20 janvier 1942 : Mise au point de la «Solution finale».
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20 janvier 1942 : Mise au point de la «Solution finale».
20 janvier 1942 : Mise au point de la «Solution finale».
Le 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires nazis et d'officiers SS se réunissent dans une villa d'un faubourg huppé de la capitale allemande, au bord du lac de Wannsee (Grossen Wannsee, 56-58). Ils mettent au point la déportation des Juifs de l'ouest de l'Europe vers les camps d'extermination situés en Pologne.
L'extermination des juifs européens a été entamée de diverses façons depuis plusieurs mois déjà en Europe de l'Est, par la réduction à la famine des juifs cloîtrés dans les ghettos et par les fusillades en masse dans les territoires polonais et soviétiques enlevés à l'Armée rouge.
Comme les Allemands jugent ces méthodes impraticables à grande échelle dans les pays ouest-européens occupés par leurs troupes, ils vont mettre en place de nouvelles méthodes plus discrètes. Au génocide par la faim et au génocide par balles va s'ajouter le génocide par le gaz.
La conférence de Wannsee.
La «conférence de Wannsee» est une réunion d'une heure et demie au cours de laquelle Reinhard Heydrich, le chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -, expose les modalités de la «solution finale de la question juive» (en allemand : Endlösung der Judenfrage).
Cette expression énigmatique recouvre rien moins que le projet de déporter et d'exterminer tous les Européens israélites ou considérés comme tels par les nazis.
Le souvenir de la réunion s'est conservé car l'un des participants, le sinistre Adolf Eichmann, en a dressé le procès-verbal écrit.
Le procès-verbal de l'innommable.
Le procès-verbal de la réunion par Adolf Eichmann répertorie le nombre de Juifs à déporter, pays par pays (aussi bien les 200 Juifs d'Albanie que les 5 millions de Juifs d'URSS !), arrivant à un total de 11 millions.
Il évoque par ailleurs, et c'est le plus grave, le traitement promis à ces communautés, en détaillant les modalités logistiques mais en se gardant toutefois de parler de la mort, selon la traduction qu'en donne l'historien Édouard Husson.
Ainsi peut-on lire : «Au cours de la solution finale, les Juifs de l'Est devront être mobilisés pour le travail avec l'encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une diminution naturelle substantielle de leur nombre.
Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il s'agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d'une sélection naturelle, et qui seraient susceptibles d'être le germe d'une nouvelle souche juive, pour peu qu'on les laisse en liberté (voir l'expérience de l'histoire).
(...) Les Juifs évacués passeront d'abord, convoi par convoi, par des ghettos de transit, et de là seront transportés plus loin à l'Est...» (*).
Hitler et ses hommes de confiance avaient pour règle de ne jamais ordonner quoi que ce soit par écrit, d'où le caractère rarissime de documents comme celui-ci, concernant la dictature hitlérienne (*).
André Larané.
Une semaine d'Histoire du 16 Janvier 2012 au 22 Janvier 2012 avec Herodote.net
Le 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires nazis et d'officiers SS se réunissent dans une villa d'un faubourg huppé de la capitale allemande, au bord du lac de Wannsee (Grossen Wannsee, 56-58). Ils mettent au point la déportation des Juifs de l'ouest de l'Europe vers les camps d'extermination situés en Pologne.
L'extermination des juifs européens a été entamée de diverses façons depuis plusieurs mois déjà en Europe de l'Est, par la réduction à la famine des juifs cloîtrés dans les ghettos et par les fusillades en masse dans les territoires polonais et soviétiques enlevés à l'Armée rouge.
Comme les Allemands jugent ces méthodes impraticables à grande échelle dans les pays ouest-européens occupés par leurs troupes, ils vont mettre en place de nouvelles méthodes plus discrètes. Au génocide par la faim et au génocide par balles va s'ajouter le génocide par le gaz.
La conférence de Wannsee.
La «conférence de Wannsee» est une réunion d'une heure et demie au cours de laquelle Reinhard Heydrich, le chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -, expose les modalités de la «solution finale de la question juive» (en allemand : Endlösung der Judenfrage).
Cette expression énigmatique recouvre rien moins que le projet de déporter et d'exterminer tous les Européens israélites ou considérés comme tels par les nazis.
Le souvenir de la réunion s'est conservé car l'un des participants, le sinistre Adolf Eichmann, en a dressé le procès-verbal écrit.
