7 septembre 869 : Révolte des Zendj.
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7 septembre 869 : Révolte des Zendj.
7 septembre 869 : Révolte des Zendj.
Le 7 septembre 869, se déclenche dans les marais du bas Irak la grande révolte des Zendj.
Sous la conduite d'un meneur persan, Ali ben Mohamed, ces esclaves originaires d'Afrique noire vont mettre en péril le prestigieux empire arabo-persan de Bagdad, fondé par Saffah un siècle plus tôt.
Michel Dalan
Bagdad et ses esclaves.
Dès le début du IXe siècle, dans les dernières années du règne du calife Haroun al-Rachid, l'empire abasside décline sous l'effet de l'incurie administrative, des injustices sociales, des révoltes d'esclaves et des tensions religieuses entre chiites et sunnites.
Sa prospérité repose en effet sur des bases fragiles :
- l'impôt versé par les non-croyants (chrétiens, juifs...) dont le nombre tend à diminuer sous l'effet des conversions,
- l'esclavage.
Dans un premier temps, pour cultiver leurs domaines, les riches notables de Bagdad s'approvisionnent en main-d'oeuvre servile auprès de l'Occident.
Tandis que celui-ci est encore plongé dans la barbarie, les commerçants de Venise font fortune en livrant aux musulmans d'Orient des prisonniers de guerre originaires des régions slaves de l'Est de l'Europe, encore païennes. Mais à mesure que les Slaves se convertissent au christianisme, ce commerce va se tarir. Les Arabes se tournent alors vers l'Afrique noire, où l'esclavage est une institution solidement établie.
Beaucoup de ces esclaves, qui servent comme domestiques dans les harems, sont castrés pour empêcher qu'ils ne fassent souche et parce que le réapprovisionnement est facile et bon marché. Les Mille et une Nuits ne tarissent pas de commentaires brutaux ou salaces sur les relations entre Arabes et Noirs.
De nombreux esclaves noirs, appelés Zendj (d'un mot arabe qui désigne les Africains ; on écrit aussi Zandj ou Zenj), travaillent très durement comme manoeuvres agricoles dans les zones marécageuses du Chott al-Arab, au sud de l'Irak actuel.
Révoltes noires.
Dès les débuts de l'occupation musulmane, en 689, on signale une révolte en Mésopotamie, parmi les esclaves africains employés à la construction des villes comme Bassorah ainsi qu'à l'assèchement des marais qui s'étendent au confluent du Tigre et de l'Euphrate (*). Elle est réprimée avec la plus extrême brutalité.
Mais cinq ans plus tard, en 694, survient une nouvelle révolte, mieux préparée. Elle réunit les esclaves du bas-Irak ainsi que des déserteurs de l'armée du calife et des esclaves affectés à la garde des troupeaux au Sind, en Inde. En dépit d'une victoire initiale, les révoltés sont une nouvelle fois écrasés.
La «mère» des révoltes.
Un siècle et demi plus tard, en 869, survient au même endroit la plus mémorable de toutes les révoltes d'esclaves. Elle germe dans une période d'anarchie consécutive à la mort du calife el-Moutawakkil, en 861, assassiné par sa garde turque.
N'en pouvant plus d'être maltraités, les Zendj s'insurgent à l'appel d'un agitateur musulman venu de Perse, un certain Ali ben Mohammed surnommé «Sahib al-Zandj» (le maître des esclaves). Poète à la cour du calife, il appartient à la secte égalitariste des kharidjites, se dit descendant du calife Ali et se présente comme le Mahdi, l'ultime envoyé de Dieu.
Sous sa conduite, les esclaves s'emparent des villes de la région et mettent en déroute plusieurs armées. Par un cruel retour de bâton, les prisonniers subissent le sort autrefois réservé aux esclaves, torturés, mutilés, massacrés ou asservis.
Les vainqueurs en arrivent à fonder un embryon d'État avec ses tribunaux et sa monnaie. Le 7 septembre 871 enfin, ils triomphent avec la prise de Bassorah, capitale du bas-Irak.
À Bagdad, l'inquiétude est à son comble. On craint que les Zendj en viennent à menacer Bagdad. Les califes successifs mobilisent toutes leurs armées et repoussent méthodiquement les rebelles vers les marais. La résolution des anciens esclaves noirs fléchit d'autant plus que le «Mahdi» Ali ben Mohammed tend à les reléguer au bas de l'échelle sociale et à ne prêter d'égard qu'à son entourage blanc.
En 883 enfin, les armées du calife ont raison des rebelles. Ali ben Mohammed et ses officiers sont tués ou exécutés. La plupart des anciens esclaves meurent les armes à la main. Mais une partie des survivants, reconnus pour leur combativité, sont intégrés dans les armées du calife.
La révolte des Zendj aura en définitive coûté 500.000 à 2,5 millions de victimes ainsi que le rappelle l'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch (Le livre noir du colonialisme, page 649, Robert Laffont, 2003). Elle va ébranler les fondations de l'empire arabo-persan et marquer le début de son déclin.
