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27 juillet 1214 : Le dimanche de Bouvines.

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Message par Jacknap1948 Mer 27 Juil 2011 - 8:39

27 juillet 1214 : Le dimanche de Bouvines.
Le dimanche 27 juillet 1214 reste un jour béni dans l'Histoire de France.

Ce jour-là, le roi Philippe Auguste remporte à Bouvines, près de Lille, une victoire écrasante sur les armées de l'empereur allemand Otton IV de Brunswick et ses alliés, le comte Ferrand de Flandre, le duc Henri de Brabant et le comte Renaud de Boulogne ; première coalition de l'Histoire contre le royaume capétien.

Les historiens du XIXe siècle y ont vu l'émergence de la Nation française. Il s'agit pour le moins d'une victoire qui hisse la monarchie capétienne au premier plan de la scène européenne.

André Larané.


Bouvines et l'orgueil national.
La victoire de Bouvines, due à la coalition de la chevalerie féodale et des milices communales, est accueillie par le peuple de France avec soulagement et fierté et donne lieu, si l'on en croit les chroniques, aux premières manifestations d'orgueil national.

Le comte Ferrand de Flandre ayant été capturé, Philippe Auguste l'emmène, enchaîné dans une cage, jusqu'à Paris, sa capitale, pour un triomphe à la romaine. «Ferrand, tu es ferré !», lance la foule sur le passage du prisonnier.

Un distique est composé pour l'occasion :
Quatre ferrands (chevaux) bien enferrés
Traînent Ferrand bien enferré.

Après quelques années de captivité, le comte sera libéré par Blanche de Castille, mère de Louis IX (Saint Louis) et deviendra l'un de ses plus fidèles soutiens dans le conflit qui l'opposera aux grands féodaux du royaume.


Rivalité franco-anglaise.
La bataille de Bouvines est l'un des derniers grands épisodes du premier conflit franco-anglais inauguré 60 ans plus tôt par l'accession au trône d'Angleterre d'Aliénor d'Aquitaine et Henri II Plantagenêt.

En 1199, Richard Coeur de Lion, fils d'Henri II étant mort, son frère cadet Jean sans Terre lui a succédé sur le trône d'Angleterre. Il a aussitôt repris la lutte contre le roi de France mais sans avoir le courage et l'intelligence requis.

En avril 1202, Philippe Auguste prend prétexte de ce que Jean a enlevé la fiancée d'un seigneur poitevin pour confisquer toutes les terres qu'il possédait en France. Le roi met aussitôt la sentence à exécution.

Il s'empare de l'Anjou et de la Touraine, puis met le siège devant Château-Gaillard, une puissante forteresse construite par Richard Coeur de Lion en surplomb de la Seine pour garder la Normandie. Château-Gaillard tombe en 1204. La Normandie puis la Bretagne se rendent au roi de France.

Après de nouvelles péripéties, Jean sans Terre noue une coalition avec les ennemis du roi de France, les comtes de Flandre et de Boulogne, le duc de Brabant ainsi que le titulaire du Saint Empire romain, unis dans une commune détestation de la monarchie capétienne.

Ferrand, prince portugais marié à Jeanne de Constantinople, héritière de la Flandre, s'est vu déposséder de Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys par Philippe Auguste, ce qui explique qu'il se rebelle contre son suzerain.

Quant à Otton de Brunswick, fils du duc Henri de Saxe et petit-fils d'Aliénor d'Aquitaine, poitevin d'origine, il se voit contester le titre impérial par Frédéric II de Hohenstaufen. Pour le défendre, il s'allie à son oncle Jean sans Terre contre le roi de France, partisan du Hohenstaufen.

C'est une première ! Pareille coalition face à la menace hégémonique de la France se retrouvera au XVIe siècle, au temps de François 1er, Henri VIII et Charles-Quint.

Le roi d'Angleterre, premier prêt, débarque à la Rochelle en février 1214 et marche sur Paris. Il assiège le château de La Roche-aux-Moines, près d'Angers. Philippe Auguste envoie contre lui son fils Louis (le futur Louis VIII le Lion). À son approche, le 2 juillet, l'armée anglaise se débande sans combattre.