Le procès-verbal de l'innommable.
Le procès-verbal de la réunion par Adolf Eichmann répertorie le nombre de Juifs à déporter, pays par pays (aussi bien les 200 Juifs d'Albanie que les 5 millions de Juifs d'URSS !), arrivant à un total de 11 millions.
Il évoque par ailleurs, et c'est le plus grave, le traitement promis à ces communautés, en détaillant les modalités logistiques mais en se gardant toutefois de parler de la mort, selon la traduction qu'en donne l'historien Édouard Husson.
Ainsi peut-on lire : «Au cours de la solution finale, les Juifs de l'Est devront être mobilisés pour le travail avec l'encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une diminution naturelle substantielle de leur nombre.
Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il s'agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d'une sélection naturelle, et qui seraient susceptibles d'être le germe d'une nouvelle souche juive, pour peu qu'on les laisse en liberté (voir l'expérience de l'histoire).
(...) Les Juifs évacués passeront d'abord, convoi par convoi, par des ghettos de transit, et de là seront transportés plus loin à l'Est...» (*).
Hitler et ses hommes de confiance avaient pour règle de ne jamais ordonner quoi que ce soit par écrit, d'où le caractère rarissime de documents comme celui-ci, concernant la dictature hitlérienne (*).
André Larané.
Une semaine d'Histoire du 16 Janvier 2012 au 22 Janvier 2012 avec Herodote.net
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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Age : 76
Localisation : 93 + 83 + 22
Humeur : Généralement bonne.
20 janvier 1942 : Mise au point de la «Solution finale».
20 janvier 1942 : Mise au point de la «Solution finale».
Le 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires nazis et d'officiers SS se réunissent dans une villa d'un faubourg huppé de la capitale allemande.
Ils mettent au point la déportation des Juifs de l'ouest de l'Europe vers les camps d'extermination situés en Pologne.
La villa, au bord du lac de Wannsee (Grossen Wannsee, 56-58), entre Berlin et Potsdam, abrite aujourd'hui un mémorial et un centre de recherche sur le génocide.
Villa de Wannsee devenue un musée.
La Shoah avant la Shoah
Les massacres de Juifs par les hitlériens ont débuté de façon informelle avec l'invasion de la Pologne en septembre 1939.
Ils ont pris de l'ampleur à l'été 1941 avec l'invasion de la Russie occidentale, riche en communautés juives.
Ces massacres se sont traduits par la réduction à la famine des juifs cloîtrés dans les ghettos et par les fusillades en masse dans les territoires polonais et soviétiques enlevés à l'Armée rouge.
À mesure que se précise le projet d'extermination de l'ensemble des Juifs européens, dans les derniers mois de 1941, les Allemands jugent ces méthodes impraticables à grande échelle dans les pays d'Europe de l'Ouest occupés par leurs troupes.
Ils ont besoin de la contribution économique de ces pays, en particulier de la France, à leur effort de guerre.
Ils ne peuvent se permettre de les violenter comme les pays slaves.
D'autre part, Heinrich Himmler, le chef de la garde rapprochée du Führer, la SS (Schutzstaffel), éprouve les limites de ces tueries.
Elles altèrent le psychisme de ses troupes et de leurs acolytes locaux (Polonais, Lituaniens...).
Lui-même manque de s'évanouir en assistant le 15 août 1941 à Minsk à l'exécution par balles d'une centaine de Juifs par un détachement de l'Einsatzgruppe B.
À chaque salve, son regard fuit et il montre d'évidents signes de nervosité.
Le général SS Erich von dem Bach-Zelewski lui fait remarquer qu'il n'y a là que cent Juifs et ajoute : « Mais regardez les yeux de nos hommes... Ils sont traumatisés pour le reste de leur vie ».
Himmler et Heydrich.
Avec son adjoint Reinhard Heydrich, il prépare donc la mise en place de méthodes plus discrètes.
Au génocide par la faim et au génocide par balles va s'ajouter le génocide par le gaz selon une technique utilisée en 1939 et 1940 en Allemagne même pour l'élimination des handicapés.
En Union soviétique, les commandos de la mort suivent de la sorte la progression de la Wehrmacht avec des camions de gazage.
En Pologne, ce sont plutôt les victimes qui sont amenées sur les lieux d'extermination.
Dans cette perspective, un camp de détention du nom d'Auschwitz-Birkenau, près de Cracovie, expérimente dès l'été 1941 sur des détenus soviétiques et des malades le Zyklon B, un gaz prévu à l'origine pour désinfecter le camp.
