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La colère du Général ou La diatribe du grand Charles.

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La colère du Général ou La diatribe du grand Charles. Empty La colère du Général ou La diatribe du grand Charles.

Message par Jacknap1948 Mar 27 Déc 2016 - 14:49

Salut à Tous.

Dommage de ne pas connaître l'auteur car il (ou elle) a bien du talent...

Régalez-vous en lisant ces vers, prenez le temps de savourer ce texte (nom de l'auteur inconnu).

> UNE VRAIE PIECE de THEATRE !
> 
 
>  La colère du Général,
> 
 ou
> 
La diatribe du grand Charles.
> 
 
> La scène se passe au paradis :
> Sur un petit nuage, Yvonne tricote, assise sur un pliant.
> Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.
> Après quelques pas, il s'effondre à ses côtés dans un fauteuil.
>
 
 
> Yvonne :
> 
Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission
> De retourner sur Terre ausculter la Nation,
> Sur ce petit pliant j'attends votre venue...
> Mais je lis dans vos yeux une déconvenue !
> Parlez-moi sans tarder de celle qui toujours
> Fut jadis avec moi l'objet de vos amours...
>
 

> > > > Le général :
> 
Vous voulez dire France à qui j'ai voué ma vie,
> Ne cachons point son nom ! Je vous sais gré, ma mie
> Malgré les embarras, les peines, les tracas
> Qu'elle a pu vous donner et dont je fais grand cas !
> Pendant aussi longtemps de l'avoir tolérée.
>
 

> > > > Yvonne :
> 
Eh bien ?
>   
>
 Le Général
 :
> 
 Eh bien Madame, elle est défigurée !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Charles, je compatis, c'est une peine extrême
> De voir les traits meurtris d'une femme qu'on aime
> Elle a vieilli sans doute...
>
 
 
> Le Général :
> 
Oh, ce n'est pas cela !
> Il m'en faudrait bien plus pour être en cet état.
> Je ne m'attendais pas à la revoir pucelle !...
> Mais on peut décliner sans cesser d'être belle !
> Si le corps en hiver n'est plus à son printemps
> L'âme de l'être aimé sait résister au temps !
>
 
 
> Yvonne :
> 
C'est donc son âme ?
> 
 
> Le Général :
> 
Hélas ! Si je n'étais au ciel
> Près de vous, à l'abri des chocs existentiels
> Ce que j'ai vu m'aurait donné le coup de grâce !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Mais qu'avez-vous donc vu ? Vos silences me glacent !
> 
 
> Le Général :
> 
France, mère des Arts, des Armes et des Lois...
> Ô Dieu, l'étrange peine ! Et quel affreux émoi !
> Quelle désillusion, quelle désespérance,
> De revoir sa maîtresse en telle déshérence !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Mais encore, précisez… je reste sur ma faim !
> Vous me turlupinez ! Qu’avez-vous vu enfin ?
>   
>  
Le Général :
> 
J'ai vu, j'ai vu, Oh ciel ! J'ai vu... Comment vous dire...
> Comment bien s'exprimer quand on a vu le pire ?
> J'ai vu le Titanic s'abîmer dans les flots
> Et son grand timonier repeindre les hublots !
> J'ai vu un président, la cravate en goguette,
> L'air niais, le regard flou et la mine défaite,
> Un casque sur le chef, juché sur un scooter !
> On avait dû lui dire : il faut sortir couvert !
> Vous voyez le tableau ! Oh, madame, j'ai honte
> De certifier pour vrai tout ce que je raconte !
> C'est la chienlit, vous dis-je et pas qu'en les faubourgs !
> Comme ce fut le cas quand nous jouissions du jour
> Mais dans le Saint des Saints, au cœur de l'État même
> Où tout devrait baigner dans un accord extrême.
> J'ai vu des gouvernants qui ne gouvernent rien…
> Et un peuple hébété les traiter de vauriens !
> J'ai vu des ministrons se tirer dans les pattes
> Plus divisés entre eux que ne sont les Carpates !
> J'ai vu, comme jadis, tous ces «politichiens»
> Se disputer leur os, hargneux comme des chiens.
> J'ai vu dans la maison où j'ai régné dix ans
> Un orchestre amateur gratter ses instruments
> Dans la cacophonie ! Et dans ce grand bazar
> Le moindre palatin se prendre pour César :
> L'un fraîchement nommé, jouant les petits saints,
> S'exonérer d'impôts et trouver ça très bien !
> L'autre, obscur conseiller, quérir à son de trompe
> Un larbin stipendié pour lui cirer les pompes !
> Geste surréaliste au temps qui fut le mien !
> Mais j'allais oublier, et là, tenez-vous bien !
> Pour couronner le tout, j'ai vu, (serrez les cuisses !)
> Le gardien du budget planquer son fric en Suisse !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
N'êtes-vous point sévère avec ces jeunes gens
> Tout fiers d'avoir acquis un certain entregent ?
> Ces nouveaux Rastignac jadis vous faisaient rire
> Et ne vous mettaient pas dans une telle ire !
> Nous connûmes souvent et du temps de nos rois
> Nombre de grands coquins qui s'exemptaient des lois
> Et même pour certains sombraient dans la débauche !
>   
>
 
