11 mars 1917 : Les Britanniques entrent à Bagdad.
GermanKits :: L'Histoire jour après jour, Grandes batailles de blindés, Faits d'armes, Guerre après 1945. :: L'Histoire jour après jour, du Kaiser (1914) au Führer (1945). :: Ça c'est passé un jour de Mars (de 1914 à 1945).
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11 mars 1917 : Les Britanniques entrent à Bagdad.
11 mars 1917 : Les Britanniques entrent à Bagdad.
Le 11 mars 1917, pendant la Grande Guerre, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs qui dominaient le pays depuis huit siècles.
Gabriel Vital-Durand.
Sympathies turco-allemandes
L'Irak, riche d'un héritage plurimillénaire, avait été ruiné par l'irruption des Mongols au XIIIe siècle. Villes anéanties, réseau d'irrigation ensablé.... l'ancien «Croissant fertile» de la Mésopotamie n'était plus que l'ombre de lui-même.
En 1533, le sultan ottoman Soliman II le Magnifique annexe le pays à son empire.
À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne de Guillaume II s'impose comme protectrice de la Sublime Porte (l'empire turc). C'est ainsi que le chemin de fer Berlin-Istamboul est prolongé jusqu'en Mésopotamie, via Damas, et l'on envisage qu'il atteigne Bagdad. Le général allemand von Sanders prend une place éminente au sein de l'État ottoman et introduit des réformes radicales qui régénèrent la vieille armée turque. Quand, le 2 novembre 1914, l'empire russe déclare la guerre à son vieil ennemi, l'empire ottoman, celui-ci se rallie fort normalement aux puissances centrales, l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne.
Dans l'esprit des Alliés (Angleterre, France, Russie) s'installe l'image d'un empire turc en décomposition qu'il suffirait de cueillir et l'expression de «ventre mou»fait son apparition.
Promenade militaire
Le 5 novembre, l'Angleterre déclare la guerre à l'empire ottoman. Un corps expéditionnaire qui a été rassemblé à Bombay, aux Indes, sous le commandement du général Delamain, débarque dès le lendemain à l'embouchure du Chott-al-Arab, un bras de fleuve formé par l'union du Tigre et de l'Euphrate, au fond du Golfe Persique. Les Britanniques ne veulent que protéger les raffineries d'Abadan, en Perse. Ils les occupent sans difficulté puis pénètrent dans les possessions ottomanes.
Comme on est à l'approche de l'hiver, la température est supportable. Toutefois, le terrain marécageux se révèle extrêmement instable et ralentit les mouvements du train et de l'artillerie.
La flotte d'invasion force le passage par le fleuve et, le 22 novembre 1914, le général Barrett entre à Bassorah (ou Basra), à 30 kilomètres à l'intérieur des terres, à la tête de la 6e division d'infanterie indienne sans rencontrer de résistance. À l'annonce de ce succès, on sable le champagne à Whitehall, siège de l'Amirauté britannique, où officie Winston Churchill.
La conquête de la Mésopotamie (on ne dit pas encore Irak) se présente sous les meilleurs auspices.
Enhardies par leur premier succès, une partie des troupes anglo-indiennes franchissent le Tigre et encerclent les positions turques à Qourna, au confluent du Tigre et de l'Euphrate, à environ 200 kilomètres du Golfe Persique. Les Turcs se reprennent et acheminent des renforts. Ils lancent une contre-offensive le 11 avril 1915 en bombardant le poste de Qouna. Le 14 avril, une sortie désespérée de la 6e division indienne commandée par le général Townshend réussit contre toute attente à culbuter les assaillants. On parle du «miracle de Shaiba».
Sir John Nixon, nouveau général en chef, projette de remonter le cours du Tigre pour s'emparer de Amara, à 150 kilomètres plus au nord avec deux divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie, soit 11.000 hommes.
La région est inondée et la progression très difficile. Qu'à cela ne tienne, on met la main sur des barques qui emportent quelques troupes et un peu d'artillerie. Le général Townshend se met à la tête de la flottille improvisée et poursuit les Turcs jusqu'à Amara qu'il atteint en deux jours (on évoque dans les salons la «régate de Townshend» !). Jouant de la surprise, Townshend offre une reddition honorable à la garnison turque démoralisée qui se rend le 4 juin. C'est un triomphe !
