18 mars 1944 : L'Indien Bose attaque les Indes britanniques.
GermanKits :: L'Histoire jour après jour, Grandes batailles de blindés, Faits d'armes, Guerre après 1945. :: L'Histoire jour après jour, du Kaiser (1914) au Führer (1945). :: Ça c'est passé un jour de Mars (de 1914 à 1945).
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18 mars 1944 : L'Indien Bose attaque les Indes britanniques.
18 mars 1944 : L'Indien Bose attaque les Indes britanniques.
Bien que méconnu en Occident, Subhas Chandra Bose est entré dans l'histoire indienne comme «l'ennemi le plus déterminé des Britanniques». En refusant de combattre aux côtés du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, il a fait un choix radicalement différent de ceux de Gandhi et Nehru. Allant jusqu'au bout de sa logique, il a mis sur pied une armée nationale indienne (Indian National Army, INA) avec laquelle il a attaqué les Indes britanniques, le 18 mars 1944, en appui des troupes japonaises.
Béatrice Roman-Amat.
Une fuite romanesque
Né en 1897, Bose est originaire de l'Orissa, à l'est de l'Inde, et grandit au Bengale. Son engagement politique et son rejet de la colonisation britannique l'amènent à rejoindre le Parti du Congrès, dont il prend la présidence en 1938-1939. Néanmoins, il représente l'aile la plus à gauche du Congrès. Il s'oppose à Gandhi sur les méthodes à utiliser pour faire pression sur les Britanniques, dédaignant sa philosophie non-violente.
En 1939, il forme son propre parti, le Forward Bloc, qui se distingue par ses positions violemment antibritanniques au moment où la guerre éclate. Des positions qui lui valent d'être jeté - pour la 11e fois ! dans les geôles britanniques, en 1940.
Bose parvient à se faire libérer à la suite d'une grève de la faim, mais les Britanniques comptent bien l'arrêter à nouveau dès qu'il aura repris des forces. Cependant, le leader nationaliste réussit à quitter sa maison de Calcutta, à la faveur de la nuit et à la barbe des Britanniques, déguisé en agent d'assurance musulman. Il se rend en train à Peshawar, puis traverse à pied les territoires tribaux du nord-ouest du Pakistan actuel, en se faisant passer pour un sourd-muet. Il arrive ainsi à quitter le British Raj (les Indes britanniques) et à atteindre Kaboul. De là, il rejoint l'Allemagne nazie, via l'URSS, encore liée à Berlin par le pacte de non-agression.
Tout soutien est bon à prendre
Cet homme aux idées socialistes voit dans les puissances de l'Axe des alliés précieux pour la conquête de l'indépendance indienne. Le ministre allemand des Affaires étrangères Ribbentrop lui laisse entendre qu'il peut compter sur l'aide de son pays. Toutefois, Hitler n'apporte qu'un soutien très tiède à l'idée de l'indépendance d'Indiens qui prétendent eux aussi descendre de la race aryenne !
Le premier projet de Bose consiste à attaquer le Raj par le nord-ouest. Mais la rupture du pacte germano-soviétique rend cette option impossible. À partir du début de 1942, l'avancée japonaise en Asie du sud-est lui permet de construire une nouvelle stratégie. Environ 3 millions de civils indiens et de nombreux soldats indiens, capturés à Singapour et en Malaisie, tombent sous le contrôle des Japonais. Bose imagine d'enrôler ces Indiens dans une «armée de libération» qui entrerait aux Indes par l'est.
En février 1943, il prend le bateau à Kiel pour rejoindre l'Asie. En plein océan indien, il est transféré d'un navire allemand à un sous-marin japonais. En mai 1943, le voilà à Tokyo. Il se met alors au service des Japonais, en échange de leur soutien à l'indépendance de l'Inde. Les Japonais accueillent à bras ouverts cet Indien dont la vision est compatible avec le projet nippon de création d'une «grande aire de co-prospérité asiatique».
Quelques mois plus tard, en octobre 1943, Bose proclame un gouvernement indien provisoire et crée l'Indian National Army (INA). Il convainc environ 1/3 des hommes de l'Indian Army prisonniers des Japonais de rejoindre cette «armée de libération», ainsi que des Indiens travaillant dans les plantations d'Asie du sud-est.
À partir de mars 1944, à la tête de son armée, il combat les Britanniques aux côtés des Japonais dans la province indienne de l'Assam. En fait de Britanniques, ce sont surtout d'autres soldats indiens, restés loyal à l'Indian Army, que l'INA doit affronter. Cette opération militaire se transforme en quelques semaines en un fiasco complet. Pourtant, en Inde, une partie de l'opinion s'enthousiasme pour l'héroïsme de cette armée indienne combattant les Britanniques.
Parallèlement, la situation tourne à l'aigre pour les Japonais, repoussés dans le Pacifique par les Américains et en Birmanie par les Britanniques.
Une mémoire ambiguë
En août 1945, quelques jours avant la reddition du Japon, Bose fuit l'Asie du sud-est. Il meurt dans un mystérieux accident d'avion au dessus de Taïwan. Après l'échec de l'INA, les Britanniques voulurent juger et condamner certains de ses officiers. Des manifestations qui tournèrent à l'émeute, notamment à Calcutta, les en empêchèrent.
Tandis que certains historiens le soupçonnent de sympathies fascistes, Subhas Chandra Bose reste aujourd'hui extrêmement populaire en Inde, et surtout au Bengale. Son nom a même été donné à l'aéroport international de Calcutta.
Dans un sondage portant sur les «60 plus grands Indiens» de l'histoire, organisé par l'hebdomadaire India Today en 2008, Bose arrivait en deuxième position, loin devant le mahatma Gandhi. Les Indiens se souviennent d'ailleurs de lui sous le surnom de «Netaji», le «chef respecté».