> > > Le Général :
> 
Mais aucun de ceux-là ne se disait de gauche !
> Alors que ces pignoufs, sinistres polissons,
> Se pavanent le jour en donnant des leçons !
> Je me suis renseigné sur l'histoire récente
> Pour comprendre un peu mieux ces façons indécentes,
> Et qu'ai-je appris Grand Dieu ?... Mille calamités
> Sur un gouvernement qui semble tout rater !
> Depuis plus de deux ans, on s'agite, on spécule !
> Ce qu'on avance un jour, ensuite on le recule,
> Dans un rythme effréné qui donne le tournis…
> Ça n'est plus du tango, c'est danse de Saint Guy !
> Le peuple abasourdi par ces folles pratiques
> Ne voit pour l'avenir que funestes musiques !
> Il, à son tour, ployant sous les impôts,
> Résiste à tout diktat, discute à tout propos,
> Tire à hue et à dia et renverse la table !
>
 

> > > > 
Yvonne :
> 
Un peuple ingouverné devient ingouvernable !
>   
>
 Le Général
 :
> 
Je confirme et j'illustre, écoutez bien ceci,
> C'est un tableau d'en bas que je vous fais ici :
> A-t-on pris décision dans les formes légales
> Que l'on voit illico se former des cabales !
> L'un met un bonnet rouge et l'autre un bonnet vert
> En prétendant agir au nom de l'Univers !
> Quelques illuminés ou quelques fous furieux
> Hurlent en vomissant des slogans injurieux,
> Pillent les magasins, éructent, gesticulent,
> Cassent trois abribus !... Et le pouvoir recule !!!
>
 
 
> Yvonne :
> 
Mais que fait la Police et que font les Gendarmes ?
>   
>
 Le Général
 :
> 
Le moins possible hélas ! Ils ont du vague à l'arme !
> Car si par aventure on coffre un malfaisant
> C'est la Garde des Sceaux qui porte les croissants !
> Les socialos naïfs rêvent dans les nuages,
> Se bercent d'illusions dans leurs lits d'enfants sages !
> Confrontés au réel, ancrés dans le déni,
> Ils sont tout étonnés quand ils tombent du nid !
> Les jeunes snobinards, que bobos on appelle,
> Vitupèrent la droite en faisant bien pis qu'elle !
> Les tribuns de la plèbe agitent leurs grelots :
> L'un veut saigner Neuilly pour nourrir le prolo,
> L'autre clame à grands cris qu'il faudrait tout secouer
> En virant les négros, les bicots, les niaquoués !
> Et les deux réunis proposent des programmes
> Qui traduisent à plat leur encéphalogramme.
>
 
 
> Yvonne :
> 
Mais où sont les anciens ? Gaullistes et Cocos !
> Qui, eux, savaient pousser de grands cocoricos !
>
 
 
> Le Général :
> 
Leur QG moscovite ayant pété les câbles,
> Les Cocos d'autrefois sont quasi introuvables !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Bonne nouvelle, au gué ! Tout espoir n'est pas mort !
> Souvenez-vous du temps où ils étaient si forts !
> Plus de Rouges enfin, en travers de la route !
> Mais la race est teigneuse... il en reste, sans doute ?
>   
>
 Le Général
 :
> 
Oui, vous avez raison, ce sont de grands pervers...
> Les derniers survivants se font repeindre en vert !
> Quant à nos vieux amis gaullistes de baptême,
> On fleurit leur logis, avec des chrysanthèmes...
> C'est leurs petits-neveux qui piaillent à présent,
> Et se bouffent le nez pour occuper leur temps !
> L'un d'eux, le plus remuant, habile en artifices
> Se débat aujourd'hui dans les Cours de Justice.
> Je crains pour mon malheur, avoir œuvré en vain,
> Mon costume est trop grand pour habiller ces nains !
>
 
 
> Yvonne :
> 
Oubliez tout ceci, laissons la politique
> Qui vous fait enrager et tourner en bourrique.
> Parlons d'autres sujets plus gais et plus légers,
> Des lieux que j'ai connus... Paris a-t-il changé ?
>
 