Entre-temps, le reste des troupes remonte le cours de l'Euphrate. La chaleur est intenable (45 à 50°C), les marécages sont infestés de moustiques porteurs du paludisme. La dysenterie et les insolations font des ravages. Les lignes de ravitaillement s'allongent dangereusement et seules des canonnières légères arrivent à se frayer un chemin sous le feu turc. Malgré ces difficultés, l'élan des troupes anglo-indiennes est irrésistible et Nasiriyah tombe le 24 juillet.
L'étape suivante est Kout-el-Amara (ou Kût), en amont de Amara sur le Tigre, à 200 kilomètres plus au nord et 600 kilomètres de Bassorah. Une fois encore, Townshend fait merveille. Les lignes turques sont prises d'assaut de deux côtés à la fois et Kout-el-Amara tombe le 27 septembre 1915. Les Turcs y laissent 5.300 hommes et leur artillerie. Le général Nixon fait maintenant figure de conquérant. La pression monte pour s'emparer de Bagdad, désormais à portée de main.
C'est que la même année, en février 1915, un corps expéditionnaire anglo-français a débarqué sur la presqu'île de Gallipoli à l'entrée du détroit des Dardanelles, en vue de s'emparer d'Istamboul, mais il s'est heurté à la résistance farouche des Turcs commandés par un jeune inconnu, Moustafa Kémal. Désireux de laver cette humiliation, Londres encourage le général Nixon à poursuivre sa route vers Bagdad, bien que la prestigieuse cité soit dépourvue d'intérêt stratégique.
Désastre à Kout-al-Amara
30.000 Turcs se sont solidement retranchés dans les ruines de Ctésiphon, une antique cité perse sur la rive gauche du Tigre. L'assaut leur est donné les 22 et 23 novembre 1915 par les 14.000 hommes de la 6e division de Townshend mais ils se heurtent à une défense déterminée. L'artillerie et les munitions manquent. Les Anglo-Indiens ne réussissent pas à percer. Ils laissent 4.500 des leurs sur le champ de bataille.
La mort dans l'âme, le général Townshend ordonne un repli. Le pacha Khalil engage aussitôt la poursuite de la colonne britannique dangereusement aventurée le long du Tigre. Les pillards arabes s'en mêlent et les conditions de la retraite deviennent abominables.
Le 3 décembre 1915 enfin, quelques milliers de survivants hagards se réfugient à l'abri des murailles de Kout-el-Amara où Townshend et ses 12.000 hommes ont l'ordre de tenir coûte que coûte. Ils sont confiants dans l'arrivée d'une armée de secours mais celle-ci est défaite à Sheik Saad le 7 janvier 1916, puis à Wadi une semaine plus tard et finalement à Hanna, au bord du Tigre, le 21 janvier.
L'état-major britannique doit se résigner le 26 avril suivant à inviter le général Townshend à offrir pour prix de sa reddition honorable la somme considérable de 1.000.000 de livres sterling ! Khalil Pacha serait prêt à accepter, mais le «Jeune Turc» Enver Pacha, qui a pris le pouvoir à Istamboul, se refuse à tout arrangement.
Le 29 avril, après cinq mois de siège, la garnison de Souk-el-Amara capitule sans conditions. La perte de 500 officiers et 13.000 hommes, cipayes indiens pour la plupart, constitue un désastre retentissant pour les Britanniques (en Europe, au même moment, la bataille de Verdun bat son plein) !
La garnison est déportée au cours de l'été et plus de la moitié des prisonniers vont périr dans les mois suivants dans des conditions très pénibles.
Revanche tardive
Abasourdi par cet échec, Londres se donne plusieurs mois pour relancer l'offensive à partir de Bassorah. Le général Maude est nommé à la tête du corps expéditionnaire. Conscient de la faiblesse de ses positions, il met fin aux coups de main aventureux. C'est seulement le 13 décembre 1916 qu'il repart au combat avec pas moins de 50.000 hommes, combinant son avance avec celle des Russes au sud du Caucase.
Après une lente progression, l'armée repousse 12.000 Turcs le 24 février 1917 et se rapproche enfin de Bagdad en suivant la rive orientale du Tigre. Le 5 mars, aux portes de la ville, elle bat une deuxième armée turque. Une partie des troupes traversent le Tigre pour attaquer la ville par l'ouest. Les Turcs ne se soucient pas de les affronter et évacuent la ville. C'est ainsi que le 11 mars 1917, après plus de deux ans d'efforts, les Britanniques ont la satisfaction de défiler dans l'ancienne capitale de l'empire arabe.