Une semaine d'Histoire du 12 Mars 2012 au 18 Mars 2012 avec Herodote.net
Bien que méconnu en Occident, Subhas Chandra Bose est entré dans l'histoire indienne comme «l'ennemi le plus déterminé des Britanniques». En refusant de combattre aux côtés du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, il a fait un choix radicalement différent de ceux de Gandhi et Nehru. Allant jusqu'au bout de sa logique, il a mis sur pied une armée nationale indienne (Indian National Army, INA) avec laquelle il a attaqué les Indes britanniques, le 18 mars 1944, en appui des troupes japonaises.
Béatrice Roman-Amat.
Une fuite romanesque
Né en 1897, Bose est originaire de l'Orissa, à l'est de l'Inde, et grandit au Bengale. Son engagement politique et son rejet de la colonisation britannique l'amènent à rejoindre le Parti du Congrès, dont il prend la présidence en 1938-1939. Néanmoins, il représente l'aile la plus à gauche du Congrès. Il s'oppose à Gandhi sur les méthodes à utiliser pour faire pression sur les Britanniques, dédaignant sa philosophie non-violente.
En 1939, il forme son propre parti, le Forward Bloc, qui se distingue par ses positions violemment antibritanniques au moment où la guerre éclate. Des positions qui lui valent d'être jeté - pour la 11e fois ! dans les geôles britanniques, en 1940.
Bose parvient à se faire libérer à la suite d'une grève de la faim, mais les Britanniques comptent bien l'arrêter à nouveau dès qu'il aura repris des forces. Cependant, le leader nationaliste réussit à quitter sa maison de Calcutta, à la faveur de la nuit et à la barbe des Britanniques, déguisé en agent d'assurance musulman. Il se rend en train à Peshawar, puis traverse à pied les territoires tribaux du nord-ouest du Pakistan actuel, en se faisant passer pour un sourd-muet. Il arrive ainsi à quitter le British Raj (les Indes britanniques) et à atteindre Kaboul. De là, il rejoint l'Allemagne nazie, via l'URSS, encore liée à Berlin par le pacte de non-agression.
Tout soutien est bon à prendre
Cet homme aux idées socialistes voit dans les puissances de l'Axe des alliés précieux pour la conquête de l'indépendance indienne. Le ministre allemand des Affaires étrangères Ribbentrop lui laisse entendre qu'il peut compter sur l'aide de son pays. Toutefois, Hitler n'apporte qu'un soutien très tiède à l'idée de l'indépendance d'Indiens qui prétendent eux aussi descendre de la race aryenne !
Le premier projet de Bose consiste à attaquer le Raj par le nord-ouest. Mais la rupture du pacte germano-soviétique rend cette option impossible. À partir du début de 1942, l'avancée japonaise en Asie du sud-est lui permet de construire une nouvelle stratégie. Environ 3 millions de civils indiens et de nombreux soldats indiens, capturés à Singapour et en Malaisie, tombent sous le contrôle des Japonais. Bose imagine d'enrôler ces Indiens dans une «armée de libération» qui entrerait aux Indes par l'est.
En février 1943, il prend le bateau à Kiel pour rejoindre l'Asie. En plein océan indien, il est transféré d'un navire allemand à un sous-marin japonais. En mai 1943, le voilà à Tokyo. Il se met alors au service des Japonais, en échange de leur soutien à l'indépendance de l'Inde. Les Japonais accueillent à bras ouverts cet Indien dont la vision est compatible avec le projet nippon de création d'une «grande aire de co-prospérité asiatique».
Quelques mois plus tard, en octobre 1943, Bose proclame un gouvernement indien provisoire et crée l'Indian National Army (INA). Il convainc environ 1/3 des hommes de l'Indian Army prisonniers des Japonais de rejoindre cette «armée de libération», ainsi que des Indiens travaillant dans les plantations d'Asie du sud-est.
À partir de mars 1944, à la tête de son armée, il combat les Britanniques aux côtés des Japonais dans la province indienne de l'Assam. En fait de Britanniques, ce sont surtout d'autres soldats indiens, restés loyal à l'Indian Army, que l'INA doit affronter. Cette opération militaire se transforme en quelques semaines en un fiasco complet. Pourtant, en Inde, une partie de l'opinion s'enthousiasme pour l'héroïsme de cette armée indienne combattant les Britanniques.
Parallèlement, la situation tourne à l'aigre pour les Japonais, repoussés dans le Pacifique par les Américains et en Birmanie par les Britanniques.
Une mémoire ambiguë
En août 1945, quelques jours avant la reddition du Japon, Bose fuit l'Asie du sud-est. Il meurt dans un mystérieux accident d'avion au dessus de Taïwan. Après l'échec de l'INA, les Britanniques voulurent juger et condamner certains de ses officiers. Des manifestations qui tournèrent à l'émeute, notamment à Calcutta, les en empêchèrent.
Tandis que certains historiens le soupçonnent de sympathies fascistes, Subhas Chandra Bose reste aujourd'hui extrêmement populaire en Inde, et surtout au Bengale. Son nom a même été donné à l'aéroport international de Calcutta.
Dans un sondage portant sur les «60 plus grands Indiens» de l'histoire, organisé par l'hebdomadaire India Today en 2008, Bose arrivait en deuxième position, loin devant le mahatma Gandhi. Les Indiens se souviennent d'ailleurs de lui sous le surnom de «Netaji», le «chef respecté».
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À mon très grand ami Patrice († 58).
À ma petite belle-fille Gaëlle († 31).
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