 
> Le Général : (redevenant plus calme)
> 
Heureusement, pas trop. On reconnaît la ville,
> J'ai pu me promener jusqu'à St Louis en l'île.
> Pompidou, un peu snob, pour marquer son séjour,
> Fit une usine à gaz au quartier de Beaubourg.
> Giscard n'a rien cassé c'est déjà quelque chose !
> Mitterrand l'a suivi tenant au poing sa rose !
> Mais lui, plus mégalo, se croyant pharaon
> S'est plu à imiter le roi Toutankhamon.
> Il sema pyramide aux parterres du Louvre,
> C'est l'Égypte à présent qu'en ces lieux on découvre !
> Chirac, plus primitif, a voulu, quai Branly,
> Honorer les Dogons, les Peuls, les Chamboulis
> À leur art, dit premier, il a su rendre hommage,
> Le monument s'efface au milieu des feuillages...
> Je n'ai pas retrouvé les halles de Baltard
> À leur place un chantier avait pris du retard.
> Et quant à l'Élysée où vous fûtes naguère,
> Ce n'est plus un palais c'est une garçonnière !
> J'ai même cru comprendre, en lisant leurs canards,
> Que peu s'en est fallu qu'il fût un lupanar !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Un lupanar ! Grands Dieux, comment est-ce possible ?
> Vous me faites plonger dans un monde indicible,
> Je ne puis y songer sans trembler de dégoût,
> Notre chambre à coucher annexe au «one twotwo !»
>
 
 
> Le Général : (qui s'échauffera progressivement)
> 
Oui, les mœurs d'aujourd'hui connaissent quelque audace,
> La contrainte est bannie et la honte fugace !
> Ce qu'on cachait jadis, on l'étale à présent,
> L'inverti manifeste, et la lesbienne autant !
> On divorce partout : mariage... anachronique !
> Sauf pour certains homos qui, eux, le revendiquent !
> La déviance est très mode et ne fait plus horreur,
> On l'exhibe à tout vent, mieux que Légion d'Honneur :
> Le travelo s'affiche, et le camé ne cesse
> De réclamer sa dose au frais de la princesse !
> Le moindre hurluberlu fait son intéressant,
> Quitte à montrer son cul au regard des passants !...
> À quand le zoophile, à quand le coprophage ?
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Du calme, mon ami, modérez cet orage !
> 
 
> Le Général :
> 
Mais, mon cœur, laissez-moi m'expliquer plus avant,
> 
Et vous aurez la clé de cet emportement.
> Si vous aviez pu voir, même de votre rive,
> Ce qu'il m'est advenu juste avant que j'arrive,
> Vous auriez, c'est bien sûr, eut le souffle coupé !
> Je reprends mon discours, où je l'avais laissé :
> Ayant à satiété subi les psychodrames
> Des gauchos, des fachos et de tous ceux qui brament,
> Avant de repartir, j'ai voulu, bon époux,
> Me rendre chez Chaumet vous choisir un bijou
> Sur la place Vendôme. Au pied de la colonne,
> Que vis-je alors, Madame ? En cent, je vous le donne !
> Le sommet, m'a-t-on dit, de l'art contemporain :
> Un enculoir géant en guise de sapin !
> Il m'a fallu trouver le salut dans la fuite
> Pour ne pas m'exposer au viol d'un sodomite !
> Afin qu'il me remonte aussitôt chez les miens,
> J'ai convoqué presto mon bon ange gardien !
> Et c'est ainsi tremblant, et d'horreur et de rage,
> Que vous me revoyez en ces nobles parages.
>
 
 
> Yvonne :
> 
Calmez-vous ! Les Français autrefois ont fait pis !
> Et même en votre temps, vous fûtes déconfit
> Par leur acrimonie et par leur inconstance,
> N'ont-Ils pas, bien des fois, frôlé la décadence ?
> Je me souviens d'un jour où, par eux excédé,
> Vous les aviez traités, je crois, de bovidés ?
>
 
 
> Le Général :
> 
C'est possible, en effet, dans un accès de doute
> Où leur grande inertie entravait trop ma route !
> Mais, Madame, aujourd'hui, ils ont fait bien plus fort !
> Les Français sont des veaux, gouvernés par des porcs !
>   
>
 Yvonne
 :
> 
Mais vous n'y pouvez rien ! Laissez à Dieu le père
> Le soin de réprimer tous ces coléoptères !
> C'est ainsi et c'est tout ! Le Français, français né,
> Sera toujours paillard et indiscipliné,
> Toujours libidineux, frondeur si nécessaire,
> Arrogant, belliqueux et même téméraire,
> Et cela en dépit de centaines de lois,
> Car s'il n'est plus gaulliste, il demeure gaulois !
>   
>
 Le Général
 : (se levant, plus détendu)
> 
Oui, vous avez raison, j'ai tort, je m'obnubile
> Et ne fais rien de mieux que m'échauffer la bile,
> Laissons aux successeurs ce monde convulsif...
> Et allons chez Malraux, prendre l'apéritif !
>
 
 
> Ils sortent...
> 



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Bonne après-midi et à plus tard.
Jacques.

_________________
À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).




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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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