Une semaine d'Histoire du 5 Septembre 2011 au 11 Septembre 2011 avec Herodote.net
Le 7 septembre 869, se déclenche dans les marais du bas Irak la grande révolte des Zendj.
Sous la conduite d'un meneur persan, Ali ben Mohamed, ces esclaves originaires d'Afrique noire vont mettre en péril le prestigieux empire arabo-persan de Bagdad, fondé par Saffah un siècle plus tôt.
Michel Dalan
Bagdad et ses esclaves.
Dès le début du IXe siècle, dans les dernières années du règne du calife Haroun al-Rachid, l'empire abasside décline sous l'effet de l'incurie administrative, des injustices sociales, des révoltes d'esclaves et des tensions religieuses entre chiites et sunnites.
Sa prospérité repose en effet sur des bases fragiles :
- l'impôt versé par les non-croyants (chrétiens, juifs...) dont le nombre tend à diminuer sous l'effet des conversions,
- l'esclavage.
Dans un premier temps, pour cultiver leurs domaines, les riches notables de Bagdad s'approvisionnent en main-d'oeuvre servile auprès de l'Occident.
Tandis que celui-ci est encore plongé dans la barbarie, les commerçants de Venise font fortune en livrant aux musulmans d'Orient des prisonniers de guerre originaires des régions slaves de l'Est de l'Europe, encore païennes. Mais à mesure que les Slaves se convertissent au christianisme, ce commerce va se tarir. Les Arabes se tournent alors vers l'Afrique noire, où l'esclavage est une institution solidement établie.
Beaucoup de ces esclaves, qui servent comme domestiques dans les harems, sont castrés pour empêcher qu'ils ne fassent souche et parce que le réapprovisionnement est facile et bon marché. Les Mille et une Nuits ne tarissent pas de commentaires brutaux ou salaces sur les relations entre Arabes et Noirs.
De nombreux esclaves noirs, appelés Zendj (d'un mot arabe qui désigne les Africains ; on écrit aussi Zandj ou Zenj), travaillent très durement comme manoeuvres agricoles dans les zones marécageuses du Chott al-Arab, au sud de l'Irak actuel.
Révoltes noires.
Dès les débuts de l'occupation musulmane, en 689, on signale une révolte en Mésopotamie, parmi les esclaves africains employés à la construction des villes comme Bassorah ainsi qu'à l'assèchement des marais qui s'étendent au confluent du Tigre et de l'Euphrate (*). Elle est réprimée avec la plus extrême brutalité.
Mais cinq ans plus tard, en 694, survient une nouvelle révolte, mieux préparée. Elle réunit les esclaves du bas-Irak ainsi que des déserteurs de l'armée du calife et des esclaves affectés à la garde des troupeaux au Sind, en Inde. En dépit d'une victoire initiale, les révoltés sont une nouvelle fois écrasés.
La «mère» des révoltes.
Un siècle et demi plus tard, en 869, survient au même endroit la plus mémorable de toutes les révoltes d'esclaves. Elle germe dans une période d'anarchie consécutive à la mort du calife el-Moutawakkil, en 861, assassiné par sa garde turque.
N'en pouvant plus d'être maltraités, les Zendj s'insurgent à l'appel d'un agitateur musulman venu de Perse, un certain Ali ben Mohammed surnommé «Sahib al-Zandj» (le maître des esclaves). Poète à la cour du calife, il appartient à la secte égalitariste des kharidjites, se dit descendant du calife Ali et se présente comme le Mahdi, l'ultime envoyé de Dieu.
Sous sa conduite, les esclaves s'emparent des villes de la région et mettent en déroute plusieurs armées. Par un cruel retour de bâton, les prisonniers subissent le sort autrefois réservé aux esclaves, torturés, mutilés, massacrés ou asservis.
Les vainqueurs en arrivent à fonder un embryon d'État avec ses tribunaux et sa monnaie. Le 7 septembre 871 enfin, ils triomphent avec la prise de Bassorah, capitale du bas-Irak.
À Bagdad, l'inquiétude est à son comble. On craint que les Zendj en viennent à menacer Bagdad. Les califes successifs mobilisent toutes leurs armées et repoussent méthodiquement les rebelles vers les marais. La résolution des anciens esclaves noirs fléchit d'autant plus que le «Mahdi» Ali ben Mohammed tend à les reléguer au bas de l'échelle sociale et à ne prêter d'égard qu'à son entourage blanc.
En 883 enfin, les armées du calife ont raison des rebelles. Ali ben Mohammed et ses officiers sont tués ou exécutés. La plupart des anciens esclaves meurent les armes à la main. Mais une partie des survivants, reconnus pour leur combativité, sont intégrés dans les armées du calife.
La révolte des Zendj aura en définitive coûté 500.000 à 2,5 millions de victimes ainsi que le rappelle l'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch (Le livre noir du colonialisme, page 649, Robert Laffont, 2003). Elle va ébranler les fondations de l'empire arabo-persan et marquer le début de son déclin.
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À mon très grand ami Patrice († 58).
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Décor "simpliste" sur lequel nous avions rejoué, à 9 joueurs, la Bataille d'Eylau en 1807.
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