles coutumes byzantines, il ne lui reste plus qu'à déposer et aveugler son co-empereur Jean IV Lascaris pour s'approprier la totalité du pouvoir... Malheureuse décision qui va lui valoir l'hostilité des populations d'Asie mineure, favorables à l'héritier de Jean Vatatzès.
Habile, il ne se contente pas de l'alliance de Gênes mais promet au pape, au concile de Lyon de 1274, de reconnaître la primauté de Rome sur le patriarcat (promesse qui n'entrera jamais dans les faits).
Enfin, pour obliger le comte Charles d'Anjou, frère de Saint Louis, à renoncer à ses droits sur l'Empire latin d'Orient, il encourage les Siciliens à se révolter contre les Angevins en garnison chez eux. C'en est fini d'un demi-siècle d'occupation latine. Seule va subsister jusqu'à la fin du Moyen Âge une principauté franque dans la presqu'île du Péloponnèse, rebaptisée Morée. Mais les avanies subies par Constantinople du fait des croisés lui ont enlevé à jamais son antique grandeur.
Dépouillée de ses ornements, la ville n'est plus que décombres. L'empire byzantin, réduit à la région du Bosphore, à une partie de l'Épire, de la Macédoine et du Péloponnèse, n'est plus qu'un corps débile avec une tête énorme, Constantinople.
Au siècle suivant, sous les coups des Turcs, l'empire byzantin des Paléologue va se réduire comme peau de chagrin jusqu'à sa disparition totale.
Le choc des civilisations.
L'Empire latin d'Orient, en deux générations seulement, a approfondi et rendu irrémédiable la scission entre les Orientaux orthodoxes et les Occidentaux catholiques.
Avec la IVe croisade et l'avènement en Occident d'une relative prospérité, c'en est fini d'autre part de la ferveur et de la piété parfois brutales qui avaient animé les premières expéditions en Terre sainte, un siècle plus tôt. Les dernières possessions franques du Proche-Orient tombent finalement en 1291, deux siècles après l' appel du pape Urbain II à la croisade.
Mais la conquête de Constantinople par les croisés a d'autres conséquences, plus bénéfiques celles-là : elle encourage les érudits d'Occident à apprendre le grec ancien et leur permet d'approfondir auprès des savants byzantins leur connaissance de l'Antiquité, sans passer comme auparavant par les manuscrits en arabe des monastères espagnols.
Dès lors se renforcent les liens entre l'Orient héritier de la culture hellénistique de l'Antiquité et l'Occident, en premier lieu l'Italie. La Renaissance occidentale va germer sur les ruines du malheureux empire byzantin.
Une semaine d'Histoire du 25 Juillet 2011 au 31 Juillet 2011 avec Herodote.net
Le 25 juillet 1261, Constantinople se livre sans combattre à l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue.
Un demi-siècle plus tôt, un autre empereur byzantin avait été chassé de la ville par une armée de chevaliers venue d'Occident, à la solde de marchands vénitiens.
Ce coup porté à la chrétienté d'Orient avait brisé ce qui restait de l'unité entre l'Orient et l'Occident chrétiens. Avec l'éviction des Latins de Constantinople, les deux moitiés de la chrétienté allaient désormais suivre des chemins radicalement séparés.
André Larané.
Fin de tout espoir de compromis.
C'est le 12 avril 1204 que les Latins ont mis à sac Constantinople. Forts de leur victoire, les barons d'Occident se partagent aussitôt les dépouilles et les richesses de l'empire. L'aristocratie et le clergé byzantin, quant à eux, restaurent un semblant de légitimité à Nicée, de l'autre côté du Bosphore en désignant un empereur grec en la personne de Théodore Lascaris, gendre de l'ancien basileus Alexis III.
Faisant preuve d'une rare énergie, Théodore Lascaris est servi par la morgue et la maladresse des Latins. Son rival, l'empereur latin Baudouin 1er, est tué dès 1205 à Andrinople, dans l'arrière-pays de Constantinople, en combattant les Bulgares du tsar Kalojean venus du nord.
Trois ans après, le clergé orthodoxe, disposé à faire contre mauvaise fortune bon coeur, soumet au pape Innocent III une proposition de compromis religieux. Mais le pape laisse échapper cette ultime possibilité de réconciliation entre Latins et Grecs. Dès lors va se jouer une lutte sans merci. Curieuse lutte qui voit les chevaliers latins affronter les armées grecques composées pour l'essentiel de... mercenaires latins.
Une lutte sans merci.
En 1210, Théodore Lascaris repousse une attaque du sultan turc d'Iconium, qu'il tue de sa main. Mais ensuite, il doit combattre le despote (ou prince) d'Épire Théodore Ange Comnène, qui prétend aussi s'emparer de Constantinople et restaurer l'empire à son profit.
Après sa mort, en 1222, le despote d'Épire repousse ses frontières jusqu'aux portes de Constantinople. La victoire finale est à sa portée quand survient un troisième larron, le tsar des Bulgares Jean III Assen II, qui a lui aussi des visées sur Constantinople. Théodore Ange est battu par ce dernier à Klokotnitsa en 1230.