Après une avance fulgurante et la prise de Kiev le 18 septembre 1941, la Wehrmacht connaît de premières difficultés en URSS.
L'entrée des États-Unis dans la guerre apparaît d'autre part inéluctable. Hitler, le 25 octobre 1941, au cours d'un dîner avec Himmler et Heydrich, exprime sa rage contre les Juifs jugés responsables de ces difficultés ainsi que l'écrit l'historien Édouard Husson (*).
Dès lors prend forme le projet d'extermination systématique des Juifs, que l'on appelle aujourd'hui Shoah.
Le 5 novembre 1941, le Führer déclare à Himmler : «Nous pouvons vivre sans les Juifs. Eux ne sauraient vivre sans nous. Quand les Européens s'apercevront de cela, ils prendront conscience du même coup de la solidarité qui les lie. Le juif empêche cette solidarité. Il ne vit que du fait que cette solidarité n'existe pas» (*).
La conférence de Wannsee
Jusque-là, les exactions et crimes contre les Juifs ont été perpétrés par les ministères, l'armée, la SS et les administrations territoriales «dans le sens de la volonté du Führer» mais sans concertation.
Pour Himmler et Heydrich, il importe de clarifier les responsabilités dans ce qui se prépare.
Le 29 novembre 1941, Heydrich envoie une invitation pour une réunion de planification sur la «Solution finale de la question juive» aux directeurs généraux de plusieurs grands ministères (Intérieur, Plan, Propagande, Justice, Territoire de l'Est).
Doivent également y participer des membres de la SS : le chef de la Gestapo Heinrich Müller et Adolf Eichmann, adjoint de Heydrich responsable de la question juive.
Prévue le 9 décembre, elle est reportée à cause de l'attaque de Pearl Harbor l'avant-veille et de l'entrée en guerre du Japon et de l'Allemagne contre les États-Unis.
Hitler y voit la justification de sa «prophétie» du 30 janvier 1939 selon laquelle «la race juive en Europe serait anéantie si la juiverie financière internationale, hors d'Europe et en Europe, devait réussir à précipiter encore une fois les peuples dans une guerre mondiale».
La «conférence de Wannsee» se tient en définitive le 20 janvier.
C'est une réunion d'une heure et demie au cours de laquelle Reinhard Heydrich, le chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -, expose les modalités de la «Solution finale de la question juive» (en allemand : Endlösung der Judenfrage).
Il fait valoir que son projet initial d'émigration forcée des Juifs d'Europe ou de déportation à Madagascar a été rendu impossible à cause de la guerre.
Il s'agit donc désormais d'«évacuer vers l'est» tous les Européens israélites ou considérés comme tels par les nazis.
Heydrich sait que plusieurs des fonctionnaires présents sont rétifs à l'idée d'extermination mais il a besoin de leur concours pour les aspects logistiques de l'opération, aussi évite-t-il d'employer dans sa présentation les termes d'extermination ou de mise à mort.
Mais il y vient à la fin de la réunion, une fois que les participants ont agréé le principe de l'évacuation, sous l'autorité exclusive de la SS.
Le procès-verbal de l'innommable
Le souvenir de la réunion s'est conservé car Adolf Eichmann en a dressé le procès-verbal écrit.
Il répertorie le nombre de Juifs à déporter, pays par pays (aussi bien les 200 Juifs d'Albanie que les 5 millions de Juifs d'URSS !), arrivant à un total de onze millions de personnes !
Il évoque par ailleurs, et c'est le plus grave, le traitement promis à ces communautés, en détaillant les modalités logistiques mais en se gardant toutefois de parler de la mort, selon la traduction qu'en donne l'historien Édouard Husson.
Ainsi peut-on lire : «Au cours de la solution finale, les Juifs de l'Est devront être mobilisés pour le travail avec l'encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une diminution naturelle substantielle de leur nombre.
Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il s'agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d'une sélection naturelle, et qui seraient susceptibles d'être le germe d'une nouvelle souche juive, pour peu qu'on les laisse en liberté (voir l'expérience de l'histoire).
(...) Les Juifs évacués passeront d'abord, convoi par convoi, par des ghettos de transit, et de là seront transportés plus loin à l'Est...» (*).