Les troupes turques n'en conservent pas moins leur cohésion et c'est seulement après l'armistice signé le 1er novembre 1918 entre les Britanniques et les Ottomans que les Britanniques pourront occuper Mossoul, au nord de la Mésopotamie, une cité construite sur les ruines de l'ancienne Ninive, capitale du roi assyrien Sennachérib (VIIe siècle avant JC).
L'Irak sous tutelle
La Grande Guerre de 1914-1918 s'achève sur la dissolution de l'empire ottoman. L'Irak est détaché de la tutelle d'Istamboul... pour tomber sous celle de Londres.
Conformément à l'accord secret du 16 novembre 1916 entre le Britannique sir Mark Sykes et le Français Georges Picot (accord dit Sykes-Picot), la France s'attribue la tutelle de la Syrie et la Grande-Bretagne celle de l'Irak. C'est ainsi que, le 25 avril 1920, la Grande-Bretagne se voit confier un mandat de la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) pour administrer la Mésopotamie.
Le 10 août 1920, le traité de Sèvrespromet protection à la minorité chrétienne assyro-chaldéenne dans le cadre d'un Kurdistan autonome. Cette promesse ne sera suivie d'aucun effet car les diplomates reconnaissent pour finir que la constitution de pays sur le principe des nationalités est illusoire au Moyen-Orient.
Les Arabes, qui se sont soulevés contre les Turcs à l'appel du colonel Lawrence («Lawrence d'Arabie») en vue de créer un royaume arabe uni, sont indignés par la duplicité des Alliés. Les Britanniques leur accordent un lot de consolation en donnant en 1925 à l'émir Fayçal ibn Hussein, shérif de la Mecque, le titre de roi d'Irak.
Le mandat de la SDN prendra fin avec l'indépendance formelle de l'Irak en 1932. En attendant, il aura permis à Londres de mettre la main sur les champs pétrolifères du pays dont l'exploitation avait timidement débuté au début du XXe siècle.
Ils prennent une importance stratégique avec le jaillissement d'un phénoménal puits de pétrole près de Kirkouk le 15 octobre 1927.
Aussi les Allemands et les Britanniques se disputeront-ils l'Irak pendant la Seconde Guerre mondiale. Une armée britannique reviendra à Bagdad en 1941.
Une semaine d'Histoire du 5 Mars 2012 au 11 Mars 2012 avec Herodote.net
Le 11 mars 1917, pendant la Grande Guerre, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs qui dominaient le pays depuis huit siècles.
Gabriel Vital-Durand.
Sympathies turco-allemandes
L'Irak, riche d'un héritage plurimillénaire, avait été ruiné par l'irruption des Mongols au XIIIe siècle. Villes anéanties, réseau d'irrigation ensablé.... l'ancien «Croissant fertile» de la Mésopotamie n'était plus que l'ombre de lui-même.
En 1533, le sultan ottoman Soliman II le Magnifique annexe le pays à son empire.
À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne de Guillaume II s'impose comme protectrice de la Sublime Porte (l'empire turc). C'est ainsi que le chemin de fer Berlin-Istamboul est prolongé jusqu'en Mésopotamie, via Damas, et l'on envisage qu'il atteigne Bagdad. Le général allemand von Sanders prend une place éminente au sein de l'État ottoman et introduit des réformes radicales qui régénèrent la vieille armée turque. Quand, le 2 novembre 1914, l'empire russe déclare la guerre à son vieil ennemi, l'empire ottoman, celui-ci se rallie fort normalement aux puissances centrales, l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne.
Dans l'esprit des Alliés (Angleterre, France, Russie) s'installe l'image d'un empire turc en décomposition qu'il suffirait de cueillir et l'expression de «ventre mou»fait son apparition.
Promenade militaire
Le 5 novembre, l'Angleterre déclare la guerre à l'empire ottoman. Un corps expéditionnaire qui a été rassemblé à Bombay, aux Indes, sous le commandement du général Delamain, débarque dès le lendemain à l'embouchure du Chott-al-Arab, un bras de fleuve formé par l'union du Tigre et de l'Euphrate, au fond du Golfe Persique. Les Britanniques ne veulent que protéger les raffineries d'Abadan, en Perse. Ils les occupent sans difficulté puis pénètrent dans les possessions ottomanes.