Pour le pitoyable Jean sans Terre, le pire reste à venir : les Français mobilisent contre lui les barons anglais eux-mêmes. La guerre se transporte en Angleterre. Elle conduira le roi à concéder à ses barons la Grande Charte.


La France de Philippe Auguste à Saint Louis.
Grandie pas à pas, la France capétienne devient une Nation ou du moins un État solide sous le règne de Philippe II Auguste. Chevaliers et milices communales luttent ensemble contre une coalition ennemie à Bouvines. Plus cruellement, le Midi est déchiré par l'hérésie et la répression de celle-ci par une croisade venue du Nord.

Sous le règne de Saint Louis (Louis IX), le pays atteint son épogée et se présente comme le royaume le plus puissant et le plus influent de la chrétienté occidentale...


Première victoire de la nation française.
Jean sans Terre est éliminé mais il reste les coalisés, forts de 80.000 hommes au total. Face à eux, le roi de France n'en aligne que 25.000. De Tournai où il s'est établi, Philippe Auguste décide de faire retraite vers Lille. Il entame son mouvement le 27 juillet au matin.

Informé, l'empereur décide de l'attaquer sans attendre, ne se souciant guère que ce jour soit un dimanche, normalement consacré à la prière et au recueillement. Il se porte sur l'arrière-garde de l'armée française. Le soleil est à son zénith quand l'armée française commence à traverser la rivière de la Marque (ou Marcq), sur le pont de Bouvines. Mais voilà qu'apparaît l'ennemi. Philippe Auguste rappelle sans délai les troupes qui ont déjà franchi le pont.

Le ménestrel de Reims, un chroniqueur anonyme, compose vers 1260 cette harangue du roi à ses barons et chevaliers : «Vous êtes tous mes hommes et je suis votre sire. Je vous ai moult aimé, et porté grand honneur, et donné du mien largement. Si vous voyez que la couronne soit mieux employée en un de vous qu'en moi, je m'y octroie volontiers, et le veux de bon cœur et de bonne volonté». Ainsi remet-il en jeu, au moins de façon symbolique, la couronne que reçut son ancêtre Hugues Capet, qui en avait été jugé le plus digne !

L'armée française se déploie face aux coalisés. Pour la première fois, chevaliers et milices communales combattent ensemble sous l'emblème royal de la fleur de lys, ce qui donne à la guerre un caractère national inédit.

La bataille s'engage à la manière féodale, dans un corps à corps indescriptible où chacun cherche son ennemi pour le tuer ou le capturer (s'il est digne d'une rançon). Après trois heures de combat, le comte de Flandre est désarçonné et capturé.

Le roi de France est aussi désarçonné et manque d'être capturé par les Flamands. Il ne doit son salut qu'à l'intervention de quelques chevaliers. L'empereur, à son tour, est assailli et s'enfuit en abandonnant son étendard. Il perdra sans surprise son titre impérial au profit de son rival Frédéric II de Hohenstaufen.

Tandis que tombe le soir, le comte de Boulogne se fait capturer. Beaucoup de fantassins restent sur le champ de bataille.

Pour Philippe Auguste, sorti vainqueur de la journée, la bataille s'avère un immense succès militaire mais aussi politique et dynastique. Elle consacre l'attachement des Français à la dynastie capétienne que symbolise désormais la fleur de lys.


Triomphe capétien.
Tandis que Philippe Auguste combat les seigneurs du nord, les seigneurs du bassin parisien envahissent le bassin toulousain sous le prétexte d'éradiquer l'hérésie cathare.

Leur victoire en 1213, un an avant Bouvines, sur le comte de Toulouse et le roi d'Aragon à la bataille de Muret sonne le glas du particularisme toulousain.

Après deux cents ans de maturation lente, la dynastie capétienne, par ces victoires, fait la preuve de sa cohésion et de sa force. La France va s'affirmer dans le siècle qui s'ouvre comme le principal État européen, à la pointe du développement intellectuel (création des premières Universités) et artistique (art gothique).



Une semaine d'Histoire du 25 Juillet 2011 au 31 Juillet 2011 avec Herodote.net

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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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