Hitler et ses hommes de confiance avaient pour règle de ne jamais ordonner quoi que ce soit par écrit, d'où le caractère rarissime de documents comme celui-ci, concernant la dictature hitlérienne (*).
Après la réunion de Wannsee, le processus industriel d'extermination va de fait s'intensifier.
Il avait débuté le 8 décembre 1941 au camp de Chelmno, dans le Warthegau (la Pologne occidentale que les hitlériens projetaient de germaniser) avec l'extermination par le gaz de plusieurs centaines de Juifs par le commando de Herbert Lange.
Le 16 janvier commençait l'extermination des habitants du ghetto de Lodz.
Au même moment, la chambre à gaz d'Auschwitz-Birkenau était dédiée à l'extermination des Juifs et non plus des prisonniers soviétiques.
André Larané
Source : Une semaine d'Histoire du 18 Janvier 2016 au 24 Janvier 2016 avec Herodote.net[/color]
Le 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires nazis et d'officiers SS se réunissent dans une villa d'un faubourg huppé de la capitale allemande.
Ils mettent au point la déportation des Juifs de l'ouest de l'Europe vers les camps d'extermination situés en Pologne.
La villa, au bord du lac de Wannsee (Grossen Wannsee, 56-58), entre Berlin et Potsdam, abrite aujourd'hui un mémorial et un centre de recherche sur le génocide.
Villa de Wannsee devenue un musée.
La Shoah avant la Shoah
Les massacres de Juifs par les hitlériens ont débuté de façon informelle avec l'invasion de la Pologne en septembre 1939.
Ils ont pris de l'ampleur à l'été 1941 avec l'invasion de la Russie occidentale, riche en communautés juives.
Ces massacres se sont traduits par la réduction à la famine des juifs cloîtrés dans les ghettos et par les fusillades en masse dans les territoires polonais et soviétiques enlevés à l'Armée rouge.
À mesure que se précise le projet d'extermination de l'ensemble des Juifs européens, dans les derniers mois de 1941, les Allemands jugent ces méthodes impraticables à grande échelle dans les pays d'Europe de l'Ouest occupés par leurs troupes.
Ils ont besoin de la contribution économique de ces pays, en particulier de la France, à leur effort de guerre.
Ils ne peuvent se permettre de les violenter comme les pays slaves.
D'autre part, Heinrich Himmler, le chef de la garde rapprochée du Führer, la SS (Schutzstaffel), éprouve les limites de ces tueries.
Elles altèrent le psychisme de ses troupes et de leurs acolytes locaux (Polonais, Lituaniens...).
Lui-même manque de s'évanouir en assistant le 15 août 1941 à Minsk à l'exécution par balles d'une centaine de Juifs par un détachement de l'Einsatzgruppe B.
À chaque salve, son regard fuit et il montre d'évidents signes de nervosité.
Le général SS Erich von dem Bach-Zelewski lui fait remarquer qu'il n'y a là que cent Juifs et ajoute : « Mais regardez les yeux de nos hommes... Ils sont traumatisés pour le reste de leur vie ».
Himmler et Heydrich.
Avec son adjoint Reinhard Heydrich, il prépare donc la mise en place de méthodes plus discrètes.
Au génocide par la faim et au génocide par balles va s'ajouter le génocide par le gaz selon une technique utilisée en 1939 et 1940 en Allemagne même pour l'élimination des handicapés.
En Union soviétique, les commandos de la mort suivent de la sorte la progression de la Wehrmacht avec des camions de gazage.
En Pologne, ce sont plutôt les victimes qui sont amenées sur les lieux d'extermination.
Dans cette perspective, un camp de détention du nom d'Auschwitz-Birkenau, près de Cracovie, expérimente dès l'été 1941 sur des détenus soviétiques et des malades le Zyklon B, un gaz prévu à l'origine pour désinfecter le camp.
Après une avance fulgurante et la prise de Kiev le 18 septembre 1941, la Wehrmacht connaît de premières difficultés en URSS.
L'entrée des États-Unis dans la guerre apparaît d'autre part inéluctable. Hitler, le 25 octobre 1941, au cours d'un dîner avec Himmler et Heydrich, exprime sa rage contre les Juifs jugés responsables de ces difficultés ainsi que l'écrit l'historien Édouard Husson (*).
Dès lors prend forme le projet d'extermination systématique des Juifs, que l'on appelle aujourd'hui Shoah.