Comme on est à l'approche de l'hiver, la température est supportable. Toutefois, le terrain marécageux se révèle extrêmement instable et ralentit les mouvements du train et de l'artillerie.
La flotte d'invasion force le passage par le fleuve et, le 22 novembre 1914, le général Barrett entre à Bassorah (ou Basra), à 30 kilomètres à l'intérieur des terres, à la tête de la 6e division d'infanterie indienne sans rencontrer de résistance. À l'annonce de ce succès, on sable le champagne à Whitehall, siège de l'Amirauté britannique, où officie Winston Churchill.
La conquête de la Mésopotamie (on ne dit pas encore Irak) se présente sous les meilleurs auspices.
Enhardies par leur premier succès, une partie des troupes anglo-indiennes franchissent le Tigre et encerclent les positions turques à Qourna, au confluent du Tigre et de l'Euphrate, à environ 200 kilomètres du Golfe Persique. Les Turcs se reprennent et acheminent des renforts. Ils lancent une contre-offensive le 11 avril 1915 en bombardant le poste de Qouna. Le 14 avril, une sortie désespérée de la 6e division indienne commandée par le général Townshend réussit contre toute attente à culbuter les assaillants. On parle du «miracle de Shaiba».
Sir John Nixon, nouveau général en chef, projette de remonter le cours du Tigre pour s'emparer de Amara, à 150 kilomètres plus au nord avec deux divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie, soit 11.000 hommes.
La région est inondée et la progression très difficile. Qu'à cela ne tienne, on met la main sur des barques qui emportent quelques troupes et un peu d'artillerie. Le général Townshend se met à la tête de la flottille improvisée et poursuit les Turcs jusqu'à Amara qu'il atteint en deux jours (on évoque dans les salons la «régate de Townshend» !). Jouant de la surprise, Townshend offre une reddition honorable à la garnison turque démoralisée qui se rend le 4 juin. C'est un triomphe !
Entre-temps, le reste des troupes remonte le cours de l'Euphrate. La chaleur est intenable (45 à 50°C), les marécages sont infestés de moustiques porteurs du paludisme. La dysenterie et les insolations font des ravages. Les lignes de ravitaillement s'allongent dangereusement et seules des canonnières légères arrivent à se frayer un chemin sous le feu turc. Malgré ces difficultés, l'élan des troupes anglo-indiennes est irrésistible et Nasiriyah tombe le 24 juillet.
L'étape suivante est Kout-el-Amara (ou Kût), en amont de Amara sur le Tigre, à 200 kilomètres plus au nord et 600 kilomètres de Bassorah. Une fois encore, Townshend fait merveille. Les lignes turques sont prises d'assaut de deux côtés à la fois et Kout-el-Amara tombe le 27 septembre 1915. Les Turcs y laissent 5.300 hommes et leur artillerie. Le général Nixon fait maintenant figure de conquérant. La pression monte pour s'emparer de Bagdad, désormais à portée de main.
C'est que la même année, en février 1915, un corps expéditionnaire anglo-français a débarqué sur la presqu'île de Gallipoli à l'entrée du détroit des Dardanelles, en vue de s'emparer d'Istamboul, mais il s'est heurté à la résistance farouche des Turcs commandés par un jeune inconnu, Moustafa Kémal. Désireux de laver cette humiliation, Londres encourage le général Nixon à poursuivre sa route vers Bagdad, bien que la prestigieuse cité soit dépourvue d'intérêt stratégique.
Désastre à Kout-al-Amara
30.000 Turcs se sont solidement retranchés dans les ruines de Ctésiphon, une antique cité perse sur la rive gauche du Tigre. L'assaut leur est donné les 22 et 23 novembre 1915 par les 14.000 hommes de la 6e division de Townshend mais ils se heurtent à une défense déterminée. L'artillerie et les munitions manquent. Les Anglo-Indiens ne réussissent pas à percer. Ils laissent 4.500 des leurs sur le champ de bataille.
La mort dans l'âme, le général Townshend ordonne un repli. Le pacha Khalil engage aussitôt la poursuite de la colonne britannique dangereusement aventurée le long du Tigre. Les pillards arabes s'en mêlent et les conditions de la retraite deviennent abominables.