A la tête de l'empire de Nicée, Jean III Doukas-Vatatzès, gendre de Théodore Lascaris, a succédé à celui-ci en 1221. Il gère avec sagesse son empire-croupion. Il profite aussi des difficultés de ses rivaux grecs, et de ce que les Turcs Seldjoukides sont occupés à combattre les Mongols, pour reprendre l'initiative. C'est ainsi qu'il reprend pied en Thrace, sur la partie européenne de l'ancien empire, et entre sans combat à Thessalonique, capitale de la Thrace, en décembre 1246.
À sa mort, la chute de Constantinople paraît imminente. Les féodaux latins sont trop divisés pour résister à la poussée des Grecs. Mais l'échéance est retardée par des conflits familiaux... et par l'absence de sentiment national commun chez les Grecs eux-mêmes, peu mobilisés par la refondation de l'empire.
La dernière heure.
Arrive enfin Michel VIII Paléologue. Issu d'une illustre famille byzantine, il se présente comme l'héritier des anciens empereurs grecs. Il descend de la famille Comnène par sa mère et est apparenté à Jean III Vatatzès. Il se fait associer comme empereur au jeune Jean IV Lascaris, héritier de la dynastie reconnue à Nicée. Puis il bat le despote d'Épire et son allié, le prince latin d'Achaïe, Guillaume de Villehardouin, à Pélagonia, en juillet 1259.
Craignant d'avoir affaire à une forte résistance à Constantinople même, il fait appel à la flotte génoise et concède à la république italienne les privilèges dont bénéficiait précédemment Venise, sa rivale de toujours.
Dans les faits, Constantinople va se donner presque sans combattre à l'armée byzantine : un général de Michel VIII, Alexis Stratégopoulos, est envoyé en reconnaissance aux abords de la ville et il apprend des habitants que presque tous les soldats latins, ainsi que la flotte vénitienne, étaient partis en Bithynie pour attaquer l'île de Daphnousia.
Il en profite pour se faire ouvrir une porte de la ville et y fait son entrée avec sa petite troupe dans la nuit du 24 au 25 juillet 1261. L'empereur Baudouin II, réveillé par le bruit, trouve juste le temps de quitter son palais des Blachernes et de s'enfuir sur un bateau.
Michel VIII Paléologue lui-même n'en croit pas ses oreilles quand il apprend de quelle façon a été prise la puissante cité. Il a la satisfaction de se faire couronner par le patriarche orthodoxe à Sainte-Sophie le 15 août suivant.
Selon les bonnes vieilles coutumes byzantines, il ne lui reste plus qu'à déposer et aveugler son co-empereur Jean IV Lascaris pour s'approprier la totalité du pouvoir... Malheureuse décision qui va lui valoir l'hostilité des populations d'Asie mineure, favorables à l'héritier de Jean Vatatzès.
Habile, il ne se contente pas de l'alliance de Gênes mais promet au pape, au concile de Lyon de 1274, de reconnaître la primauté de Rome sur le patriarcat (promesse qui n'entrera jamais dans les faits).
Enfin, pour obliger le comte Charles d'Anjou, frère de Saint Louis, à renoncer à ses droits sur l'Empire latin d'Orient, il encourage les Siciliens à se révolter contre les Angevins en garnison chez eux. C'en est fini d'un demi-siècle d'occupation latine. Seule va subsister jusqu'à la fin du Moyen Âge une principauté franque dans la presqu'île du Péloponnèse, rebaptisée Morée. Mais les avanies subies par Constantinople du fait des croisés lui ont enlevé à jamais son antique grandeur.
Dépouillée de ses ornements, la ville n'est plus que décombres. L'empire byzantin, réduit à la région du Bosphore, à une partie de l'Épire, de la Macédoine et du Péloponnèse, n'est plus qu'un corps débile avec une tête énorme, Constantinople.
Au siècle suivant, sous les coups des Turcs, l'empire byzantin des Paléologue va se réduire comme peau de chagrin jusqu'à sa disparition totale.
Le choc des civilisations.
L'Empire latin d'Orient, en deux générations seulement, a approfondi et rendu irrémédiable la scission entre les Orientaux orthodoxes et les Occidentaux catholiques.
Avec la IVe croisade et l'avènement en Occident d'une relative prospérité, c'en est fini d'autre part de la ferveur et de la piété parfois brutales qui avaient animé les premières expéditions en Terre sainte, un siècle plus tôt. Les dernières possessions franques du Proche-Orient tombent finalement en 1291, deux siècles après l' appel du pape Urbain II à la croisade.
Mais la conquête de Constantinople par les croisés a d'autres conséquences, plus bénéfiques celles-là : elle encourage les érudits d'Occident à apprendre le grec ancien et leur permet d'approfondir auprès des savants byzantins leur connaissance de l'Antiquité, sans passer comme auparavant par les manuscrits en arabe des monastères espagnols.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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Date d'inscription : 28/03/2011
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