Le 5 novembre 1941, le Führer déclare à Himmler : «Nous pouvons vivre sans les Juifs. Eux ne sauraient vivre sans nous. Quand les Européens s'apercevront de cela, ils prendront conscience du même coup de la solidarité qui les lie. Le juif empêche cette solidarité. Il ne vit que du fait que cette solidarité n'existe pas» (*).
La conférence de Wannsee
Jusque-là, les exactions et crimes contre les Juifs ont été perpétrés par les ministères, l'armée, la SS et les administrations territoriales «dans le sens de la volonté du Führer» mais sans concertation.
Pour Himmler et Heydrich, il importe de clarifier les responsabilités dans ce qui se prépare.
Le 29 novembre 1941, Heydrich envoie une invitation pour une réunion de planification sur la «Solution finale de la question juive» aux directeurs généraux de plusieurs grands ministères (Intérieur, Plan, Propagande, Justice, Territoire de l'Est).
Doivent également y participer des membres de la SS : le chef de la Gestapo Heinrich Müller et Adolf Eichmann, adjoint de Heydrich responsable de la question juive.
Prévue le 9 décembre, elle est reportée à cause de l'attaque de Pearl Harbor l'avant-veille et de l'entrée en guerre du Japon et de l'Allemagne contre les États-Unis.
Hitler y voit la justification de sa «prophétie» du 30 janvier 1939 selon laquelle «la race juive en Europe serait anéantie si la juiverie financière internationale, hors d'Europe et en Europe, devait réussir à précipiter encore une fois les peuples dans une guerre mondiale».
La «conférence de Wannsee» se tient en définitive le 20 janvier.
C'est une réunion d'une heure et demie au cours de laquelle Reinhard Heydrich, le chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -, expose les modalités de la «Solution finale de la question juive» (en allemand : Endlösung der Judenfrage).
Il fait valoir que son projet initial d'émigration forcée des Juifs d'Europe ou de déportation à Madagascar a été rendu impossible à cause de la guerre.
Il s'agit donc désormais d'«évacuer vers l'est» tous les Européens israélites ou considérés comme tels par les nazis.
Heydrich sait que plusieurs des fonctionnaires présents sont rétifs à l'idée d'extermination mais il a besoin de leur concours pour les aspects logistiques de l'opération, aussi évite-t-il d'employer dans sa présentation les termes d'extermination ou de mise à mort.
Mais il y vient à la fin de la réunion, une fois que les participants ont agréé le principe de l'évacuation, sous l'autorité exclusive de la SS.
Le procès-verbal de l'innommable
Le souvenir de la réunion s'est conservé car Adolf Eichmann en a dressé le procès-verbal écrit.
Il répertorie le nombre de Juifs à déporter, pays par pays (aussi bien les 200 Juifs d'Albanie que les 5 millions de Juifs d'URSS !), arrivant à un total de onze millions de personnes !
Il évoque par ailleurs, et c'est le plus grave, le traitement promis à ces communautés, en détaillant les modalités logistiques mais en se gardant toutefois de parler de la mort, selon la traduction qu'en donne l'historien Édouard Husson.
Ainsi peut-on lire : «Au cours de la solution finale, les Juifs de l'Est devront être mobilisés pour le travail avec l'encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une diminution naturelle substantielle de leur nombre.
Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il s'agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d'une sélection naturelle, et qui seraient susceptibles d'être le germe d'une nouvelle souche juive, pour peu qu'on les laisse en liberté (voir l'expérience de l'histoire).
(...) Les Juifs évacués passeront d'abord, convoi par convoi, par des ghettos de transit, et de là seront transportés plus loin à l'Est...» (*).
Hitler et ses hommes de confiance avaient pour règle de ne jamais ordonner quoi que ce soit par écrit, d'où le caractère rarissime de documents comme celui-ci, concernant la dictature hitlérienne (*).
Après la réunion de Wannsee, le processus industriel d'extermination va de fait s'intensifier.
Il avait débuté le 8 décembre 1941 au camp de Chelmno, dans le Warthegau (la Pologne occidentale que les hitlériens projetaient de germaniser) avec l'extermination par le gaz de plusieurs centaines de Juifs par le commando de Herbert Lange.
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Au même moment, la chambre à gaz d'Auschwitz-Birkenau était dédiée à l'extermination des Juifs et non plus des prisonniers soviétiques.
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Source : Une semaine d'Histoire du 18 Janvier 2016 au 24 Janvier 2016 avec Herodote.net[/color]
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