Le 3 décembre 1915 enfin, quelques milliers de survivants hagards se réfugient à l'abri des murailles de Kout-el-Amara où Townshend et ses 12.000 hommes ont l'ordre de tenir coûte que coûte. Ils sont confiants dans l'arrivée d'une armée de secours mais celle-ci est défaite à Sheik Saad le 7 janvier 1916, puis à Wadi une semaine plus tard et finalement à Hanna, au bord du Tigre, le 21 janvier.
L'état-major britannique doit se résigner le 26 avril suivant à inviter le général Townshend à offrir pour prix de sa reddition honorable la somme considérable de 1.000.000 de livres sterling ! Khalil Pacha serait prêt à accepter, mais le «Jeune Turc» Enver Pacha, qui a pris le pouvoir à Istamboul, se refuse à tout arrangement.
Le 29 avril, après cinq mois de siège, la garnison de Souk-el-Amara capitule sans conditions. La perte de 500 officiers et 13.000 hommes, cipayes indiens pour la plupart, constitue un désastre retentissant pour les Britanniques (en Europe, au même moment, la bataille de Verdun bat son plein) !
La garnison est déportée au cours de l'été et plus de la moitié des prisonniers vont périr dans les mois suivants dans des conditions très pénibles.
Revanche tardive
Abasourdi par cet échec, Londres se donne plusieurs mois pour relancer l'offensive à partir de Bassorah. Le général Maude est nommé à la tête du corps expéditionnaire. Conscient de la faiblesse de ses positions, il met fin aux coups de main aventureux. C'est seulement le 13 décembre 1916 qu'il repart au combat avec pas moins de 50.000 hommes, combinant son avance avec celle des Russes au sud du Caucase.
Après une lente progression, l'armée repousse 12.000 Turcs le 24 février 1917 et se rapproche enfin de Bagdad en suivant la rive orientale du Tigre. Le 5 mars, aux portes de la ville, elle bat une deuxième armée turque. Une partie des troupes traversent le Tigre pour attaquer la ville par l'ouest. Les Turcs ne se soucient pas de les affronter et évacuent la ville. C'est ainsi que le 11 mars 1917, après plus de deux ans d'efforts, les Britanniques ont la satisfaction de défiler dans l'ancienne capitale de l'empire arabe.
Les troupes turques n'en conservent pas moins leur cohésion et c'est seulement après l'armistice signé le 1er novembre 1918 entre les Britanniques et les Ottomans que les Britanniques pourront occuper Mossoul, au nord de la Mésopotamie, une cité construite sur les ruines de l'ancienne Ninive, capitale du roi assyrien Sennachérib (VIIe siècle avant JC).
L'Irak sous tutelle
La Grande Guerre de 1914-1918 s'achève sur la dissolution de l'empire ottoman. L'Irak est détaché de la tutelle d'Istamboul... pour tomber sous celle de Londres.
Conformément à l'accord secret du 16 novembre 1916 entre le Britannique sir Mark Sykes et le Français Georges Picot (accord dit Sykes-Picot), la France s'attribue la tutelle de la Syrie et la Grande-Bretagne celle de l'Irak. C'est ainsi que, le 25 avril 1920, la Grande-Bretagne se voit confier un mandat de la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) pour administrer la Mésopotamie.
Le 10 août 1920, le traité de Sèvrespromet protection à la minorité chrétienne assyro-chaldéenne dans le cadre d'un Kurdistan autonome. Cette promesse ne sera suivie d'aucun effet car les diplomates reconnaissent pour finir que la constitution de pays sur le principe des nationalités est illusoire au Moyen-Orient.
Les Arabes, qui se sont soulevés contre les Turcs à l'appel du colonel Lawrence («Lawrence d'Arabie») en vue de créer un royaume arabe uni, sont indignés par la duplicité des Alliés. Les Britanniques leur accordent un lot de consolation en donnant en 1925 à l'émir Fayçal ibn Hussein, shérif de la Mecque, le titre de roi d'Irak.
Le mandat de la SDN prendra fin avec l'indépendance formelle de l'Irak en 1932. En attendant, il aura permis à Londres de mettre la main sur les champs pétrolifères du pays dont l'exploitation avait timidement débuté au début du XXe siècle.
Ils prennent une importance stratégique avec le jaillissement d'un phénoménal puits de pétrole près de Kirkouk le 15 octobre 1927.
Aussi les Allemands et les Britanniques se disputeront-ils l'Irak pendant la Seconde Guerre mondiale. Une armée britannique reviendra à Bagdad en 1941.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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